Alpiglemären : nocturne au clair de lune

J'avoue que j'étais assez dubitatif au départ devant la proposition d'Hugo - il fut certes une époque ou j'appréciais le ski de nuit et les matinales, mais ceux qui me connaissent savent que je me suis bien ramolli...comme dab dans ce genre de plan, on passe de l'incrédulité au départ (nuit noire, pas un chat, ça caille sévèrement, je pourrais être au chaud chez moi, faut être con quand même...) à la surexcitation quelques heures plus tard dans une ambiance absolument féérique. Assez étonnant de voir à quel point la lumière lunaire fausse le ressenti des dimensions, le sommets préalpins du cirque de Hengstschlund prennent d'un coup un petit air d'Annapurna - surtout quand ils se dressent tout éclairés au dessus d'une fond de vallon tapi dans l'ombre.

Les conditions quasi parfaites associées à l'effet contagion des groupes Whats'up ont permis à Arnaud de nous rejoindre en mode last-minute...et hop un bon camarade de plus pour la suivante dans 28 jours - ou mieux avant ! Z'ont la santé ces jeunes : non content de refaire la trace à coté en raquettes (+ snowboard sur le dos) pour mieux papoter - montagnes et voyages, pour changer - il nous a fait une démonstration de ride à Mach2 dans la descente. On apercevait juste une vague sinusoïde lumineuse éclairant quelques gerbes de poudreuse et il était déjà 100m plus bas ! Même avec la lune et une bonne lampe, ça reste quand même la nuit avec quelques surprises toujours possibles sur les micro-reliefs - mais bon il faut admettre qu'avec les années on devient aussi un peu plus trouillard.

Présence du maître Hugo oblige, nous avons eu droit à quelques séances de shooting photo histoire d'immortaliser tout ça. "Alors Bertrand tu tournes la tête un peu à G...la frontale un peu plus vers le haut, Arnaud tu fais semblant de marcher mais sans bouger...oui je sais ça caille, désolé les gars...voilà parfait". Et puis non en fait, et voilà Hugo qui se rejette à plat ventre quelques mètres plus loin pour trouver un meilleur angle...dur métier ! Les images sont évidemment de lui, d'autres suivront j'espère !

Météo : nuit de pleine lune claire et glaciale (-8° au départ, -12° au retour) mais peu de vent.

Conditions : bon enneigement dès le départ et jusqu'au col, la pente du col au sommet est par contre partiellement en herbe / terre --> on a renoncé au sommet et on s'est arrêtés au col. Il y a quand même moins de neige dans le Gantrisch que dans le Simmental (ou à fortiori plus à l'est) et quelques cailloux sont mal recouverts mais nous n'avons jamais touché. 20cm de superbe poudreuse légère sur fond dur de 1900 à 1350, en dessous on retrouve par endroits la croute de pluie d'il y a 8 jours, parfois dure et saupoudrée de quelques cms, parfois cassante...la piste du bas est bien damée et se descend rapidement. Très peu de traces de descente dans ce sens là (tout le monde traverse sur la pente WNW qui doit être lentement pistée). Widdersgrind tracé ainsi que la descente versant E du Grenchengalm, bien cornichée par ailleurs...Risque 3 annoncé > 1800m. Pour profiter de la pleine lune sur ce versant à dominante W, notre départ était presque un peu tôt : la pente W sous Grenchengalm passe progressivement au soleil (enfin à la lune !) à partir de 20h30, le fond du vallon s'éclaire lui plutôt vers 21h45-22h.

Accès : voiture indispensable à cette heure, évidemment...c'était sa sortie du mois...hélas même en plein journée la desserte TC du Gantrisch reste médiocre, une honte quand on voit la fréquentation du lieu.

Horaire : départ 19h20, col 21h10/21h30, retour 22h10.

Participants : Hugo, Arnaud D et moi