Vacances pyrénéennes : Première partie, de la vallée d'Aspe à la vallée d'Ossau


Publiziert von stephen , 21. August 2016 um 15:50.

Region: Welt » Frankreich » Pyrénées » Pyrénées-Atlantiques
Tour Datum:31 Juli 2016
Wandern Schwierigkeit: T3 - anspruchsvolles Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: F   E 
Zeitbedarf: 14 Tage
Strecke:Lescun - Arlet - Candanchu - Ayous - Arrémoulit - Migouélou - Val d'Azun - Respomuso - Pont d'Espagne - Bayssellence - Gavarnie - Héas
Kartennummer:IGN Top 25 : feuilles 1547 OT "Ossau", 1647 OT "Vignemale", 1748 OT "Gavarnie"

Randonnée guidée de 14 jours dans le Parc national des Pyrénées, à la frontière franco-espagnole.

Jour 1 : de Lescun au refuge d'Arlet. 950 m de montée, 120 m de descente, T2

Le rendez-vous du groupe (7 randonneurs et un accompagnateur en montagne) est donné dimanche matin à la gare de Lourdes, ville triste en phase de déclin terminal, avec ses hôtels fermés et ses boutiques vendant côte à côte des marmottes en peluche et de l'eau bénite en bidons plastiques de dix litres. C'est le dernier jour de juillet, il fait gris et frais. Nous fuyons la ville ; une heure et demie de minibus et nous voilà dans la vallée d'Aspe, au-dessus de Lescun.

Nous commençons à marcher juste en dessous du plafond nuageux, suivant une piste qui remonte vers le sud. Avec les nuages bas, impossible de se faire la moindre idée du paysage alentour, j'ai l'impression d'une marche d'approche plus qu'une randonnée en montagne.  Nous entrons dans les nuages, enveloppés dans un brouillard qui devient de plus en plus humide. Le premier pique-nique des vacances est mangé debout et rapidement, derrière des rochers qui nus protègent un peu du vent et de l'humidité.

Au col de Saoubathou (1949 m), nous nous faisons dépasser par un groupe de randonneurs avec des ânes – nous en verrons plusieurs au cours des prochains jours – et croisons un couple de Bordeaux, avec qui notre guide entame une longue discussion au sujet d'une famille d'alpinistes bordelais connus. Nous traversons, descendons, remontons à travers un paysage gris-vert, dans lequel la couleur souvent vive du rocher surprend. Le brouillard a fini par se transformer en vraie pluie ; en arrivant au lac d'Arlet, la rive opposée reste invisible bien qu'elle ne se trouve qu'à quelques dizaines de mètres. Avec le brouillard et les rochers de granit rose, on se croirait sur l'île de Bréhat…

C'est la pagaille au refuge d'Arlet (1986 m) : nous arrivons au moment où un groupe de 25 Espagnols s'en va, tout le monde essaie de s'habiller ou de se déshabiller dans la minuscule entrée, il y a des chaussures boueuses et des vestes de pluie dégoulinantes partout. Comme dans tous les refuges pyrénéens, il faut laisser les sacs à dos en bas. Cela demande une certaine organisation au début, mais en fin de compte le système n'est pas mauvais. Ce que j'apprécie moins, c'est l'absence de papier dans les toilettes du refuge, il faut en acheter. Le repas du soir est très appétissant avec une bonne soupe, des crudités et la première d'une longue série de variations sur le thème du ragoût : ce soir, c'est du bœuf bourguignon.

Le dortoir unique du refuge est une grande pièce avec une quarantaine de couchages, mais ceux-ci sont plutôt larges et je parviens à avoir une place en bout de rangée, comme je préfère. Le premier des nombreux débats "fenêtre ouverte ou fermée" ne tarde pas à commencer, débats qui deviendront assez animés par moments. Malgré le nombre de personnes dans le dortoir, je m'endors rapidement et ferai une excellente première nuit.

Jour 2 : du refuge d'Arlet à Candanchu.  70 m de montée, 900 m de descente, T3

Je me lève vers 3 heures du matin pour aller aux toilettes extérieures. La pluie s'est arrêtée, le refuge flotte au-dessus d'un océan de nuages. Au lever du soleil, sous un ciel bleu parfait, tout le paysage que nous n'avons pas vu hier est révélé, et c'est magnifique. Je pensais que nous ne marchions qu'au milieu de collines douces, mais  en réalité le refuge est entouré de montagnes d'une hauteur tout à fait respectable avec, au fond, des sommets bien plus hauts au-dessus de Lescun.

