Rifugio Bosio - Passo Corna Rossa - Rifugio Ponti

(La localisation par GPS sur carte enregistrée préalablement est nécessaire pour la progression en cas de brouillard, car il n'y a aucune de trace de sentier dès 2500m; les marques sont peu visibles sur rocher mouillé en versant Est, ou cachées par les névés versant Ouest.)

Départ au soleil levant depuis Rifugio Bosio. Fond de vallée splendide au lever du jour. L'orage de la nuit a détrempé le sol déjà bien spongieux, et l'eau ruisselle de partout. La marche dans ce terrain dure bien 45 minutes, ce qui mouille les pieds, malgré le GoreTex des chaussures...
Puis débute une jolie montée en chemin peu tracé. La pente est moyenne. Les torrents importants coulent sous les pierriers, ce qui permet des traversées sans patauger.
Au passage du point 2523, le terrain change soudain: on franchit le front d'un petit glacier rocheux: cailloux qui roulent, ballast mouillé. Puis débute une longue montée de flanc sur gros blocs stables. Pas de sentier, mais des points rouges, suffisants pour cheminer sans trop perdre d'énergie dans de fausses pistes. Beaucoup de neige sur le haut, en cette fin juillet, ce qui rend la progression moins pénible, mais nécessite les crampons. La neige n'est pas dure, mais pas suffisamment molle pour freiner efficacement une glissade dans ce terrain assez raide. Peu avant le col, des marques indiquent la direction des lacs Cassandra... On se demande bien dans quel type de terrain ça passe. Neige abondante partout.
Le Rifugio Desio apparaît. Il est au col. Celui-ci est en terrain instable: refuge lézardé et crevasses sur la crête. Fonte du permafrost...
On va donc quitter la stabilité plaisante et le soleil pour descendre dans l'ombre et la caillasse instable, en zone raide. Même en faisant attention, les cailloux partent et rebondissent plus bas.
Quelques zones avec chaînes, surtout pour éviter de glisser sur le gravier déposé sur dalles. Donc rien de vertigineux. Le bas du col est en neige. Nous sommes mal à l'aise avec nos gros sacs et la descente nécessite des précautions. Crampons et piolet sont un minimum. Fixer une corde comme main courante peut aider.
Une fois en bas, ce sont les moraines importantes du glacier Preda Rossa qui forment l'environnement. Les roches ocres de la montée ont fait place au beau granite. La rivière n'est pas difficile à passer, heureusement, et une montée en terrain fleuri demande de l'énergie pour parvenir au refuge.
On retiendra de cette étape la montée variée et fort belle.
Nous n'avons rencontré personne sur toute la traversée.