De Savoie en Provence à vélo (Chambéry - Dieulefit)
Au programme cette année le plus grand nombre de cols tranquilles à travers les massifs de Belledonne, du Vercors et des Baronnies...Descente désormais traditionnelle à vélo pour rejoindre la maison familiale de Drôme provençale, située à la hauteur de Dieulefit, à une trentaine de kms à vol d'oiseau au nord du Ventoux. Le jeu est chaque année le même, trouver un itinéraire un peu nouveau en minimisant les routes à fort trafic et en maximisant les kms et le dénivelé - car il est bien connu que quand on aime on ne compte pas. Bilan des courses pour ce millésime juillet 2020 : 350km et 7000m de D+ sur un peu plus de 2 jours...bien remplis !
J0 - mercredi 22/7 PM (Pontcharra - Allevard, 12km, +400m) : départ prévu comme souvent de Chambéry, les régions plus au nord (Haute-Savoie et Suisse) étant devenues à mon goût (et à mon grand regret...) bien trop infestées de bagnoles, en dépit de toutes les déclarations d'intention écologiques. En quittant mon bureau de Fribourg à 12h30, il était sur le papier possible d'être en train à Chambéry à 16h30 afin de parcourir la petite liaison jusqu'à Allevard (35km / +500m) en fin d'après-midi. Comme toujours tout va bien jusqu'à Genève. Comme toujours les sketches s'enchainent sitôt la frontière franchie : le TER pour Chambéry est annulé (suicide à Bellegarde), la liaison suivante via Lyon aléatoire...il faut donc emprunter le Leman Express jusqu'à Annemasse pour se rendre à Annecy puis Chambery, 3 sections au lieu d'une pour le double de temps. Mais à part ça tout va bien.
A la gare d'Annemasse l'affichage du quai et celui du train sont en contradiction, aucun contrôleur pour aider évidemment. Tout le monde finit par monter sans trop savoir si c'est le bon...Pour finir oui...jusqu'à ce que 15mn plus loin le convoi reste bloqué en gare de La Roche sur Foron. "Problème technique, ce train n'ira pas plus loin, veuillez descendre"...C'est pas croyable, c'est un complot ! A peine les portes ouvertes que la voix du conducteur glapit dans le haut-parleur "Veuillez ne pas tenir compte de ce message erroné et remonter dans le train". Qui parvient finalement presque à l'heure à Annecy.
On on découvre, désormais résignés, que le train suivant pour Chambéry aura à son tour 25 puis 30 puis 35mn de retard...au final vu l'heure tardive je shunte la 1ère partie prévue à vélo de Chambéry à Pontcharra par le vignoble savoyard en restant à bord jusqu'à la gare de Pontcharra. Bon restons positifs, il pleut à torrent et le soleil reviendra juste en descendant de train - merci la SNCF de m'avoir permis de rester sec ! De Pontcharra au bourg d'Allevard ne reste alors plus qu'une heure de vélo, la petite route D9 par le Moutaret permet de rester à l'abri du trafic de la route principale au prix de 100m de D+ en bonus.
Ville de cure un peu décâtie, Allevard n'a pas un charme fou mais on s'y loge du coup aisément et on est à pied d'oeuvre pour traverser le massif de Belledonne par la fameuse route du Balcon et ses 4 cols. J'avais découvert le coin en participant, il y a près de 35 ans (sigh) à une course pédestre de grand fond d'Allevard à Uriage (65km / +1500m, on ne parlait pas encore d'Ultramarathon...), l'occasion était donc trop belle de redécouvrir ce parcours attachant. Au final, je ne serai pas beaucoup plus rapide à vélo qu'à l'époque en courant (re-sigh)...
