De Realp à l'Albert-Heim Hütte en passant par Tiefenbach

 
1er jour :  Realp  -  Hotel Tiefenbach
 
Le trajet Berne - Realp est déjà à lui seul une petite expédition. A la gare de Brigue, il y a le trafic ordinaire des week-ends d’hiver. Les panneaux des CFF signalent la mise en place d’un service de bus supplémentaire pour Blatten, à destination de Belalp. La place de la gare est remplie d’une foule bigarrée de skieurs, lugeurs et randonneurs de toutes sortes.
 
Il y a foule aussi dans le train pour Göschenen. Il faut dire que ce petit train rustique, qui arbore fièrement la couleur rouge du Matterhorn-Gotthard Bahn, dessert toutes les localités donnant accès aux stations de ski accrochées au flanc du massif bordant le glacier d’Aletsch : Riederalp, Bettmeralp, Fiescheralp. A partir de Lax, c’est le paradis des skieurs de fond. Le train s’arrête dans toutes les petites stations qui s’égrènent le long de la vallée de Conches, puis continue en direction de Göschenen, empruntant une partie du parcours du Glacier Express.
 
Il est un peu plus de midi lorsque j’arrive à Realp, où je retrouve un ami venu de Zoug. Nous traversons le village pour rejoindre, à l’ouest, le point de départ de l’itinéraire raquettes qui mène à Tiefenbach. Le parcours balisé suit la route du col de la Furka sur environ 1 km, puis monte à flanc en direction de Tätsch. Nous choisirons de continuer sur la route du col - en prenant ici et là des raccourcis lorsque les lacets sont trop étirés - pour n’être pas trop absorbés par l’effort et profiter au maximum d’un paysage et d’un temps magnifiques.
  
A l’hôtel Tiefenbach, où nous arrivons en milieu d’après-midi, l’accueil est chaleureux. Nous nous offrons le luxe d’une petite bière en terrasse, avant que le froid ne finisse par nous chasser.
 

2e jour :  Hotel Tiefenbach  -  Albert-Heim Hütte  -  Realp
 
Le lendemain matin, nous démarrons vers 9 heures et demie. Le soleil est déjà bien présent. Nous nous engageons dans la pente raide qui surplombe l’hôtel puis longeons la route jusqu'à Matten avant de bifurquer vers l’ouest. L’itinéraire raquettes, marqué par des piquets roses, rejoint ici le parcours de randonnée à skis qui monte de Realp; il suit d'ailleurs aussi le tracé du sentier d’été. Plus loin, lorsque l’on remonte vers le nord, le vallon s’élargit et la vue s’ouvre sur le Galenstock, le Winterstock et le Lochberg.
 
Nous atteignons la cabane Albert-Heim, qui se confond presque avec son promontoire rocheux, par un raidillon qu’il faut négocier en zigzags. La cabane est ouverte ce week-end, et le gardien nous sert un bon thé chaud. Un couple de randonneurs arrivé un peu avant nous ne tarit pas d’éloges sur sa soupe à l’orge et son riz au curry. La cabane est chaleureuse, et nous nous promettons d’y revenir en été.
 
Après avoir rechaussé nos raquettes, nous nous engageons sur l’arrête du Schafberg pour gagner le pt 2591. Nous descendons ensuite sur l’Ochsenalp puis sur Matten, où nous retrouvons l'itinéraire de montée, avant de continuer sur Tätsch. Nous avions pensé nous arrêter près de l’hôtel Galenstock pour pique-niquer, mais le vent souffle de toutes parts. Un vieux chalet, un peu plus bas, nous prodiguera un renfoncement qui nous servira vaguement d’abri. En fait de chalet, cette bâtisse, qui repose sur des soubassements en acier, est très probablement l’entrée camouflée d’une de ces forteresses militaires creusées dans la montagne.
 
Nous regagnerons Realp parfois en longeant la route, parfois en coupant à travers la pente; mais la neige a une consistance trop inégale pour que l’on puisse se laisser pleinement porter par son élan dans la descente.



Le site web d'Andermatt renseigne sur la praticabilité des deux parcours : http://www.andermatt.ch/de/winter/winterwandern-und-schneeschuhlaufen-m534/