Cette seconde journée sera une des plus longues du tour, avec pas loin de huit heures de temps de marche effectif. Nous contournons le lac d'Arlet, montons brièvement puis suivons un joli sentier balcon qui passe au-dessus d'alpages où de nombreuses brebis travaillent à la production du fromage. Nous verrons beaucoup de moutons et de bergers au cours des trois ou quatre premiers jours ; moins par la suite. Le sentier remonte vers une crête où nous faisons une pause : en face, c'est l'Espagne. Nous n'en finirons pas de traverser et de retraverser la frontière aujourd'hui : impossible de savoir dans quel pays nous sommes, d'autant plus que les troupeaux français paissent en Espagne et l'eau des lacs espagnols s'en va vers les usines hydro-électriques françaises…

Une descente raide et boueuse nous fait passer à nouveau dans la zone de brouillard qui reste tenace dans les fonds de vallées. Juste à la limite des nuages, nous passons directement sous un petit arc-en-ciel. 500 mètres plus bas, nous faisons une pause au bord d'un torrent, avant de commencer la montée bien raide jusqu'au lac d'Estaens, que nous espérons trouver en plein soleil. Dans sa partie supérieure, cette montée comporte quelques petits passages aériens dans des barres rocheuses et, tout en haut, une petite échelle d'une quinzaine de marches.

Le joli lac d'Estaens (1754 m) se trouve encore dans les nuages, c'est dommage. Pendant que nous mangeons, le brouillard va en vient, mais les sommets qui entourent le lac ne se dégagent jamais complètement. Le soleil est néanmoins assez chaud pour que la sieste soit à l'ordre du jour : ce sera d'ailleurs presque toujours le cas tout au long de ces deux semaines de marche.

De nouveau sur terre espagnole, nous suivons un sentier qui voit visiblement beaucoup de passage, puis le quittons vers le sud pour suivre une trace plus étroite qui se dirige vers le sud, vers un fond de vallée fermée par de hautes falaises. Le guide s'arrête pour discuter avec un berger qu'il connaît, pendant que les brebis passent lentement vers le nord. Nous descendons à travers bois, puis remontons sous un immense mur de pierre, tout au bout du vallon. Plus loin, dans une zone d'éboulis, le sentier a été complètement emporté par un glissement de terrain : il faut descendre d'une vingtaine de mètres, en crapahutant sur de gros blocs dans un lit de torrent asséché et en s'aidant des mains, avant de retrouver le nouveau cheminement du sentier plus bas.

Nous faisons une dernière pause ravitaillement à l'ombre de la forêt : des biscuits Bastogne tout fraîchement arrivés depuis la Belgique. La fin de l'étape n'est plus très loin et vient très soudainement : d'une minute à l'autre, nous passons d'un environnement sauvage qui sent la haute montagne à la nature manipulée et déformée de la station de ski de Candanchu (1500 m), sur le versant espagnol du col du Somport.

Notre hébergement est une auberge dans la partie basse du village. Le dortoir donne sur une grande terrasse ensoleillée qui permet de faire sécher les premières lessives du tour, pendant que nous allons boire une bière dans l'un des bistrots de la petite station endormie. La patronne du bar nous apporte d'abord des olives puis, avec la deuxième tournée, une excellente tortilla. Plus tard, c'est avec un très bon poulet au curry servi avec de la semoule que nous poursuivons notre restauration. Un groupe d'une bonne trentaine d'enfants et d'adolescents arrive dans la salle à manger, l'ambiance est bruyante et cela continue ensuite dans les couloirs jusqu'à presque onze heures. Peu importe, je suis fatigué après cette longue journée et m'endors sans le moindre problème.

Jour 3 : de Candanchu au refuge d'Ayous.  950 m de montée, 700 m de descente, T2

Pendant que nous mangeons notre petit déjeuner, la patronne de l'auberge nous fait des tortillas toutes fraîches… le pique-nique du midi promet d'être un régal !  Pour éviter de marcher sur la route, nous commençons par un court trajet en bus jusqu'à la station de ski d'Astun. Malgré la présence de huit randonneurs à l'arrêt qui lui font signe, le chauffeur du bus passe tout droit… puis, heureusement, se ravise et s'arrête une vingtaine de mètres plus loin.

