Mont Blanc 4810 m


Publiziert von tsan , 11. August 2021 um 15:12.

Region: Welt » Frankreich » Haute-Savoie » Massif du Mont Blanc
Tour Datum: 3 August 2021
Hochtouren Schwierigkeit: WS-
Klettern Schwierigkeit: III (UIAA-Skala)
Wegpunkte:
Geo-Tags: F 
Zeitbedarf: 3 Tage
Aufstieg: 2587 m
Abstieg: 2587 m

Sortie réalisée sur trois jours, avec Vincent et Jérôme : 
-> J1 Nid d'Aigle - Refuge de Tête Rousse / 15h-17h

-> J2 Refuge de Tête Rousse - Sommet Mont Blanc - Refuge du Goûter / 2h30-9h-12h
-> J3 Refuge du Goûter - Nid d'Aigle / 8h-11h30

Avec la situation sanitaire compliquée du moment, décision est prise, cette année encore, de rester en France.  Oui, mais où ? Chamonix ! Oui, mais quoi ? Le Mont Blanc, bien sûr !
Ok, j'y vais, mais j'ai peur !
Acclimatation nulle, préparation à minima, je ne suis pas confiant (je ne suis jamais confiant). Mes espoirs de réussite reposent sur mon expérience de l'an dernier, et sur une sortie prévue en 3 jours, sans pression donc...

JOUR 1 :
Je rejoins, dans l'après-midi, Vincent et Jérôme aux Houches et, via le TC de Bellevue et le Tramway du Mont Blanc, nous arrivons au Nid d'Aigle. La montée, sous le soleil, nous permet de faire connaissance ; ça parle Aconcagua, Kilimandjaro, Cho Oyu, Grande expé... Le contact est bon. Entre excitation et appréhension. Sans voir le temps passer, nous rejoignons tout tranquillement le Refuge de Tête Rousse.

Refuge de Tête Rousse : Un refuge à l'ancienne. On y mange très bien. Ca sent bon la haute-montagne, (et le montagnard...). Un petit filet d'eau pour les dents serait tout de même le bienvenu !

Avec les conditions météo annoncées, peu de candidats au sommet. Refuge à moitié vide ou à moitié plein, c'est selon...

Météo : Le bulletin n'est pas très optimiste avec un vent forcissant au fil des heures.
Iso 0°C : 3100 -> 2800 m. Debrief ; Vincent : ça va être la baston (sic) mais il faut tenter.

Beau - Froid et grand vent 60Km/h SSW en montant. Rafale 80Km/h sur le retour.
40/50 cm de neige fraîche dans l'Aiguille du Goûter à la descente.

JOUR 2 :
Départ : Refuge de Tête Rousse 2 h30 / Route
Après une nuit bien moisie mouvementée, et la découverte du syndrome de l'apnée du sommeil, grâce à mon voisin de dortoir, un petit déjeuner vite englouti, on s'équipe et nous attaquons, à la lueur des frontales, l'ascension de l'Aiguille du Goûter. Le rythme est bon. On sait qu'il ne faut pas trainer, le timing est serré. Nous atteignons rapidement le Refuge du Goûter. Une petite pause et nous enchainons, toujours dans un bon rythme. On croise les premières cordées sur le retour. Jérôme : "Summit ?, Top ?" "No way, no way !" ; ''Sommet ?'' ''Impossible ! Trop de vent !'' ; "Mont Blanc ? Niemożliwy !".



C'est vrai que ça commence à bien souffler. Pour ma part, tout va bien, bien calé entre les deux fusées. Nous remontons la dernière pente du Dôme du Gouter, heureux d'être là, le jour se lève et...et d'un coup la tête qui se met à tourner. ''Rahhh ! Zut ! Képassa ?" Je me suis mis dans le rouge ! Pfffff, quel boulet ! "Grmlllll" ! Ca sent la journée galère. Première pause, puis une seconde quelques minutes plus tard. Je ne m'en remettrai jamais vraiment.



