Oberstdorf - Ulm en mode vélo-camping

La Fête-Dieu est un autre jour férié qui s’enchaîne avec l’Ascension et la Pentecôte. A la différence près que c’est un jour férié uniquement dans les pays ou régions à longue et forte tradition catholique. C’est ainsi le cas en Autriche et en Pologne, ou encore dans les Länder du Sud de l’Allemagne. 4 jours à nouveau disponibles pour une sortie vélo-camping avec mini-randonneuse. La première idée était de faire une boucle voie Bleue, voie Verte dans le Sud de la Bourgogne, mais des orages annoncés le week-end et les reportage sur le métro de Lyon inondé les jours précédents m’ont vite convaincu de modifier mon objectif. Après quelques recherches sur Internet je tombe sur le Illerradweg : 145 km au départ de Oberstdorf jusqu’à Ulm, le long de l’Iller, un profil presque exclusivement en descente mis à part une étape en montagne russe après Kempten et une arrivée devant la magnifique église d’Ulm.

Encore faut- il se rendre à Oberstdorf. Ma dernière expérience sur la Deutsch Bahn se confirme, la ponctualité qui faisait sa réputation dans les années 80 fait définitivement partie du passée. Nous partons de Lindau avec 5 minutes de retard, ce qui transforme en peau de chagrin les 9 minutes dont nous disposions pour prendre notre correspondance à Immenstadt. Par chance nous le train pour Oberstdorf est toujours à quai à notre arrivée, alors je pique un sprint en tenant la main de mini-randonneuse et portant son vélo  dans l’autre. Averti le chef de train que je dois encore récupérer mon vélo avec les sacoches sur l’autre quai et fait ensuite deux aller - retour pour charger tout dans le train…….Ouf !

Jour 1 : Oberstdorf – Öschlesee 47 km, 3h45 net (6h15 heures avec les pauses)

Oberstdorf est la commune la plus au Sud d’Allemagne et tout le stress accumulé pendant le trajet s’évacue en goutant la douceur de vivre de cette région la plus méridionale du pays. On part s’installer au premier camping trouvé et allons nous restaurer au bistrot du camping qui propose une belle carte de plats grecs. La nuit fut un peu fraîche, probablement que le fait d’être à plus 800 m d’altitude y est pour quelque chose. On est content de prendre notre petit-déjeuner enveloppé dans les petites doudounes que j’ai pensé à emporter. Ensuite petit détour par la ville pour acheter des provisions pour le repas de midi et c’est parti. Nous laissons le panorama de montagnes derrière et traversons les Préalpes en direction de Sondhofen / Immenstadt. Arrivé à Immenstadt apparaît le fléchage officiel du Illerradweg qui nous guidera sans soucis pendant ces quatre jours. Nous arrivons en milieu d’après-midi au camping d’Oschlesse où mini randonneuse a tout de suite repéré la toute nouvelle aire de jeu et se précipite pour la découvrir pendant que j’installe le campement. Ensuite petit tour au lac pour faire trempette. Au retour j’apprends qui nous dinons avec Mila - une copine qu’elle s’est faite à l’aire de jeu -  et ses parents. Au retour à la tente, une grosse averse nous surprend et on pénètre dans la tente passablement trempé. Il pleuvra ensuite fortement toute une bonne partie de la nuit et le démontage du lendemain matin sera assez humide.  

Jour 2 : Öschlesee - Aitrach 55 km, 4h net (6h45 avec les pauses)

Si hier mini-randonneuse avait pédalé pendant une bonne partie de la matinée, aujourd’hui sera une journée 100% follow-me. Car nous allons d’abord devoir traverser Kempten et ensuite aborder la partie comportant le plus de relief. Mais dès l’approche vers Kempten apparaissent les premiers obstacles; alors que la piste cyclable longe le cours de l’Iller depuis Obertsdorf, on se trouve au détour d’un méandre face à une grille avec un panneau de circulation interdite au-dessus duquel s’affiche le motif de danger « Achtung Lebensgefahr - Erdrutsch ». Bizarre tout de même cette perspective diamétralement opposée au français. Littéralement l’allemand parle de « danger (de perdre / pour) la vie » alors qu’en français le panneau d’avertissement mentionnerait plutôt « risque de mort ». La perte d’un état en allemand, l’arrivée (définitive) dans un autre état en français. Une altérité qui façonne certainement une certaine manière de penser, de percevoir le monde…Fin de digression.