Il n'y a rien de plus laid en montagne qu'une station de ski en été : Astun en est un exemple magnifique avec ses hectares de parkings et ses immeubles rose saumon. Heureusement, nous quittons très vite le domaine skiable, en montant des pentes herbeuses plutôt raides en direction du nord-est. Il fait très chaud : aujourd'hui et demain seront les jours les plus chauds de tout le tour. Nous dépassons une famille de quatre qui randonne avec des ânes, et qui ont tous l'air de trouver que ce n'était peut-être pas une si bonne idée que cela. Le garçon tire l'âne tout en l'encourageant d'un air un peu désespéré : "Allez Nachu, allez…" Sa maman le dispute : "Arrête de crier après l'âne !" Quant au père, il a abdiqué et reste derrière, se contentant d'un "Ne fais pas le contraire de ce que dit maman", histoire de rester amis avec tout le monde.

Nous passons devant le joli ibon del Escalar, premier des nombreux lacs que nous verrons aujourd'hui, puis nous remontons doucement au col des Moines (2119 m), où nous repassons en France et où notre groupe se mêle à un grand groupe d'un club de randonnée local qui va faire le sommet voisin. Depuis le col, nous voyons pour la première fois le Pic du Midi d'Ossau (2884 m), qui dominera le paysage pendant plusieurs jours.  Nous descendons un peu, faisons une pause au soleil face à tout ce paysage splendide, franchissons un joli petit torrent, puis remontons un peu jusqu'à un petit col.

Sur le versant nord de ce col, il y a toute une enfilade de petits lacs, de toute évidence prisés par les baigneurs. En arrivant au premier lac (lac Bersau, 2082 m) nous sommes encore plus ou moins seuls et nous nous y installons pour déguster les tortillas et autres délices que la dame de l'auberge de Candanchu nous a préparés. D'autres groupes de randonneurs ne tardent pas à arriver et, alors que nous faisons une longue sieste au soleil, nous sommes entourés de personnes plus ou moins dévêtues qui vont se baigner dans le lac.

Il ne nous reste qu'une petite heure de descente pour gagner le refuge d'Ayous au bord de son grand lac. Notre guide nos dit que c'est l'un des sites les plus visités des Pyrénées et, en regardant le Pic du Midi d'Ossau qui se reflète dans les eaux bleues, on peut le comprendre. Comme il est encore tôt, le guide nous propose d'alléger nos sacs puis de faire le Pic d'Ayous (2288 m) en aller-retour. Tout le groupe s'y colle, sauf une personne qui préfère faire une deuxième sieste et reste au refuge. La montée est raide mais facile et vaut largement la peine pour la vue depuis le sommet, véritable promontoire au-dessus de la vallée.

De retour au refuge, la bière s'impose car l'après-midi est chaud. Il n'y a malheureusement que de la Kronenbourg de base… plus nous avancerons vers l'est, plus nous trouverons de choix de bières dans les refuges. De nombreuses tentes ont apparu sur la grande pelouse plate qui borde le lac : la pratique du bivouac semble beaucoup plus répandue dans les Pyrénées que dans les Alpes, en tout cas les Alpes suisses.  Il faut dire que le site d'Ayous s'y prête tout particulièrement.  Le repas du soir est une fois de plus très bon avec une excellente soupe aux lentilles pour commencer, suivie de la variante du jour sur le thème du ragoût : ce soir, c'est une daube de bœuf accompagnée de pâtes. Après le souper, nous assistons à un magnifique coucher du soleil depuis la terrasse du refuge. Petit à petit, le Pic du Midi d'Ossau vire au rose, la petite brise du soir se tait et la surface du lac devient un miroir parfait.

Ce refuge est luxueux par rapport à Anet, avec des sanitaires flambant neufs à l'intérieur du bâtiment principal. Pas de douches, mais il y a largement assez de lavabos pour se décrasser correctement. Notre dortoir de 7 places est petit mais confortable et, une fois de plus, je fais une excellente nuit.

