Du Morgartenberg au marais de Rotenthurm à raquettes

Rotenthurm. Ce nom emblématique résonne encore dans ma mémoire du souvenir de la forte mobilisation qu'avait suscité la sauvegarde de la tourbière à la fin des années 1980, peu de temps après Tchernobyl. C’était le marais ou la place d’armes. Le marais l’a emporté, pour le plus grand bonheur des randonneurs et des skieurs.
 
En cette mi-janvier, il faut encore aller chercher la neige assez haut. Mais lorsque nous descendons du train à Sattel, nous sommes étonnés de voir que toutes les pentes alentour sont déjà bien blanches. Depuis la gare, nous prenons le chemin d’été en direction du Morgartenberg. Après avoir dépassé le bourg de Sattel, nous continuons le long de la route au flanc du Sunnenberg, passons Zinggennas, puis coupons à travers les prairies en direction de Unter Morgarten. C’est là seulement que nous mettrons nos raquettes.

La montée jusqu’au Morgartenberg se fait sans difficulté et suit en grande partie le balisage jaune de l’itinéraire d’été. Depuis le sommet, la vue s’ouvre par delà les sapins sur les eaux bleu vif de l’Ägerisee, bien caché entre de petites chaînes aux crêtes ondoyantes. Nous redescendons à travers la forêt sur le versant nord, continuons sur Chli Morgarten puis traversons la Teufiwald. Au lieudit Tänndli, plus rien pour nous protéger du vent : la bise déferle dans la vaste brèche qui s’ouvre entre les deux hauteurs boisées.
 
Nous continuons à flanc au-dessus de la route qui descend sur Rossboden, traversons la route, puis arrivons sur le vaste plat enneigé d’Ägeriried. Je serai tentée plus d’une fois de couper à travers cette étendue pour rejoindre directement Altmatt. Mais un entrelacs de ruisseaux ouvre dans le sol des gorges trop larges pour pouvoir être enjambées. Les randonneurs, avertis ou familiers du lieu, semblent d’ailleurs le savoir : toutes les traces font un grand détour et filent en direction nord-est.

Nous arrivons à la petite gare d’Altmatt raquettes aux pieds. La neige a si bien tenu que l’on peut aller jusqu’à la gare sans déchausser. Nous reprenons le train en direction de Rotenthurm et d’Arth-Goldau. Il a fait très beau ce dimanche, et les petites stations qui s’égrènent le long de la vallée ont fait le plein de skieurs.