Sur le sentier des bûcherons

Le vallon de l'Eau Froide au dessus de Roche est un endroit dont le destin a été étroitement lié à celui des salines de Bex.

En effet, afin de pouvoir extraire le sel des mines de Bex, on injecte de l'eau pour dissoudre celui-ci. Il suffit alors de récupérer la saumure et de faire évaporer l'eau en la cuisant. Cqfd.... Néanmoins, ce processus implique l'utilisation de quantité phénoménales d'énergie. Celle-ci était, pendant très longtemps, apportée par la combustion du bois. C'est ainsi que l'on a exploité les forêts de la Joux Verte depuis des temps reculés. Au début, on flottait le bois. Cette méthode, extrêmement simple et économique nécessitait de créer un "ras de marée" afin que les billots de bois soit emportés dans la vallée. Elle avait cependant un inconvénient majeur: la destruction des rives des torrents. Ainsi, de nombreux torrents de montagne ont été transformés en ravins aux berges instables, créant des inondations et des avalanches de boue. (Celles de 2006 à Roche sont restées dans les mémoires). Si bien qu'en certains endroits, on a dû investir des sommes colossales pour stabiliser les lits des torrents en construisant des cascades artificielles. Cela avait été notamment le cas dans le courant du 19ème siècle dans la vallée de la Schlieren, dans le canton d'Obwald.

Plus tard, on a construit des téléphériques afin de transporter les billots de bois dans les vallées. En suivant le sentier montant de Roche à la Joux Verte, on voit encore les anciens pylônes de ce téléphérique. Cette manière de procéder a été très à la mode à partir de l'entre deux guerres. Ainsi, dans la Val Grande, au Piémont ou dans le fond du Val Onsernone, existaient des téléphériques passant par dessus les crêtes de montagne pour ramener le bois.

En ce jour, j'avais prévu de monter depuis Roche jusqu'à l'écluse de la Joux Verte. Les restes de neige en ont décidé autrement.

Au départ de Roche, le sentier est très agréable. On voit que l'on monte mais en même temps, la pente est tout à fait agréable. Plus loin, on atteint le Pont de l'Egras, endroit spectaculaire où l'eau de l'Eau Froide a creusé un véritable cañon et d'où l'eau pour Roche devait être captée.
Sur l'autre rive, le sentier monte de manière raide dans un sous-bois très sombre. A partir de la Tête Ronde, le sentier est pratiquement plat et rejoint la Belle Place. Depuis là, un beau chemin forestier rejoint l'écluse.

Le problème de cette randonnée est que l'on n'a pas de beau point de vue. Ainsi, deux possibilités existent.

La première consiste à retourner sur ses pas pour, à la Tête Ronde, prendre le sentier montant à Plan Girard. Cet ancien pâturage n'offre pas de point de vue et il faut monter encore un peu pour rejoindre les Creux et jouir d'une belle vue.

La seconde (rajoutant environ 300 mètres de dénivellation), consiste à monter au Plan d'en Bas. Là, la vue est encore plus dégagée.

La descente, raide mais sans danger.. pour autant que l'on reste sur le sentier, par le Pré de l'Ecot, est magnifique.