Gran Zebru / Königspitze (3851m)

Il s'agit du plus beau sommet du massif glaciaire de l'Ortles, situé entre la Lombardie et le Südtirol. L'ascension à skis est relativement technique, les 500 derniers mètres se gravissent en crampons-piolet skis sur le sac (pentes entre 40 et 45°), et il faut de très bonnes conditions et une bonne aisance pour redescendre skis aux pieds. Le coup d'oeil du sommet sur la légendaire face Nord est extrêmement impressionnant...

Nous avions entamé notre mini raid dans ce massif la veille sur la base de prévisions météo totalement fantaisistes, nous pensions traverser tranquillement le sommet du Cevedale depuis le fond du Val Martell pour redescendre sur le refuge Pizzini en profitant du grand beau annoncé...résultat il a fallu se contenter de traverser au plus court via le refuge Casati, en partie au GPS, sous un brouillard épais et de petites chutes de neige. Revanche bien méritée le lendemain avec d'excellentes conditions et un soleil radieux. Bien que relativement classique, l'ascension est quand même assez impressionnante, d'autant que nous avons trouvé un passage en glace juste recouvert de poudreuse sur lequel nous nous sommes sentis bien mal à l'aise avec nos crampons/piolet en alu ! En fait c'est plus facile à skis qu'à pied, à la descente ça racle juste un peu en dérapant mais on est sans doute moins en danger qu'à pied. Nous avons laissé les skis 100m sous le sommet, l'arête finale est courte mais assez aérienne...Ivres d'adrénaline après la descente (pour nous c'est vraiment la limite supérieure de ce qu'on ose faire...), nous avons repeauté 200m pour gagner une brêche évidente au sud de la Cima Pale Rosse. 

Nous avons redormi au Rifugio Pizzini une 2ème nuit avant de retourner sur le Val Martell le lendemain. Confort (douches, sauna, petites chambres, toilettes à l'étage, salon de lecture avec guitare, etc...), nourriture et accueil tout à fait exceptionnel, Claudio Compagnoni est l'un des gardiens les plus attachants que nous ayons rencontré depuis longtemps. A recommander sans modération, d'autant que c'est l'un des seuls refuges du massif qui ne soit pas tout le temps plein en avril. Eviter absolument Casati, par contre, où l'on vous réclamera 3 euros pour manger votre pique-nique (et 14 Euros pour 2 mini cafés et 2 petits bouts de cake, sans même un sourire...). Si vous dormez dans la vallée, excellent accueil à l'Hotel Schönblick (2055m, on chausse devant), 42 Euros la 1/2 pension avec rations pantagruéliques petit dèjeuner à 5h du matin si vous le demandez. 

Nous acheverons notre mini raid le lendemain en traversant le Cevedale avant de mettre le cap sur le Grossglockner puis les Dolomites.

Météo : grand beau frais puis chaud

Nivologie : neige de printemps jusqu'au sommet du couloir d'accès à 3450 (il ne décaille pas si vite, ne pas descendre trop tôt !), poudreuse dans la face sommitale, dure et ventée sur les 100m supérieurs.

Participants : Agnès et moi. 7 autres personnes au sommet ce jour là, dont 2 fusées italiennes en collant-pipette parties de Sulden. 

Itinéraire :  Du refuge Pizzini remonter les pentes douces en direction du Col Pale di Rosse NNW. Contourner un éperon rocheux par la gauche pour se diriger au pied du couloir sud (bien visible du bas) qui conduit à l’épaule du Grand Zebru. Remonter le couloir (sortie à 40°, il faut en général porter les skis sur la 2ème moitié) pour déboucher sur l'épaule vers 3450m (le passage par le col du Königsjoch, plus à droite, qui est parfois décrit n'est plus usité). Remonter alors toute l'épaule SE du Grand Zebru (40° de moyenne mais assez large) jusqu’aux rochers sous le sommet. Les contourner par la droite : couloir raide (S5) qui conduit à l’arête finale courte mais effilée. Descente par le même itinéraire.