Sur le côté il y a une trace bien marqué qui contourne le grillage et de l’autre, j’aperçois des traces récentes de vélo. Alors on passe outre (ce qui ravie mini-randonneuse) et continuons notre chemin. Forcément on retrouve une autre barrière identique quelques kilomètres plus loin, seul hic c’est qu’elle est placée juste avant un pont qui enjambe un petit ruisseau. Maintenant qu’on est là on va tout de même pas faire demi-tour! Donc dépose des sacoches, puis d’abord portage des vélos de l’autre côté du ruisseau, ensuite second voyage pour les sacoches. A ce moment arrivent deux joggeuses qui se proposent de nous aider, aussi le transfert des sacoches ne nécessitera qu’un seul voyage. Bien entendu mini randonneuse était ravie de tous ces imprévus. Après la traversé sans problème de Kempten, arrive la grosse difficulté de la journée, la traversée des collines de l’Allgäu. La première et aussi plus pénible montée mène à Altusried le long d’une nationale. Après on traverse un paysage superbe qui alterne de grandes fermes, des cultures de blé, des troupeaux de vaches et des villages bavarois typiques. Seul soucis c’est que la piste cyclable joue un peu aux montagnes russes :-(. Ce n’est qu’après Kardorf que l’on rejoint à nouveau la berge tranquille de l’Iller. Une autre surprise nous attend en arrivant au camping d’Aitrach, la personne à la réception nous informe l’air désolé que le camping est complet. Même pas la moindre place pour une petite tente avec un adulte et un enfant. Comme j’insiste elle accepte d’appeler le patron du camping qui pourra peut être trouver une solution. Lorsque qu’elle lui apprend que nous sommes à vélo tout s’arrange, il lui dit de nous inscrire et passe nous prendre 10 minutes plus tard. C’est un amateur de vélo et nous apprend qu’il met un point d’honneur à ne jamais refuser un cycliste. On se retrouve finalement à monter la tente sous un noyer, dans le jardin de sa maison, au centre du camping. Mini randonneuse est aux anges et peut profiter de la piscines (chauffée) du camping.

Jour 3 : Aitrach - Illersitten, 38 km, 3h30 net (5h45 avec les pauses)

Une petite routine s’est installée est on arrive à présent à partir aux alentours de 9h30 des campings. Maintenant que les difficultés sont derrière nous et que les étapes sont plus courtes, je mets en place une règle: vélo en mode solo jusqu’à la pause de 12h00, puis follow-me pour finir l’étape. Mini-randonneuse avale ainsi 25 km avant de rejoindre le follow-me. La piste ne quitte plus les rives de l’Iller et passe de temps en temps d’une berge à l’autre. Vers midi je jette toujours un coup d’oeil sur Playground Buddy, une app géniale qui recense toutes les aires de jeu d’une région. Cette fois on fera un stop à Altenstadt qui se finira par un saut chez le glacier pas loin de l’aire de jeu. Nous arrivons sans soucis au camping d’Illerssitten qui offre une aire de tentes presque vide. Rapide saut dans la piscine (non chauffée, donc froide). Puis repas du soir dans une pizzeria en ville. 

Jour 4 : Illersitten - Ulm, 28 km, 2h30 net (4h avec les pauses)

Dernière courte étape avant d’arriver à Ulm. Comme hier mini-randonneuse part en autonomie et fait le trajet sans soucis jusqu’à l’entrée de d’Ulm. Pause de midi sur les rives du Danube (un appel à poursuivre vers Passau?) en face de la vieille ville, puis petite visite du Fischerviertel et montée sur la plateforme de la cathédrale d’Ulm, petite déception car des travaux limitent actuellement l’accès à la première plateforme. On ne pourra donc pas s’enorgueillir de la montée des 768 marches qui mènent à la flèche, mais on aura tout de même gravi les 398 marches pour atteindre la plateforme. Dommage que des échafaudages masquent en grande partie l’extérieur du bâtiment. Retour ensuite vers Dornbirn via un changement à Lindau dans un train bondé de vélos, WE ensoleillé oblige.