La suite sera un combat...Une pause salvatrice à l'Abri Vallot, un gel booster (merci Jérôme), un doliprane, un morceau de chocolat. Je ne m'attarde pas sur les visages hébétés et l'air hagard des gars présents dans la boîte de conserve, il faut repartir.  Sans être la grande forme, les sensations sont bien meilleures, je me sens mieux. Désormais, ça souffle fort et la trace dans la Grande Bosse a complétement disparu sous la neige. Il faut tout retracer. Ce n'est pas une partie de plaisir, mais ça passe.
Au dessus,  le vent est tempêtueux. On va se retrouver, un instant, à genoux sur l'arête, le temps d'une rafale. Check : ''On poursuit ?", ''Hum !, oui, ça va le faire, on continue...". Vers 4700 m., un groupe attend l'hélico du PGHM. Un gars fait un bad épileptique. Je croise son regard, je suis pétrifié. Trouillomètre à zéro. J'entends l'hélico, juste derrière moi, pas la force de me retourner. Le gars est évacué et dans ces conditions, c'était franchement pas évident. Bravo les secouristes. Encore 100m., quelle galère et je suis à nouveau dans le dur. Deuxième gel booster (re-merci Jérôme, c'est dingue, ces trucs là !!!).
Nous y sommes Sommet du Mont Blanc vers 9h ! Quelle bagarre ! HEUREUX ! 




On ne traine pas ! Il faut redescendre ; une descente qui va s'avérer bien éprouvante. Ca souffle, ça tangue. Et il faut à nouveau retracer la Grande Bosse. Re-pause à Vallot...et toujours ces visages hébétés...(dont le mien ? sans aucun doute !)

Nous attaquons la dernière descente. Le plus difficile est fait, le gros est derrière nous. Il faut néanmoins rester vigilant, avec un petit rappel à l'ordre et ma jambe gauche dans un trou (Gloups). Retour Refuge du Goûter à midi. Ouf !!!

Une vingtaine de cordées au départ de Tête Rousse et autant au départ du Goûter. Seulement 4 ou 5 en haut. C'était pas gagné ! Au mental !

Refuge du Goûter : Moderne et tout confort. Grande classe ! Même remarque qu'à Tête Rousse : Un petit filet d'eau pour les dents serait tout de même le bienvenu ! Surtout qu'à  EUR la bouteille d'eau 1,5L  (contre 7 l'an dernier, ce qui était déjà pas mal), ça pique ! 

Congratulations, restauration, réhydratation, roupillon, re-réhydratation et félicitations ! Le temps passe vite lorsqu'on ne fait rien !
La nuit sera bonne malgré le gars qui vomit tripes et boyaux au fond du couloir de 3 à 6h du mat'...

JOUR 3 :
Le réveil est donné pour 7h, petit déjeuner et départ pour 8h.
Nous nous équipons et mettons le nez dehors. Nickel ! L'hiver en plein été !
Vent, bourrasques, rafales et 50 cm de neige fraîche devant la porte. 
Finalement, descendre l'Aiguille du Goûter dans ces conditions, ce n'est pas le plus pénible, quasi-ludique et aucune angoisse quant à la traversée du couloir. Tout est plâtré et bien stable. Limite pluie/neige 2800 m., le reste sous de bonnes averses jusqu'au Nid d'Aigle à 11h30 et la haie d'honneur pour Vincent. 
Merci les gars !

Deuxième Mont Blanc en deux ans ! Moi qui n'en avais jamais rêvé, qui n'en voulais pas vraiment ! Finalement, la seule chose de bonne avec ce fichu virus.
Pour ceux qui, comme moi, pensent que le Mont Blanc est une course facile, et bien non ! Le Big Boss, ce n'est pas facile, et les conditions météorologiques et de terrain  peuvent considérablement amplifier le degré de difficulté et d'engagement. 

Ascenseur émotionnel tout au long de la virée : L'apnée du sommeil, la neige, le vent, les rafales, le cardio à 70% max., l'hélico à 4700 m., les zombis de Vallot..., certains instants, on se serait cru acteur d'un de ces vieux films navets de montagne...

Heureux de m'en être sorti ! 
Une chouette aventure en votre compagnie !

Merci les gars !

Tourengänger: tsan


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