A saute-mouton près d'Emosson : Fenestral - Fontanabran - Emaney - Ecreleuse - Comba Rossa


Publiziert von Bertrand , 9. Februar 2011 um 17:39.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Unterwallis
Tour Datum: 6 Februar 2011
Ski Schwierigkeit: S-
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS 
Aufstieg: 1940 m
Abstieg: 1940 m
Kartennummer:282S

A défaut d'ivresse skiistique, journée mémorable et remplie d'émotions en tous genres...Humaines d'abord au vu de la jovialité de ce groupe qui ressemblait presque à un mini rassemblement d'inernautes-alpinistes du site camptocamp, le cousin romand de hikr...ce qui n'avait heureusement pas suffi à faire fuir notre ami Eric le Choucas, lequel ne goûte en général guère les bains de foule.

L'avant-veille encore, harcelé de téléphones et de mails aux origines les plus diverses, et incapable de dire non à qui que ce soit, j'avais un instant craint qu'on se retrouve plutôt à 15. Après de mûres reflexions autour des cartes & topos, j'ai donc pris l'initiative de faire circuler un petit programme optionnel offrant en gros le choix entre un circuit à 2500m (avec retour par Barberine et Bel Oiseau) et une version light dépassant à peine les 1900m. Même cette simple version "fun run", retenue à l'unanimité, avait finalement suffi à écarter les moins motivés : au final seuls 4 garçons et 4 filles rayonnants et bien décidés à en découdre (avec la montagne, bien sûr) se présentèrent au RV du matin, conscients qu'une longue journée était sur le point de démarrer (comme souvent avec moi, pour ceux qui me connaissent...). La frontale figurait donc logiquement sur la liste de l'équipement requis, au coté des piolet-crampons souvent de rigueur dans cette région au relief chahuté. Les plus enragées, pour compenser la frustration de ne pas attaquer le tour version jumbo sur les traces des mythes de camptocamp comme Alex, David ou Lutin, s'étaient déjà infligé 2000m la veille. Histoire de pouvoir marcher à notre rythme sans qu'on soit obligé de glisser en cachette des cailloux (ou des bouteilles, tamt qu'à faire) au fond de leur sac à dos.

Question émotions d'ailleurs, la journée avait débuté assez tôt en ce qui me concerne : tram n° 16 à 5h56 pour rejoindre la gare de Cornavin depuis la maison des beaux-parents en lointaine banlieue genevoise (une bonne âme me récupérait ensuite à Lausanne)...je débarque à 5h50...et le tram en question est annoncé dans 30 minutes. Mon sang ne fait qu'un tour, j'harponne le conducteur d'un autre tram sur l'autre ligne qui m'explique "qu'en raison d'un incendie en ville la ligne 16 est détournée...le mieux est que vous montiez avec moi pour descendre à Bel Air, de là c'est à peine 20 mn à pied pour la gare...". Quelques arrêts plus loin, je démarre donc ma journée par un échauffement efficace, 15 minutes de sprint nocturne dans l'air vif et à travers les rues désertes, le tout harnaché d'un sac bien rempli, de skis et d'un sac à chaussures en bandoulière.

Les opérations s'enchaînent ensuite rapidement, presque trop puisqu'il faut aller déloger les 2 filles (celles des 2000m la veille...) de leur petit déjeûner à l'Hotel des Alpes de Finhaut pour démarrer enfin sur les coups de 9h. Enfin passons : nous casse-croutons quelques heures plus tard au soleil du Col de Fenestral (en n'ayant quasiment pas porté les skis malgré l'altitude et l'orientation) avant d'entamer les choses sérieuses. Le haut de Fontanabran est finalement assez pratiquable et la descente du versant NNW (plus impressionnant de loin que de près) est en bonnes conditions et offira le meilleur ski de la journée. 3 des 4 filles - elles n'en ont décidément jamais assez - rallongent même encore la sauce en descendant un peu trop bas sur l'épaule nord, ce qui les oblige à repeauter 30m dans une neige sans fond pour rejoindre la grande pente. Le tout sous le regard placide d'une bonne partie du reste du groupe qui observe le spectacle depuis un replat ensoleillé 200 mètres plus bas...

