Djebel Sirouah, tour et sommet : J3


Publiziert von Bertrand , 20. Mai 2010 um 10:41.

Region: Welt » Marokko » Antiatlas
Tour Datum:14 April 2010
Wandern Schwierigkeit: T5 - anspruchsvolles Alpinwandern
Klettern Schwierigkeit: III (UIAA-Skala)
Wegpunkte:
Geo-Tags: MA 
Aufstieg: 1000 m
Abstieg: 1000 m

Suite de J1 et J2

Le Djebel Sirouah, au coeur de l'Anti-Atlas, est une destination idéale de voyage-randonnée en famille : dépaysant tout en restant (raisonnablement) facile d'accès, idéal pour concilier "véritables" étapes de marche et présence des enfants grâce à la logistique muletière, parfaitement adapté aux vacances de printemps (saison à laquelle l'Atlas éclate de couleurs), à la fois minéral et un peu alpin dans sa partie centrale mais aussi bien humanisé dans son pourtour...

Au rang des effectifs donc, les familles Semelet et Delavy en mode multi-générationnel, de 5 à 70 ans : Agnès et moi, mon papa François (70 ans) et nos 2 petits diables Cécile (9 ans) et Arnaud (5 ans). Coté belle famille Patricia, Cédric et ses 2 gamins (et donc cousins de Cécile & Arnaud) Léonard (7 ans ) et Valentin (6 ans). Plus bien sûr nos accompagnateurs berbères dont Omar le guide, un puits de science botanique et géologique comme nous n'en avons pas rencontré souvent, et Lahcen le cuisinier le plus sympathique et le plus doué entre Tanger et Ouagadougou... Le massif du Sirouah est bien moins fréquenté que Toubkal ou M'Goun, l'orientation dans ce relief volcanique n'est pas toujours évidente, les sentiers souvent peu marqués quand ils existent, et le balisage bien sûr inexistant. Se faire accompagner par une équipe locale n'est donc pas une mauvaise idée, cela donne du travail aux locaux et enrichit largement l'expérience humaine vécue...

A même pas encore 9 ans Cécile est déjà une quasi vétérane de ce style de voyage puisque nous l'avons déjà emmenée sur la traversée du M'Goun et la traversée du Simien éthiopien...mais pour Arnaud et ses 2 cousins il s'agissait d'une première. Les 4 enfants avaient 2 petits ânes à se partager, mais en cas de besoin ils pouvaient monter à deux dessus, il n'a y donc jamais eu de souci. Comme d'habitude dans ce genre de voyage, la part âne/marche à diminué au fil des jours, la curiosité du début faisant place à l'entrainement acquis petit à petit. Le froid glacial que nous avons connu sur la 2ème moitié du séjour était également une bonne motivation pour trotter. Mon valeureux père, sur lequel les années semblent ne pas avoir de prise, a également suivi sans difficulté...le bonheur de randonner avec ses petits-enfants y était sûrement pour quelque chose.

Le matin du "grand jour" du sommet s'annonçait plutôt mal : froid, venteux, et bouché au delà de 3000m. Le vieil adage de mon compère-guide berbère Mohammed Ait Bahassou semblait une nouvelle fois se révéler exact : "Le Maroc ? Un pays chaud où il fait froid...". Il a d'abord fallu persuader Cécile de renoncer à nous accompagner - tous les arguments qu'on lui avait opposés la veille au soir (c'est trrrrès long, trrrès dur et trrrès raide pour une poussinette, tu sera épuisée mais on ne pourra plus faire 1/2 tour, les ânes ne seront pas avec nous, le casse-croute sera frugal...) n'avaient pas suffi à vaincre son entêtement à suivre coûte que coûte ses parents "dans la haute montagne". Mais le matin du départ, avec le risque d'essuyer une véritable tempête là haut, on ne lui a pas laissé le choix, et elle a sagement suivi le reste de la caravane qui rejoignait le camp suivant par un itinéraire de vallée.

C'est bien sûr l'étape la plus "alpine" du circuit, le sommet est tout de même plus escarpé que ce l'on avait pensé, et j'ai bien failli capituler devant le piton sommital auquel le mauvais temps avait donné un petit air de Patagonie. La descente au pied des grandes tours jumelles de basalte dites des Tiqwine est vraiment de toute beauté. Le camp du soir aux Bergeries d'Iriri (qui ne sont en fait habitées que l'été) est le plus spectaculaire du trek, sans parler du goinfrage aux "biscuits berbères" (= beignets bien dégoulinants...) que Lahcen avait orchestré pour le retour des héros du sommet.

