Picos de Europa suite et fin : bike&hike dans la Gorge de Cares, la plus profonde d'Europe


Publiziert von Bertrand , 21. Oktober 2011 um 11:45.

Region: Welt » Spanien » Asturias
Tour Datum:30 September 2011
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: E 
Zeitbedarf: 2 Tage
Aufstieg: 2000 m
Abstieg: 2000 m

La Gorge de Cares, également baptisée "Garganta Divina" est sans nul doute la randonnée la plus fréquentée des Picos de Europa (certains disent même la plus fréquentée d'Espagne...), ne pas y aller donc pour y goûter la solitude, mais évidemment ce n'est pas sans contrepartie : il s'agit d'un incroyable coup de sabre entaillant les Picos de Europa sur 2200m de dénivelé, à travers lequel un chemin a été taillé dans la paroi il y a 50 ans pour entretenir un petit canal d'irrigation. Le sentier est large et plat, souvent creusé dans la roche 200m au dessus du fond de la gorge, on passe donc son temps à baisser la tête pour contempler le vide depuis le bord et à la lever pour admirer les cathédrales calcaires dont les plus hautes dominent la gorge de plus de 2000m (!). En regardant quand même ou on met les pieds (aucune balustrade...). Malgré l'interdiction formelle, les gorges sont de temps à autre parcourues à VTT (c'est le chainon manquant pour boucler le tour du massif) mais il faut être sûr de soi !

C'était la dernière sortie sur 2 jours de notre campagne asturienne après le Naranjo de Bulnes, le Torrecerredo et la sauvage et imposante Peña Santa de Castilla. Plus contemplative et moins aventureuse mais pas forcément moins physique : nous avions opté pour une approche vélo-rando par le versant Castilla-Leon (sud) des Picos, mais le village perdu de Cain (à l'entrée sud de la garganta) se mérite...niché au fond de la gorge à 450m d'altitude et entouré d'immenses parois, il n'est accessible (si on excepte la sortie vers le nord par la gorge elle même) que par 2 cols routiers situés plus de 1000m plus haut. La portion commune entre Posada de Valdeon (900m) et Cain présente une route étroite et vertigineuse ainsi qu'un paquet de rampes à 20% que nous avons découvert avec horreur le 1er jour à la descente en sachant qu'il faudrait remonter par là le lendemain !

L'idée était d'arriver en milieu d'après-midi pour avoir le temps de faire l'AR complet de la gorge avant la nuit, mais la sorcière aux dents vertes (les cyclistes comprendront) a dû juger que nous avions eu un peu trop de chance depuis le début du séjour et m'a donc percé mon pneu avant à 4km de Cain. Pas d'affolement sur le moment, mais le feuilleton ne faisait en fait que commencer : en découvrant d'abord que la chambre à air de rechange et la pompe du vélo pliable ne sont pas compatibles. Il faut donc rustiner, et le trou est large. 20mn plus tard, les mains noires de cambouis et le visage gluant de sueur, nouveau départ. Doué comme je le suis de mes 10 doigts, la réparation tient presque 1km avant de déclarer forfait. 3km de footing vélo (à plat) à la main plus loin, nous débarquons à Cain pour mendier une pompe. Coup de bol, l'un des vieux assis sur un banc à l'entrée du village en a une dans sa cave. Mais on s'est réjoui trop vite : son engin n'a pas du servir depuis 20 ans et malgré 10 minutes d'acharnement et 1 litre de sueur en plus, le pneu reste toujours aussi désespérément plat. Agnès reste près des vélos pendant que j’entreprends une tournée exhaustive du patelin à la recherche d'une pompe en état de marche. Au bout du 15ème "no sé", "no tengo", "aqui no" (bon vu la topographie du coin on comprend que le vélo ne soit pas leur passion), une mamie m'indique une maison isolée au bord du sentier de la gorge où "le fils aurait un vélo"...

Je toque à la maison au milieu des chiens et des pintades pour en ressortir miraculeusement une (bonne) pompe à la main. Retour aux vélos à l'entrée du village. Entretemps un véritable attroupement s'est formé : les vieux ont rameuté leurs copains, l'un d'entre eux a aussi ramené une (bonne) pompe et un autre s'est même mis à re-rustiner la chambre crevée selon les règles de l'art, avec cuvette d'eau pour vérifier l'étanchéité et tutti quanti (!). On se confond en "muchas gracias" et autres "pero no hacia falta" avant de rejoindre l’hôtel pour filer ensuite derechef dans la gorge. Les belles lumières sont parties et nous n'aurons du coup le temps que d'en faire les 2/3 avant de rentrer juste pour la nuit, mais en contrepartie nous y apprécierons une rare solitude qui sied bien à cet endroit magique.

Le lendemain il ne restera plus qu'à remonter 1200m (car cette maudite route redescend en plus de temps à autre !) jusqu'au Puerto de Pandetrave ou nous croisons un VTTiste qui réalise justement le tour du massif et qui avait parcouru la gorge en catimini à l'aube. Le monde est petit : c'est aussi un montagnard accompli qui est souvent venu en Oberland et dans le Valais. Le challenge consiste à rester sur le vélo dans les (courtes) rampes à 20%, disons qu'il sera réalisé à 90%...Le contraste avec le versant S du col est saisissant : fini les vertes Asturies, fini les aiguilles calcaires, on retrouve les grands espaces bruns et ocres de Castille, un relief ramolli de montagnes desséchées, parcourues de routes désertes avec tout juste un bar et quelques maisons tous les 10 ou 15 kms. J'avoue que pour voyager à vélo j'aime assez...retour à Riaño (où nous avions laissé la voiture) avec un peu de blues au coeur, puis cap sur Gijon, re-avion pour Barcelone le lendemain dimanche à l'aube, re-voiture pour Perpignan dans la matinée (avec un ultime crochet à vélo dans les Albères en passant), retrouvailles familiales...et enfin train de nuit qui me dépose devant mon bureau lundi matin, la tête ailleurs comme toujours. Lot de consolation : on repartait en famille pour le trek de la Voie Lycienne une semaine plus tard. Sinon je crois que j'étais bon pour une cure de Prozac...

Participants : Agnès. Croisé moins de 10 personnes, un record ici (bon c'était en automne en semaine et à la tombée de la nuit...)

Météo : Grand beau doux comme toute la semaine, gros coup de bol dans les Picos réputés pour leur climat humide... Horaire : Riaño (départ à vélo) 11h, Cain 17h (après nombreuses pauses et vicissitudes, see below...), AR sur les 2/3 de la gorge --> 20h30.

Hébergements : Plusieurs pensions à Cain, nous avons dormi à las Cuevas (ch. double avec 1/2 pension à 33 EUR pp, c'est ce qu'on paiera de plus cher pendant le séjour...), El Diablo de la Peña propose aussi des dortoirs. Malgré son accès pour le moins compliqué, le coin est quand même assez touristique, du coup l'accueil est évidemment moins chaleureux que dans les refuges.

Itinéraire détaillé : J1 Riaño (1100m) - Puerto de Panderuedas (1560m) - Cain de Valdeon (450m) à vélo et AR à pied de 14km dans la Gorge de Cares (sentier évident et balisé). J2 : Cain - Posada - Puerto de Pandetrave (1560m) - Portilla la Reina - Riaño à vélo

Tourengänger: Bertrand
Communities: Bike & Hike


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