Le Grand Sex est un sacré PD
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S'initier aux PD avec le Grand Sex n'est pas sans risques. Heureusement qu'il fallait passer le cap du Petit Sex en guise de préliminaire, sinon son doigt m'aurait sûrement provoqué de fatals sursauts.
Bon, soyons sérieux tout de même, n'oublions pas qu'il s'agissait de mon premier PD. Je vous vois bien rire sous cape. Ne rigolez pas, s'il vous plaît, sinon, vous n'aurez pas droit à mon récit. Enfin, si justement, j'aime voir vos réactions médusées devant une telle éloquence.
Donc, reprenons depuis le début. La journée commençait par un ciel radieux( ah tiens, il faudra que je me serve un jour de cette introduction pour un roman crépusculaire). Tout allait bien, même si des orages locaux étaient annoncés pour l'après-midi. C'est pourquoi j'étais parti seulement pour monter au Petit Sex, de quoi rendre jaloux son grand frère me suis-je dit. Qu'à cela ne tienne, après avoir enfourché mon fidèle scooter, à cause des bouchons, j'ai failli raté mon train. C'est à coups de tocsin que je me faufilais tant bien que mal entre un camion-citerne et une Citroën C4, conduite, soit dit en passant par une forte charmante demoiselle( j'espère d'ailleurs qu'elle lira ma chronique). Heureusement, le train m'attendait en gare de Vevey. En voiture Simone, descente à Albeuve. Jusqu'ici, rien de bien palpitant. Je pénétrais les gorges profondes et tumultueuses de l'Evi( splash, le bruit de la chute d'eau qui se déversait sur les roches immaculées) dont la route carrossable d'accès se trouve juste en face de la gare locale. Ensuite, je me suis dit qu'un peu de piment ne ferait pas de mal et ai eu l'audacieuse idée de remonter le cours d'eau sans nom( ça arrive, que voulez-vous!!) qui se retrouve plus ou moins à l'intersection d'un chemin de randonnée partant sur Montbovon et un autre permettant de s'enfoncer dans les gorges. Très sympathique montée( T5) à gauche toujours de la rivière pour rallier le chalet de l'Ombriau d'en bas( à 1343 mètres). C'est à ce moment que je me suis rendu compte qu'il faisait vraiment chaud. Pourtant, il me semblait avoir fait le bon choix, partir léger, seulement vêtu d'un string léopard( en peau de chamois de surcroît). Hélas, j'avais seulement pris un litre d'eau et un demi de rouge - Rivela en Pet (la couleur de cette boisson est très importante pour la suite).
Cela allait faire juste. Derechef( j'aime beaucoup ce mot), je monte sèchement dans l'herbe pour atteindre la croix d'un blanc vif du Vanil de l'Arche à 1581m( j'apprenais non sans émotion que celle-ci venait d'être repeinte en 2009). Une bien jolie vue sur la trilogie des dents gruyeriennes( Broc-Chamois-Bourgo) qui avait fait l'objet d'une belle course l'automne dernier.
La suite de la crête jusqu'au Vanil Blanc( orientée NE) ne pose pas de problèmes, si ce n'est qu'il faut tout de même faire attention à la végétation( T4). Jusqu'au pied du Petit Sex, il n'y a pas de quoi en faire tout un fromage. Le début des hostilités commençait au moment d'atteindre la dépression( 1767m) qui annonce l'arrête NE( T5). C'est très raide, trouve bon d'avertir Le guide des Préalpes fribourgeoises( un comble pour le Petit Sex). Pour un habitué de ce genre de terrains, cela ne devrait toutefois pas poser de problèmes majeurs, si l'on reste un peu à gauche de l'arrête. Arrivé au sommet, je regarde les montagnes environnantes qui commencent à être envahies par les nuages bourgeonnant. Quelques pas plus loin, le passage qui a de quoi provoquer des sueurs froides, le fameux doigt. J'ai cherché une façon originale de le contourner en descendant franchement à gauche, dans le versant Sud mais la petite brèche rocheuse que j'imaginais adaptée pour le contourner s'avérait trop peu commode. J'ai donc suivi les conseils de mon petit guide( toujours le même) pour me faufiler sur l'autre versant au plus près des sapins, juste au-dessus en fait( pas de II). Ensuite, une fois l'arrête ralliée, il faut encore chercher la force de s'éléver un peu avant de pouvoir attaquer le fameux gendarme qui garde le Grand Sex. J'ai cru l'espace d'un instant que j'allais être en état d'arrestation à cause de ma tenue on ne peut plus indécente. Comme si ce n'était déjà pas assez impressionnant comme cela. Cependant, si on trouve où mettre ses pieds et ses mains, on arrive à surmonter cela en deux temps trois mouvements assez puissants( pas de III à mon avis même si mon petit guide parle de pas de II).
Après avoir profité de la vue au Grand Sex( 1908m), il fallait continuer sur l'arrête. Et là encore, c'était loin d'être piqué des hannetons, avec des bans rocheux à passer ou contourner sur la droite( un peu dans l'herbe). On est sur du T6 tout le long avec en guise de cerise sur le gateau une cheminée située dans le versant Sud, et qui permet d'éviter un ressaut insurmontable sans rappel. Un petit crochet permet d'assurer ce passage assez délicat je dois dire( III).
Une fois cette difficulté passée, on est presque au pied de l'arrête NE de la Dent de Lys( dépression à 1806m). Monter à ce sommet représente une simple formalité au vu de ce qui précède, en restant légèrement sur la gauche par moments( T5 tout de même). Arrivé là-haut( 2014m), je me suis prélassé, j'ai bu mes dernières gorgées d'eau et me suis attelé à la descente confortable mais raide du versant SE de la belle Dent. J'ai continué dans cette direction le plus longtemps possible, sans tenir compte des clôtures et autres habitations qui entravaient ma progression. Je me suis régalé de la végétation luxuriante et ai enfin trouvé une petite route au-dessus de La Mita me permettant de rejoindre Montbovon.
Je dois dire que pour mon premier PD, j'ai pris mon pied.

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