Mon beau-frère Cédric (en pleine préparation de sa saison de trails, mais qui était gentiment resté avec ses 2 fistons plutôt que de nous suivre au sommet) a préféré renoncer aux biscuits berbères pour remonter presque jusqu'en haut en footing en fin d'après-midi...et il était quand même de retour pour le tajine du diner...quelle santé ! Et dire que j'étais presque comme lui il y a 15 ans...sniff. Pour finir, c'est quand même lui qui s'est sacrifié pour dormir sous la tente (la seule pièce ouverte de la bergerie ne pouvait pas tous nous contenir), pensant il est vrai au départ faire une bonne opération. La pluie écossaise qui couchait la tente sur lui sur les coups de minuit lui a sans doute fait regretter son choix. C'est moi et mon père qui nous y colleront la nuit suivante...avec l'arrivée de la neige...mais ceci est une autre histoire racontée ici

Météo : Fort vent et nuages menaçants bouchant le sommet au départ, puis alternance d'éclaircies et de bancs de brouillard mais restant sec jusqu'au soir. Froid, on a toujours gardé au moins 3 couches. Violente tempête la nuit suivante avec rafales de pluies à l'horizontale couchant les tentes...

Conditions : Neige dès 2800m en versant N, évitable à la montée en restant sur les épaules, mais pas à la descente. Un peu juste en baskets de trail, mais Omar et Agnès mieux équipés m'ont bien marqué la trace et avec un caillou pointu dans les mains et en serrant un peu les fesses ça passait quand même.

Le passage rocheux terminal, dans le brouillard et balayé par un vent glacé, était en partie couvert de verglas...la corde fixe à G était inaccessible, j'ai un peu hésité avant de m'engager dans le passage de D qui est finalement assez franc.

Itinéraire détaillé : Des Ait Mdist, remonter le vallon en direction NE en visant une sorte de selle à G des colonnes de basaltes visibles du camp, puis tirer à G pour remonter une grande pente permettant de laisser à D le grand dyke détaché et d'allure imprenable qui constitue une sorte d'avant sommet au N du sommet principal. Laisser à D le col entre ce dyke et le point culminant pour viser désormais une brèche caractéristique à G du sommet que l'on gagne par une pente de gros blocs et de gradins parsemés de buissons. La brèche se situe environ 50m sous le sommet, c'est en général là que les gens s'arrêtent.

Pour gagner le sommet, un minimum d'habitude de l'escalade est nécessaire, passages de II+ et un passage de III- un peux exposé, petite corde utile mais non indispensable : remonter une série de gradins faciles (II) en zigzags, puis soit tirer à G pour aller attraper une cordelette fixée permettant de traversée en ascendance vers la D une vire exposée, soit franchir directement à D de la vire un petit pas de III- aux prises franches mais où il ne faut pas glisser. Spit en place au sommet pour l'assurage. La suite est plus simple, suivre les cairns jusqu'en haut, on met encore les mains mais c'est maximum II et sans danger. Retour idem à la brèche.

De la brèche, revenir d'abord en arrière puis traverser ä G le col entre le dyke de l'avant sommet et le point culminant. Du col, descendre en diagonale en tirant à G de grandes pentes (enneigées au printemps) en visant le col au pied des jumelles de Tiqwine, 2 grandes tours de basalte visibles loin à la ronde. Du col au S de la jumelle S, plonger à D dans le vallon, le quitter un peu plus bas à G pour franchir une sorte d'épaule puis redescendre dans l'axe le large vallon suivant : on aperçoit alors au loin le but de l'étape, les Bergeries d'Iriri, qu'on atteint en franchissant un gué et en remontant un peu de l'autre coté. Compter 5 à 6h de marche nette sans les pauses. 

Le massif du Sirouah est bien moins fréquenté que Toubkal ou M'Goun, l'orientation dans ce relief volcanique n'est pas toujours évidente, les sentiers souvent peu marqués quand ils existent, et le balisage bien sûr inexistant. Se faire accompagner par une équipe locale n'est donc pas une mauvaise idée, cela donne du travail aux locaux et enrichit largement l'expérience humaine vécue...


Tourengänger: Bertrand
Communities: Kids & Hike


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