Vacances pyrénéennes : Deuxième partie, de la vallée d'Ossau au val d'Azun


Publiziert von stephen , 21. August 2016 um 15:50.

Region: Welt » Frankreich » Pyrénées » Pyrénées-Atlantiques
Tour Datum: 4 August 2016
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: F 
Zeitbedarf: 14 Tage
Strecke:Lescun - Arlet - Candanchu - Ayous - Arrémoulit - Migouélou - Val d'Azun - Respomuso - Pont d'Espagne - Bayssellence - Gavarnie - Héas
Kartennummer:GN Top 25 : feuilles 1547 OT "Ossau", 1647 OT "Vignemale", 1748 OT "Gavarnie"

Première partie

Jour 5 : du Caillou de Socques au refuge d'Arrémoulit.  1050 m de montée, 200 m de descente, T2
Nous nous réveillons sous les nuages dans le fond de la vallée. Il ne pleut pas, mais c'est mouillé par terre. J'ai profité de l'eau chaude à l'auberge pour laver mon pantalon, deux T-shirts et deux paires de chaussettes, mais rien n'a séché dans le sous-sol  humide où nous avons dormi. Je démarre avec un pantalon humide sur moi, mais il sèchera rapidement.

Pendant que nous attendons le bus qui nous remontera au Caillou de Socques, nous observons des gendarmes qui contrôlent les automobilistes. Un homme dans une BMW très m'as-tu-vu se fait inévitablement arrêter, mais tout semble être en ordre et il repart, bruyamment. Des pompiers du peloton de sauvetage en haute montagne arrivent et vont boire leur café matinal à l'auberge, très admirés par les membres féminins de notre petit groupe. Dans le bus, notre chef (qui semble connaître tous les habitants du massif pyrénéen) s'assoit par hasard à côté d'une vieille connaissance, une dame qu'il n'a pas vue depuis des années… le monde est petit.

Peu avant le Caillou de Socques, nous émergeons du brouillard et c'est donc à nouveau sous le soleil que nous démarrons notre étape. Cela ne durera sans doute pas : une dégradation est annoncée pour l'après-midi, avec de forts orages suivis d'une nuit pluvieuse. Nous remontons vers l'est sur un sentier très bien profilé qui nous permet de gagner de l'altitude presque sans nous en rendre compte.  

Nous arrivons au col d'Arrious (2259 m) à midi. Le ciel se couvre déjà, le temps se dégrade vite. Pour la première fois depuis quatre jours, nous sommes obligés d'enfiler des vêtements chauds pour la pause déjeuner. Le pique-nique fourni par l'auberge est de qualité inégale, avec une tranche de très bon pâté de campagne mais aussi une salade de riz et thon franchement mauvaise qui fait l'unanimité contre elle. Etant donné les conditions météorologiques incertaines, le guide décide de ne pas risquer le passage d'Orteig, très aérien et délicat par temps de pluie. Je ne suis pas mécontent, car l'idée de ce passage me tracassait depuis le début de la randonnée. L'alternative est cependant plus longue, il faut descendre presque jusqu'au lac d'Artouste, puis remonter au refuge d'Arrémoulit où nous allons passer la nuit.

La descente de quelque 200 mètres n'est pas très longue, mais au début de la remontée je me fais lâcher par le groupe. Les lacets du sentier me paraissent interminables, je manque d'énergie et je n'arrive pas à recoller au peloton. Heureusement, cette montée n'est ni difficile, ni très long et  nous arrivons bientôt au petit refuge d'Arrémoulit (2280 m), au bord du lac du même nom. Comme il ne pleut toujours pas, le guide propose à ceux qui en ont envie de faire le passage d'Orteig en aller-retour depuis le refuge… je remonte jusqu'au début du passage "histoire de voir", mais je décide d'en rester là et attends le retour des autres au début de la partie aérienne.

Arrémoulit est un refuge "à l'ancienne", avec couchages étroits et toilettes très basiques dans un cabanon situé à quelques dizaines de mètres du bâtiment principal. Le refuge n'est pas très grand, avec une petite trentaine de places à l'intérieur : une grande tente a été plantée à côté pour offrir quelques places supplémentaires. Malgré la rusticité et l'exiguïté des lieux, le refuge est fort sympathique, avec une équipe de gardiens souriants et de la bonne bière basque, ce qui change un peu de la Kro infâme que nous avons bue jusqu'à présent. Dehors, il y a deux robinets marqués "Eau froide" et "Eau chaude" : l'eau chaude doit être entreposée quelque part au soleil car elle est effectivement plus tiède que la froide, ce qui permet au moins d'enlever la crème solaire collante sans se geler.  Les nuages baissent de plus en plus, mais les orages annoncés ne viennent pas. Le gardien conseille les clients sur leurs itinéraires du lendemain : la plupart ont l'intention de passer en Espagne par le col d'Arrémoulit, hors sentier sur la carte. Le repas qu'on nous sert dans la salle à manger voûtée et chaleureuse est un véritable exploit, vu les dimensions minuscules de la cuisine. La variante du jour sur le thème du ragoût est du porc au lait et c'est absolument délicieux... la charlotte aux fruits qui suit l'est tout autant. 