Jour 4 : du refuge d'Ayous au Caillou de Socques.  800 m de montée, 1350 m de descente, T2

Nous démarrons notre quatrième journée de marche hors sentier, délaissant l'itinéraire du GR 10 pour suivre une vallée parallèle, où des vaches apparemment peu habituées à voir des troupeaux de randonneurs nous observent d'un œil méfiant. Cette vallée nous mène à une cabane de bergers, encore à l'ombre et au frais. Le guide connaît les bergers et s'arrête pour échanger des nouvelles avec eux, pendant que nous regardons une jeune femme et son apprenti occupés par la traite matinale. La quantité de lait que chacune des brebis produit semble dérisoire… il doit falloir beaucoup de brebis pour faire un fromage !

Une montée très raide et fatigante nous ramène sur le sentier principal au niveau de la cabane de Peyreget (1928 m), où il y a plusieurs ânes en liberté. Le sentier devient provisoirement plus plat et nous conduit à un petit lac, depuis lequel deux cols sont clairement visibles. Nous espérons tous secrètement que notre itinéraire va se diriger vers le plus proche et le plus bas des deux : c'est raté !  La montée au col de Peyreget (2209) est raide, c'est le moins que l'on puisse dire, et le terrain n'est pas facile : un chaos de gros blocs dans lequel il faut rechercher le parcours optimal. Cela nécessite à la fois de l'équilibre et un effort physique considérable et j'arrive bien épuisé au col, qui se trouve directement sous les falaises du Pic du Midi d'Ossau (2884 m).

Nous descendons un peu sur le versant est du col, puis pique-niquons au bord d'un très joli petit lac, dans lequel je me serais certainement baigné s'il n'y avait pas eu un petit vent vicieux, premier signe précurseur d'un changement de masse d'air qui va se confirmer demain.  Nous poursuivons notre descente vers le refuge et le lac de Pombie, où nous nous ruons sur le robinet d'eau potable : pour ma part, j'ai déjà bu deux litres d'eau, mes gourdes sont vides et il reste encore beaucoup de chemin à faire.

La suite de la descente me paraît interminable et plutôt lassante. Nous croisons une dame dont le visage est recouvert d'une épaisse couche de crème solaire, sauf ses lèvres qui, elles, sont maquillées d'un rouge pétant comme si elle allait à une soirée de gala en ville. Elle me fait un grand sourire en passant. Nous traversons une zone de gros blocs erratiques laissés par quelque glacier préhistorique, puis descendons par une vallée dont les pentes sont recouvertes de chardons bleus. Plus bas, en forêt maintenant, le guide nous raconte des histoires d'amis qui se sont trouvés face à des ours : la présence de l'ours dans le massif pyrénéen est un sujet dont nous entendons parler tout au long de cette randonnée, et qui divise profondément l'opinion dans les vallées.

Nous arrivons au-dessus de la route qui passe en Espagne par le col du Pourtalet. Il n'y a pas d'hébergement ici, nous devons prendre un bus pour descendre plus bas dans la vallée. Comme nous sommes en France et pas en Suisse, le bus passe seulement deux fois par jour et nous devons l'attendre, d'abord allongés dans l'herbe au-dessus de la route, puis en plein cagnard sur le parking du Caillou de Socques, où le bus doit s'arrêter. Le minibus est d'ailleurs déjà là, mais le chauffeur n'est pas habilité à vendre des tickets…  il faut attendre qu'un autre minibus arrive : seul le chauffeur de celui-ci est autorisé à en vendre.

Nous descendons jusqu'au village des Eaux-Chaudes, minuscule station thermale dans un fond de vallée très encaissé. Nous dormons dans une auberge au bord de la route : les deux petits dortoirs au sous-sol ont l'air luxueux au premier abord, mais se révèleront humides par la suite. Le bar de l'auberge propose un choix surprenant de bières belges, dont l'Orval magique, mais tout le monde choisit la Kronenbourg… ah, ces Français…  La salle de restaurant est elle aussi en sous-sol et possède un décor pour le moins surprenant. Les murs sont couverts d'un carrelage vert pistache qui me donne l'impression d'être dans une piscine vidée de son eau. L'entrée du jour est une garbure,  quelque part entre la soupe et le pot-au-feu. Malheureusement, le plat principal est un ragoût basque qui contient quasiment les mêmes ingrédients, c'est comme si on nous servait deux fois le même plat. Après le souper, nous allons faire un tour dans le village désert qui possède quelques très belles maisons anciennes, au bord de la Gave d'Ossau rugissant.

Deuxième partie

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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