Le Winterhore (2609 m) par la face nord

Un bel itinéraire avec une certaine envergure ! Plus vraiment en condition pour être fait en ski, on décide de tenter notre chance à pieds...

Nous montons en voiture jusqu'a Feissebode. Beaucoup de glace sur la route...Pneus neiges et pied léger sur la pédale de frein de rigueur !  La suite a pieds jusqu'a Chirel en sera de même.

Nous voila donc au pieds des hostilités.  Le couloir du Wysse Schopf n'est pas en condition... Sec avec pas mal de glace ! Nous décidons de contourner la difficulté par le sentier en balcon sous le Cheibehore. Bonne pioche !  Quelques plaques de neige et la traversée de quelques coulées donnant sur des cascades de glace demandent un peu d'attention mais globalement avec les crampons ca passe très bien.  la longue traversée au dessus de la grosse barre demande un peu plus de prudence et de concentration. la pente n'est pas très raide (30°). La neige est dure mais pas béton. Mais nous devons a plusieurs reprises croiser des couloirs d'avalanche bien lustrés façon toboggans et qui débouchent systématiquement sur la barre rocheuse. mieux vaut éviter de s'en mettre une a cet endroit !

D'ailleurs j'ai le mental qui a un peu de mal a se mettre en route. Il faut parfois un peu de temps pour trouver sa place dans un secteur aussi austère pour ne pas dire hostile !

Une fois que l'on s'engage dans le grand couloir sous le Ladholzhorn la pente se redresse franchement (35° en moyenne et localement  plus).  Comme tous les autres couloirs du secteur celui ci finit sa course sur le gaz de la barre inférieur dont la présence se fait bien sentir sur toute cette partie de l'itinéraire. Mais la neige devient moins dure, on commence  a s'enfoncer plus franchement et le risque de dévissage est peu probable. On se dit quand même qu'en neige béton cette partie de l'itinéraire est bien exposée et doit être stressante !

Une fois sortis du couloir, les pentes restent soutenues mais l'exposition disparaît. Par contre nous avons pris l'option  de partir léger sans les raquettes (instruments du diable !) . Choix optimiste ou un peu douteux qui nous vaudra une débauche d'énergie considérable pour atteindre le sommet en brassant parfois avec de la neige jusqu'aux hanches ! la sortie au soleil par la petite corniche pour atteindre l'arête sommitale puis le sommet est une véritable récompense !  

On se refait une santé en profitant du panorama grandiose accompagné par un rapace de grande envergue qui tourne autour du sommet durant quelques instants. Moment magique !

Sans trop tarder nous entamons la descente  qui se fera sans encombre. La trace de montée nous sera fort utile pour gagner du temps tandis que les pentes du bas demanderont toujours un peu d'attention.

Nous arrivons a la voiture fourbus mais contents d'être venu a bout de cette itinéraire de grande classe !