Je dois me lever au milieu de la nuit pour aller aux toilettes. Il pleut fort et il y a un brouillard à couper au couteau. Pour aller au cabanon des WC, il faut traverser des dalles qui doivent être glissantes… je refuse cette aventure et, lâchement, ne m'éloigne que de quelques mètres du refuge.

Jour 6 : du refuge d'Arrémoulit au refuge de Migouélou.  775 m de montée, 750 m de descente, T3

La pluie nocturne s'est éloignée et, malgré des lambeaux nuageux résiduels qui traînent le long du flanc des montagnes, le beau temps est de retour. Un groupe de quatre jeunes se met en route pour le col d'Arrémoulit en affirmant que "Ca va chier !".

Dès le début de la descente au lac d'Artouste, je sens que j'ai les batteries à plat. Mes intestins ont choisi les toilettes les plus basiques de toute la quinzaine pour exprimer leur mécontentement au niveau du changement de régime alimentaire, ce qui n'aide pas. Je ne suis pas le seul à être patraque : un autre membre du groupe est en train de succomber à un gros rhume, alors qu'un troisième a une plaie ouverte qui refuse de guérir.
Nous descendons au lac d'Artouste (1997 m), l'un des lacs de retenue les plus importants des Pyrénées. Juste en dessous du barrage se trouve le point d'arrivée d'un train touristique qui servait autrefois pour amener du matériel et des vivres lors de la construction des installations hydro-électriques. Alors que nous remontons doucement le long du flanc est de la vallée, de petits trains rouges serpentent de manière un peu surréaliste le long du versant opposé.

A la limite des nuages qui ne se déchirent que petit à petit, nous nous engageons dans une vallée latérale et commençons la montée au col d'Artouste. A 2208 mètres, un replat offre un peu de répit : ici se trouvent les deux magnifiques lacs de Carnau, petits joyaux entourés d'un paysage minéral très austère. Aucune sortie de cette vallée ne semble être possible : mais où le col pourrait-il se trouver, à droite ou à gauche ?  En fait, il se trouve droit devant nous mais, depuis les lacs, est encore invisible.

Les derniers 300 mètres de montée avant le col (2472 m) sont vraiment raides ; par moments, l'usage des mains est nécessaire. Ce n'est ni vraiment difficile ni vraiment exposé mais, dans mon état physique diminué, chaque pas me demande un effort qui me semble presque insurmontable.  En fin de compte, je n'arrive au col que deux minutes après les autres, mais je suis exténué… heureusement qu'il ne reste que de la descente !
Nous descendons pendant un quart d'heure, jusqu'à ce que nous trouvions un bel endroit pour casser la croûte, au-dessus du lac de Migouélou. Ce lac est moins beau que les autres que nous avons vus jusqu'à présent : la nature artificielle du plan d'eau avec son grand barrage est trop évidente. Je profite d'un petit replat herbeux pour m'allonger et m'endors rapidement sous le soleil redevenu chaud.

Le refuge de Migouélou se trouve juste à côté du barrage ; d'ailleurs, le bâtiment a fait office de logement pour les employés du barrage par le passé. C'est peut-être le refuge le plus confortable de tout le tour, avec un dortoir très spacieux et des sanitaires à l'intérieur. En revanche, c'est le seul refuge du tour sans eau potable : pour remplir les gourdes, il faut se servir d'eau purifiée dans un grand bidon. Nous arrivons juste au moment où la gardienne part faire la sieste ; alors, en attendant de pouvoir accéder au dortoir, nous nous asseyons autour d'une grande table dehors et dégustons des verres de Leffe, proposée ici en cannettes de 50 cl : enfin un refuge où on a compris que 25 cl ne sont pas suffisants après une journée de randonnée !  Un vent froid se lève et le soleil va se cacher derrière la montagne, faisant fuir tout le monde à l'intérieur.

