Laggintal : Elsaloch #ruine #bunker
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Il faut savoir une chose : la Laggintal ne voit pas le soleil durant l'hiver. Et je ne le savais pas. Mais, désormais, je le sais.
Zaza, le bibliothécaire officiel de Hikr, m'avait conseillé la lecture d'un ouvrage fort intéressant sur la région du Simplon. Celui-ci évoque un personnage légendaire du nom d'Elsa. A l'époque où le Simplon était un département français, cette brave femme aurait passé un hiver au fond de la Laggintal, sous un rocher. Elle n'avait pour subsistance que quatre pains de seigle. Et comme compagnie, une vache. Le lieu de sa villégiature hivernale a été abruptement baptisé "Elsaloch". C'est donc cet endroit que je vais tâcher de retrouver aujourd'hui.
Comme à l'accoutumé, je laisse mon véhicule sous le Wechselenbrücke, puis rejoins les habitations inhabitées de Boimjini en passant par les ruines de Wäxul. Le pâturage est recouvert de givre et l'herbe croustille sous mes pas. Pas âme qui vive.
Je fais un petit détour par Strich afin de voir dans quel état se trouve l'ancien sentier qui descendait au fond de la Laggintal où se situait, jadis, une passerelle permettant de gagner la forêt de Schwarzi Flie, puis l'alpage de Brichgigufer. Le sentier est reconnaissable à son départ. On trouve encore quelques murs de soutènement, çà et là. Puis, à mesure que la pente se raidit, le chemin perd de sa largeur et disparaît peu à peu pour céder sa place à une falaise verticale. Courageusement, je fais demi-tour.
Il serait éventuellement possible de rejoindre l'emplacement de la passerelle disparue depuis le P.1422, mais il faudrait ensuite traverser la Laggina par ses propres moyens. Cela me tente moyennement et ce n'est pas l'objectif du jour.
Je continue par la route de la vallée et dépasse le hameau de Laggin, endormi pour quelques mois. Arrivé à la fin du chemin carrossable, j'emprunte le "sentier orange" (car balisé de cette couleur) qui monte au Lagginbiwak en passant par Blattu. Je le quitte vers 1760m pour obliquer au nord, en direction d'un immense rocher que je pense être celui d'Elsa. Mais il n'en est rien, ce rocher n'est qu'un gros cailloux. Je poursuis donc ma raide montée dans les gazons et les rhododendrons en m'approchant du P.1918.
J'aperçois finalement un rocher semblant reposer sur un mur de pierres à la forme cylindrique. En me rapprochant, je distingue effectivement une ouverture par laquelle je peux rentrer en m'accroupissant... c'est bas de plafond. L'intérieur est spacieux. Et une seconde entrée se trouve de l'autre côté, à une dizaine de mètre. Le sol a été soigneusement recouvert de cette moquette brunâtre, collante et odorante que savent fabriquer nos amis les moutons. Dans le fond, un rocher plus large aurait pu servir de table. Il fait encore relativement chaud alors qu'à l'extérieur, la température avoisine les -3°. Peut-être, en effet, qu'il serait possible d'y passer l'hiver avec quatre pains de seigle. Faut voir...
Le soleil a fait son apparition et ses rayons s'arrêtent à quelques mètres seulement en dessous du rocher. Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer l'altitude où a été construite cette balme : c'est un des seuls endroits de la Laggintal qui voit encore l'astre solaire durant l'hiver. Le seul ? Non, en observant autour de moi, je constate que les alpages de Homatta, Obre Staful et Brichgigufer bénéficient également de cette lumière réconfortante alors que le reste de la vallée baigne toujours dans une ombre glacée. Serait-ce volontaire ? Faut voir...
L'apparition du soleil est néanmoins brève et il me faut repartir. Je redescends par la sente "officielle" cette fois, celle-ci me conduit rapidement au "sentier orange", vers 1780m. Je pensais traverser la Laggina pour rejoindre le bisse de Alte Stafel mais la glace qui recouvre les rives et la rivière m'en dissuade. Je rentre donc par le même chemin, en commettant encore un petit détour par Fura pour ajouter un nouveau bunker à ma collection.
Une bien belle journée ce fut !

Comme à l'accoutumé, je laisse mon véhicule sous le Wechselenbrücke, puis rejoins les habitations inhabitées de Boimjini en passant par les ruines de Wäxul. Le pâturage est recouvert de givre et l'herbe croustille sous mes pas. Pas âme qui vive.
Je fais un petit détour par Strich afin de voir dans quel état se trouve l'ancien sentier qui descendait au fond de la Laggintal où se situait, jadis, une passerelle permettant de gagner la forêt de Schwarzi Flie, puis l'alpage de Brichgigufer. Le sentier est reconnaissable à son départ. On trouve encore quelques murs de soutènement, çà et là. Puis, à mesure que la pente se raidit, le chemin perd de sa largeur et disparaît peu à peu pour céder sa place à une falaise verticale. Courageusement, je fais demi-tour.
Il serait éventuellement possible de rejoindre l'emplacement de la passerelle disparue depuis le P.1422, mais il faudrait ensuite traverser la Laggina par ses propres moyens. Cela me tente moyennement et ce n'est pas l'objectif du jour.
Je continue par la route de la vallée et dépasse le hameau de Laggin, endormi pour quelques mois. Arrivé à la fin du chemin carrossable, j'emprunte le "sentier orange" (car balisé de cette couleur) qui monte au Lagginbiwak en passant par Blattu. Je le quitte vers 1760m pour obliquer au nord, en direction d'un immense rocher que je pense être celui d'Elsa. Mais il n'en est rien, ce rocher n'est qu'un gros cailloux. Je poursuis donc ma raide montée dans les gazons et les rhododendrons en m'approchant du P.1918.
J'aperçois finalement un rocher semblant reposer sur un mur de pierres à la forme cylindrique. En me rapprochant, je distingue effectivement une ouverture par laquelle je peux rentrer en m'accroupissant... c'est bas de plafond. L'intérieur est spacieux. Et une seconde entrée se trouve de l'autre côté, à une dizaine de mètre. Le sol a été soigneusement recouvert de cette moquette brunâtre, collante et odorante que savent fabriquer nos amis les moutons. Dans le fond, un rocher plus large aurait pu servir de table. Il fait encore relativement chaud alors qu'à l'extérieur, la température avoisine les -3°. Peut-être, en effet, qu'il serait possible d'y passer l'hiver avec quatre pains de seigle. Faut voir...
Le soleil a fait son apparition et ses rayons s'arrêtent à quelques mètres seulement en dessous du rocher. Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer l'altitude où a été construite cette balme : c'est un des seuls endroits de la Laggintal qui voit encore l'astre solaire durant l'hiver. Le seul ? Non, en observant autour de moi, je constate que les alpages de Homatta, Obre Staful et Brichgigufer bénéficient également de cette lumière réconfortante alors que le reste de la vallée baigne toujours dans une ombre glacée. Serait-ce volontaire ? Faut voir...
L'apparition du soleil est néanmoins brève et il me faut repartir. Je redescends par la sente "officielle" cette fois, celle-ci me conduit rapidement au "sentier orange", vers 1780m. Je pensais traverser la Laggina pour rejoindre le bisse de Alte Stafel mais la glace qui recouvre les rives et la rivière m'en dissuade. Je rentre donc par le même chemin, en commettant encore un petit détour par Fura pour ajouter un nouveau bunker à ma collection.
Une bien belle journée ce fut !
Tourengänger:
ChristianR

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Kommentare (13)