Piz Dora depuis Fuldera

Accès : Val Müstair (le bout du monde à l'extrémité SE de la Suisse, accessible depuis l'Engadine par le col de l'Ofen), Fuldera, Daint (petit parking près du Pt 1635m). Train jusqu' à Zernez, puis car postal par l'Ofenpass.

itinéraire : De Fuldera/Daint, emprunter sur 2.5 km la piste forestière en pente douce amenant au voisinage de la cabane de Funtauna Grossa (1920m). Gagner ensuite pas une suite de clairières la cabane de Era de la Bescha (2200m), viser à gauche (est) du rocher caractéristique de Crap Nair (2453m), poursuivre vers le SW pour entrer vers 2560m dans la jolie combe de Las Chünas qu'on remonte jusqu'à 2800m avant d'en sortir par la D pour gagner facilement le sommet par une suite de croupes peu pentues. Descente idem. Aucune difficulté, course assez sûre par conditions douteuses (aucune pente  > 30°), et en général tracée (classique de la région). Belles pentes quasiment du haut en bas, et vue superbe sur le massif de l'Ortles. Un peu plus commode que l'accès par Tschierv (que l'on rejoint vers 1900m) grâce à la piste forestière.

Météo : Beau avec passages voilés, vent fort dès le bas le matin, accalmie vers midi, mais véritable ouragan sur les 100m supérieurs. Froid (-10° au sommet, -30° ressenti avent le vent).

Conditions : Enneigement largement suffisant sur la course. Risque 3 annoncé, mais pas de signal suspect détecté. Sommet un peu soufflé, belle poudreuse récente sur fond dur au dessus de 2400m, affreux mélange croute et trafolée en dessous, béton sur le bas.

Agnès et moi avons croisé 2 groupes ce  jeudi sur cette grande classique du val Müstair. Partis avec un petit moral au vu du vent froid balayant la vallée dès le départ (et la perspective d'en manger encore davantage plus haut avec les panaches de neige ornant tous les sommets du coin), nous avons repris confiance avec l'accalmie de midi à Bescha. On a même naivement cru pouvoir voler le sommet sans combat...avant de buter sur des rafales dignes d'un film himalayen sur les 100 derniers mètres. Mémorable baston, à chanceler le visage tuméfié par les projections de poudreuse...alors qu'on se disait justement en cassecroutant paisiblement à Bescha qu'on n'était désormais trop vieux et ramollis pour forcer des sommets dans la tempête ! Sinon très belle ambiance dans ce bout du monde du Val Müstair, ou l'exotisme se manifeste autant par les noms bizarres des villages romanches que par les massifs inconnus visibles au loin ou les myriades de pins à crochet nain émergeant de la neige.