La neige devenant subitement infecte vers le Lac de Blantsin, et l'heure tournant plus vite que prévu, certains avancent alors timidement l'idée de raccourcir le circuit pour repeauter directement vers Comba Rossa - en shuntant donc lamentablement le retour prometteur par l'Ecreleuse. Le caractère absolu de la boucle ne sachant être remis en question, cette proposition - dont le seul avantage semble être une arrivée précoce au bistrôt - est vite balayée par l'ensemble des participants. D'ailleurs pour parler de bistrôt on remarquera qu'aucun des Valaisans présent n'avait pensé à mettre une bouteille au fond de son sac. Enfin passons...Tout au plus consent-on à repeauter un peu plus haut que les chalets d'Emaney pour s'épargner quelques conversions (descendantes...) au milieu des vernes dans une neige croutée exigeant une forte indépendance des skis pour garder des ligaments intacts...

La suite dans la Combe l'Ecreleuse est vraiment de toute beauté dans un environnement redevenu comme par magie solitaire et sauvage, le tout accentué par la lumière déclinante. La sortie au Col de Blantsin donne l'occasion à Eric le Choucas de prodiguer avec galanterie une leçon de conversions dans la croute à 40° à Linda...avant de finir lui-même la partie à pied de manière acrobatique avec juste un chausson sur le pied gauche : eh oui, l' "infaillible" Dynafit s'étant complètement bloquée à l'avant, impossible d'intervenir sans risquer de tout casser, du coup impossible pour lui de déchausser...Pas de chance, c'est justement maintenant qu'il faut commencer à jouer les alpinistes !

On a donc gardé évidemment le meilleur pour la fin : la descente de Comba Rossa. Il reste une grosse heure de jour et que de la descente, au grand soulagement de certaines qui commençaient légitimement à trouver la plaisanterie un peu longue ("grrr, pas près de ressortir avec ce cinglé"). Les visages éclairés par le soleil bientôt couchant au Col de Blantsin peuvent enfin pavaner, "tu vois, on traverse juste un peu et on descend là derrière les rochers, non on voit pas mais t'inquiète, ouais c'est un peu raide en haut mais ça passe bien, avec un peu de bol yaka déraper ou juste porter les skis quelques mètres avant de rechausser...". Evidemment il n'en est rien : arrivés au col en question, les mines s'allongent en contemplant droit sous nos pieds 50m de couloir étroit à un bon 45° garni de rochers à droite et à gauche et rempli d'une neige inconsistante. L'ultime cerise sur le gateau : skis sur le sac (coque en prime pour le choucas), piolet en main, crampons au pied (au singulier pour le choucas...l'autre pied juste en chausson...but he did it !), on s'entraide tant qu'on peut, Jacqueline assure Eric, je rassure Linda qui n'en mène pas très large...à 17h30 nous avons le plaisir (enfin si on veut) de chausser enfin au pied des rochers. 1100 à descendre en 40 minutes de jour, ça sera juste.

