La GTJ nordique traverse l'Arc Jurassien versant français sur près de 200km, pour les amateurs de ski de fond c'est l'une des plus belles chevauchées hivernales qui soit - le parcours est en général tracé...sauf là / quand il ne l'est pas...
De retour sur la partie sud de la GTJ 5 ans après une mémorable épopée de la Pesse au Brassus achevée dans la tempête à la nuit tombante...je tenais à faire découvrir le coin à Agnès, qui ménage ses ménisques avant une nouvelle opération probable cet hiver :-(. Donc en mode soft avec un km raisonnable sur 2 jours. Et puis pas trop envie de ski de rando par risque 3/4 avec 1m de neige récente...Bon on savait qu'il faudrait faire preuve de détermination avec une neige continue annoncée de samedi minuit à dimanche soir, mais le Jura n'a pas été aussi gavé de neige depuis si longtemps qu'il faut sauter sur l'occasion.
Pas de tromperie sur la marchandise, il a fallu effectivement jouer les trappeurs de temps à autre, escalader quelques arbres tombés, apercevoir une grosse branche s'écrouler sur la piste juste derrière nous, sortir une paire de fois le GPS dimanche après-midi...mais on a aussi fait pas mal de bon ski avec une mention spéciale pour la magnifique Forêt du Massacre, le tout dans une très grande ambiance hivernale de style Laponie. Non ce coup-ci il ne s'agit pas de maquis de résistants trucidés en 44 mais d'un vieux combat de 1536 où les Savoyards avaient ratissé la forêt pour exterminer jusqu'au dernier les mercenaires de François Ier ! Le seul regret a été de ne pas pouvoir continuer vers le nord alors que le temps se mettait enfin au beau - vivement la retraite (largement anticipée dans 3 ans en ce qui nous concerne...).
Juste au dessus de Giron, entre deux troncs d'arbre couchés, nous avons eu le plaisir de croiser notre vieux copain Bruno qui bouclait avec un pote à lui l'intégrale de la GTJ depuis le vallon de Morteau, 30 km par jour dans des conditions le plus souvent hostiles - chapeau à eux !
Conditions du moment :
Samedi : au départ de Giron, grosse galère pour trouver l'itinéraire de liaison pour entre le village et la Frasse, aucun balisage et il ne part PAS du centre nordique...on a remonté à pied une trace damée regelée raidissime avant de s'enferrer dans la forêt (neige croutée impraticable tant à sdf qu'à pied...). Agnès était sur le point de demander le divorce quand on a enfin retrouvé le parcours officiel puis les pistes...Mais ce n'était pas fini : au bout de 3-4km nickels (et blindés de monde) sur le domaine de Giron, nous découvrons que la liaison GTJ sur la Borne au Lion n'est plus tracée suite à la tempête de l'avant-veille qui a couché plein d'arbres en travers. Une heure, 3.5km et quelques troncs enjambés plus loin, fin de la partie trappeur, tout le reste est désormais bien damé du matin jusqu'à l'arrivée. Par contre ce n'est pas la neige froide attendue, la grosse pluie de jeudi a crée une énorme croute de gel que même la dameuse n'a pas toujours pu défoncer, du coup un mix irrégulier de neige dure et d'ornières avec des rails peu marqués (on était en classique, on ne sait rien faire d'autre...). Enfin au moins ça glissait, parfois un peu vite...
Dimanche : il a neigé 20cm durant la nuit...en ne partant pas trop tôt, on a joué à cache-cache avec les conducteurs de ratracks qui avaient le bon goût de nous dépasser (avec de beaux rails tout frais) chaque fois qu'on avait entamé une nouvelle séance de creusement de tranchée. Du coup neige froide de rêve dans la forêt du Massacre, avec une piste damée se recouvrant toutefois d'heure en heure puisqu'il n'a cessé de neiger...jusqu'au refuge de la Frasse on était juste un peu ralentis , mais en ressortant du refuge une heure après on ne voit presque plus les skis recouverts. On profite des traces des rares irréductibles croisés en skating ( qui n'avaient par contre pas l'air à la fête !) pour descendre au parking de la Darbellay...mais pour la suite c'est 100% au radar dans le jour blanc et la neige, à aller de piquet en piquet en tatant la neige avec les batons pour savoir si on est encore sur la piste. Bah comme le disaient nos moniteurs de ski les jours de brouillard "il suffit de sentir la piste avec les genoux"...Même l'arrivée à la Cure ne s'est pas laissée faire, a forcer à travers les congères entre les maisons pour arriver à la gare sans marcher le long de la grosse route !
Risque 3 annoncé sur le Jura > 1200m (!)...mais évidemment pas de souci sur la GTJ.
Météo : samedi beau et froid (-6°) mais sans vent, se voilant nettement en cours d'après-midi. Dimanche ciel bouché et neige en continu, faible le matin puis drue l'après-midi, avec un peu de vent d'W (-2°).
Accès : samedi train de 9h05 à Annemasse --> Bellegarde 9h42, puis taxi (60€) pour Giron (évidemment pas de TC, vive la France écolo...). Dimanche train de 15h44 à la Cure --> Nyon --> Lausanne --> Berne 18h26. Le train de la Cure était blindé de monde dès la Givrine malgré le temps pourri...mais c'était encore bien pire sur la route, un bouchon plus ou moins continu...qu'est-ce que ça doit être par beau temps ! Mais qu'est-ce qui prend à tous ces gens de se mettre à la montagne...
Hébergement : passé la nuit à l'Hotel du Trappeur entre les Molunes et le Manon, tb accueil, 65€ pp en 1/2 pension. Pizza (XXL) obligatoire le soir, j'ai failli en commander d'emblée 3 pour 2 vu comme on avait faim...mais on n'a même pas réussi à finir les notres ! On pouvait manger en salle avec la distance de rigueur. Très difficile de se loger dans la région, j'ai failli abandonner le projet après X appels entre Lamoura, Lajoux et les Molunes. Plus de la moitié des hébergements sont fermés (temporairement ou à jamais) et les rares ouverts sont pleins chaque WE. Chercher l'erreur...
Horaire : samedi départ 10h30 arrivée 17h10 (avec 45mn de pause à la Borne au Lion). Dimanche départ 9h15 arrivée 15h30.
Participants : Agnès et moi
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