Le refuge n'est pas plein : en dehors de notre groupe, il n'y a qu'un groupe de trois Messins venus pêcher dans les lacs de montagne, et deux jeunes femmes (Mélanie et Charlotte) qui font le tour du Balaïtous. Nous nous asseyons tous à la même table longue, l'ambiance est très sympathique, c'est peut-être le soir où il y a eu le plus de discussion autour du repas du soir. Une fois de plus, le repas est un régal. La gardienne nous offre l'apéro, puis nous propose de délicieuses lasagnes végétariennes avec du pain fait maison. Je ne me sens toujours pas très en forme et, malgré la qualité du repas, n'arrive pas à terminer ma part. Inutile de préciser qu'une fois couché, je m'endors comme un bébé.

Jour 7 : du refuge de Migouélou au lac du Tech.  330 m de montée, 1350 m de descente, T3

Nous arrivons à la fin de la première semaine de notre traversée : ce soir, nous aurons le luxe d'une nuit à l'hôtel dans le val d'Azun, avant de repartir vers de nouveaux sentiers et refuges. Mais avant cette étape de luxe, il nous reste un col à franchir, puis une très longue descente qui nous verra passer de plus de 2500 mètres d'altitude à seulement 1200. Et tout d'abord, il faut déguster un excellent petit déjeuner dans lequel tout (pain, pain d'épices, confiture…) a été fait par la gardienne du refuge.

Nous descendons sous le barrage (qui, selon une plaque, a été construit dans l'année de ma naissance), puis remontons rapidement en lacets au col d'Hospitalet (248 m). Je suis content de constater que mon coup de mou de la veille est complètement passé : ce matin, je suis en pleine forme.
Au col, il règne une ambiance de haute montagne avec des névés et du rocher partout, sans un brin de verdure. En contrebas sur le versant nord-est, nous apercevons le lac de Pouey Laun, dont les pêcheurs nous ont parlé hier au refuge. Ce lac reçoit si peu de soleil, nous ont-il dit, que les truites qu'il contient ne trouvent pas assez à manger pour grandir et restent donc minuscules. Nous descendons vers le lac dans un terrain minéral et parfois très raide, nous aidant des mains par endroits. Les névés ont reculé juste assez pour que nous n'ayons pas besoin de les traverser : en début de saison, cette descente serait autrement plus difficile et est d'ailleurs marquée sur la carte en pointillés, comme passage délicat.

La suite de la journée est une longue et très belle descente qui nous fait passer successivement par tous les étages de la végétation de montagne : totalement minéral au départ, puis viennent quelques orchidées, puis des iris et des chardons bleus et enfin la forêt. Le sentier est raide sans aucun répit ; trouver un bon endroit pour pique-niquer relève de l'exploit. L'endroit où nus nous arrêtons est d'ailleurs fort mauvais, un amas de gros rochers en contrebas du sentier. Nous repartons pas très satisfaits et, dix minutes plus tard, trouvons un endroit qui aurait été parfait. L'occasion est trop belle, nous nous arrêtons une seconde fois et faisons une longue sieste avant de reprendre notre descente.  Le sentier reste raide et plutôt malcommode jusqu'au bout : dans les Pyrénées, il n'y a pour ainsi dire pas de chemins "confortables" pour la descente, tout est raide et le rocher affleure partout pour surprendre les chevilles inattentives. En bas, la combinaison du soleil éblouissant et de l'ombre des sous-bois constitue un défi supplémentaire, car nous ne voyons pas trop sur quoi nous posons les pieds. Juste avant d'arriver au parking du lac du Tech, nous croisons deux dames transpirantes qui, disons-le franchement, ne sont pas d'une minceur exceptionnelle. Elles nous montrent un dépliant de l'office du tourisme local et nous demandent par où il faut aller pour voir les marmottes, et si le sentier est raide. En regardant sur le dépliant, l'itinéraire qu'elles ont choisi comporte quand même 500 mètres de dénivelée… je me demande si elles y sont arrivées et si oui, si les marmottes sont sorties pour elles.

Au lac du Tech (1207 m), c'est ambiance vacances… d'un autre type. Camping-cars, familles en balade, cohue de voitures. Un minibus vient nous chercher et nous conduit au village d'Aucun, en dessous d'Arrens-Marsous. Cela fait bizarre d'être autant dans la civilisation mais en même temps, ce petit break de luxe au milieu du circuit ne fait pas de mal. Nous prenons un bain dans une vraie baignoire, lavons nos T-shirts et chaussettes crasseux, je me rase pour la première fois depuis trois jours. Sur la terrasse de l'hôtel nous prenons un verre de Jurançon sec en apéritif, puis je m'offre le luxe décadent d'un steak-frites au restaurant de l'hôtel. Demain nous repartirons pour 6 nuits en dortoirs, autant profiter du confort de la vallée !
 
Troisième partie

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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