Evidemment la belle transformée décaillée à point qu'on espérait avoir sur les contre-pentes sud est partie dormir il y a bien longtemps, et c'est une nouvelle séance de croute (soyons objectifs : moins cassante qu'au dessus d'Emaney) qui permet d'achever les quadriceps des moins résistants. Seul Raphaël avec ses Fats XXL et ses jambes d'acier saura confirmer le vieux dicton (vous savez, celui de la mauvaise neige et des mauvais skieurs...) en nous guidant stratégiquement et à coup de grands virages sautés pile au départ de la piste d'alpage vers 1950m. Que l'on découvre avec un bonheur certain, avouons le. La suite n'est qu'une longue glissade insouciante sur cet interminable ruban idéalement damé face à un extraordinaire crépuscule rose sur le Massif du Mont Blanc. Les mêmes qui poussaient presque des râles d'agonie en arrivant au dernier col (bon j'exagère un peu !) poussent désormais des cris d'enthousiame devant tant de beauté. Et se déclarent près à recommencer dès que possible (bon là j'invente carrément...). Heureusement qu'on n'a pas été plus rapides, hein ? Nous parvenons avec les ultimissimes lueurs sur un parking évidemment déserté avant de se regrouper dans un bistrôt qui l'est tout autant. L'employée un peu bougonne suite à cet avalanche de travail à l'heure du souper nous demande quand même par politesse "où nous sommes allés"..."humm, comment vous dire...c'est une longue histoire...".

Météo : Grand beau très doux (+7° à 2000m)

Conditions : Montée à Fontanabran SE : à ski sur la route jusqu'à La Léchère, court portage dans la forêt entre 1500 et 1600m (que certains ont évité par la droite moyennant qques acrobaties), puis plus de souci. Neige de printemps jusqu'au Col de Fenestral, avec bcp de vieilles traces, puis poudreuse sans cohésion dans les 80 derniers mètres en Face N de Fontanabran (petit portage ou conversions techniques et laborieuses...). Départ à skis du sommet (tirer très vite à G pour rejoindre une épaule sur l'arête N d'où on plonge dans la face), pentes NNW en bonnes conditions (poudre tassée en haut, plus lègère en bas, bon ski, cf image) jusqu'aux environs du Lac de Blantsin où on passe sans transition à une neige croûté assez infâme jusqu'à l'alpage d'Emaney. Nous avons repeauté le plus haut possible (1960m) pour limiter la punition, on retrouve la magnifique combe de l'Ecreleuse en tirant bien à G pour passer à la cuvette du Pt 2055. Bonne trace de remontée au Col de Blantsin (au pied de la Dent d'Emaney - col le plus à D vu du bas) avec les 50 derniers mètres à pied (40-45°, peu exposé). Alternance de poudreuse et de croutée dans cette combe selon altitude et exposition. Brève traversée descendante aisée vers le haut de Comba Rossa, dont le couloir sommital est un peu délicat à descendre (peu fourni, neige sans cohésion qui ne "marque" pas bien, crampons-piolet vivement recommandés). Descente de la combe jusqu'en haut de la piste : neige de printemps ayant commencé à regeler (évidemment, à 17h30), du coup pas du grand ski (zones dures alternant avec croute). Par contre la piste du bas est parfaitement enneigée / damée et permet un retour aisé à Finhaut avec tout au plus un ou deux passages déneigés sur qques mètres qui n'obligent pas à déchausser. Nivologie très stable (risque 1, et aucune coulée humide malgré la température et l'horaire).

Participants : Evelyne, Jacqueline, Linda, Claire, Eric, Olivier, Raphaël et moi. Pas mal de gens à Bel Oiseau, quelques personnes à Fontanabran, quasiment plus personne sur la suite du circuit (qui était toutefois tracé)

Itinéraire : Finhaut (barrière de déneigement fermée vers 1320m) - Col de fenestral (2451m) - Fontanabran SE (2678m) - Descente face NNW (40°) - Lac de Blantsin - Emaney (1856m) - Combe de l'Ecreleuse - Col de Blantsin (sans nom sur CNS, entre Dent d'Emaney et Dent de Fenestral, ~ 2460m) - Comba Rossa - Piste d'alpage de Fenestral - Finhaut. Les 3 passages clés sont à ski la descente nord de Fontanabran SE (40°, quelques rochers), et à pied la sortie au Col de Blantsin versant E (45°, peu exposé) ainsi que le haut de la Comba Rossa (45°-50°, étroit).

Tourengänger: Bertrand


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