Weissmies Arrête Nord

Le Weissmies est plutôt connu comme 4000 à accès facile. Ca ce voit aux nombre de gens qui se rôdent sur son sommet lorsqu’il fait beau. Son arrête nord offre une voie rocheuse bien longue, après laquelle l’on est bien content de ne pas devoir prendre les mêmes difficultés à la descente.
 
Nous sommes partis d’un bivouac (glaaacial (j’en tremble encore)) dans les restes d’infrastructures de sport d’hiver (débris de marques de bord de piste, canons à neige etc) au pied du glacier de Hohlaub. La montée au Lagginjoch ne représente aucune difficulté (pas vu une seule crevasse) à part le petit vent bien frisquet. La vue était si clair qu’on voyait Milan briller à l’horizon !
Dès le Lagginjoch le chemin est facile à trouver : Suivez la crête ! On ne la quitte que rarement et quand l’alternative est bien perceptible. Il est, par contre, très important de tenir compte de la longueur du chemin. On penserait facilement qu’après le passage clé mentionné dans tous les guides le reste ne serait plus qu’une ballade. Mais l’arrête garde sa difficulté presque jusqu’au bout - et il y a trois avant-sommets à franchir ! Et il y a une plaque entre le premier et le deuxième sommet qui doit être guère franchissable lors de verglas ou de trop de neige. A mon avis ça ne vaut jamais la peine de faire du rappel. Toutes les descentes sont plus faciles qu’il paraît vu d’en-haut.
Nous sommes arrivés au sommet vers midi. Pour raison d’un rendez-vous de Pädu vers six heures dans son bureau nous n’avons pas passé des heures à savourer de la belle vue. La descente était plus exigeante que prévue. Il y a dix ans c’était une marche toute simple du genre autoroute alpine. Entre temps les glaciers se sont tellement rétrécis et déchirés que la voie ressemble plutôt à un labyrinthe à crevasses bien grandes et de ponts en glace ou en neige. Pas difficile en soi - mais impressionnant et gare au premier à devoir trouver le chemin dans la neige fraiche ou le dernier à descendre dans la chaleur de l’après-midi. Si les conditions sont un peu cragnos pour une cordée à deux je conseillerais plutôt la descente par l’Almagellerhütte (arrête Sud). Plus difficile mais sur. Et sans téléférique, mais la bière est tout aussi fraiche à l’Almagellerhütte !
C’est un tour que je referais volontiers juste pour le plaisir de faire de la montagne !