J1 - jeudi 23/7 (Allevard - Uriage - Grenoble - Villard de Lans, 160km, +3650m) : départ vers 5h50 du matin, juste à temps pour se passer d'éclairage. Grand beau annoncé toute la journée, chaleur supportable (30° max), et on ne m'attend qu'à 19h le soir : le départ matinal est surtout, comme souvent, dicté par le plaisir de la fraicheur matinale et le bonheur de progresser sur des routes désertes en regardant le jour monter. Les 4 cols (Barrioz - Ayes - Lautaret - Mouilles) qui hérissent le parcours jusqu'à Uriage ne représentent qu'une partie des ondulations permanentes de cette jolie route parcourant la bordure occidentale de la chaine de Belledonne. Un peu de trafic pendulaire autour du Col des Ayes, pour le reste l'itinéraire est délicieusement tranquille à cette heure là avec une vue splendide sur le Massif de la Chartreuse juste de l'autre coté de la Vallée du Grésivaudan.
On retrouve la foule à Uriage mais cela permet aussi de se ravitailler - attention, masque obligatoire en France ! Pour éviter la route principale descendant à Grenoble, blindée de trafic, j'ai fait le choix de remonter sur le plateau de la Cote des Herbeys (+400m bucoliques mais bien raides - que ne ferait-on pas pour quelques pots d'échappement de moins...) ce qui permet de descendre à Gières, en banlieue grenobloise, par une petite route superbe et déserte. Pour toute vilaine qu'elle soit, la cuvette grenobloise se traverse très facilement par les pistes cyclables, le mieux est de passer par le domaine universitaire pour rejoindre les berges de l'Isère (cf trace GPS). Les 30km de plat de Gières à Veurey-Voroize, au pied du Vercors, sont les seuls plats de la journée, autant en profiter.
A Veurey, les bords de l'Isère sont à 193m et le sommet de la route, peu avant le refuge des Feneys à 1574m...c'est long, bien raide sur les 1ers kms (> 10%) et le soleil cogne pas mal en ce début d'après-midi. Tuyau : la seule fontaine en marche de Veurey est à la sortie du village, j'en ai été quitte pour un AR inutile au cimentière du bas...On retrouve de l'eau au village de Montaud au delà duquel le gradient ne dépasse presque plus jamais les 6%. Bon c'était pas une raison pour oublier mon bidon sur un banc...je n'ai pas eu le courage de redescendre, il y a heureusement un ou deux ruisseaux sur le bord de la route pour ceux qui ne sont pas obsédés par l'hygiène.
La montée au Tunnel du Mortier est officiellement fermée peu après Montaud depuis le gigantesque éboulement de 1992 ayant emporté la route 1km avant le tunnel - c'est évidemment tout son intérêt puiqu'elle est désormais quasiment privée de trafic. J'avais forcé une 1ère fois le passage il y a 8 ans mais il fallait franchir la zone éboulée par une pente de gravats à 45° scabreuse à souhait, vélo sur le dos..."never again" m'étais-je promis - jusqu'à apprendre il y a un an que l'éboulement avait été recreusé au bulldozer pour faire passer les engins forestiers. C'est toujours interdit à la circulation (d'ailleurs une barrière empêche le passage des voitures à la sortie sud du tunnel) mais les cyclos du coin s'y retrouvent régulièrement. Il faut parfois zigzaguer entre les trous mais avec un peu de détermination cela passe même en vélo de course.
Mon choix de la suite s'est avéré moins heureux : de l'autre coté (sud) du tunnel, les 17km de route forestière qui suivent permettent de rejoindre la Croix Perrin (au dessus de Lans en Vercors) par un itinéraire magnifique et tranquille. Mais la route n'a hélas plus été entretenue depuis longtemps et elle est totalement défoncée sur ses 2/3. 10km/heure maxi (et encore) même en descente pour ne pas fracasser mes jantes en string...heureusement qu'on trouve au km 6 le délicieux Refuge des Feneys, qui sert une excellente tarte aux fruits que j'ai arrosée d'1.5 litre d'ice-tea bio de fabrication locale. La gardienne souhaiterait qu'on refasse la route pour la réserver aux vélos (+ navette) en interdisant les voitures...je crois que c'est la première fois que j'entends ce genre de discours dans la bouche d'un aubergiste, bravo à elle !
On retrouve du trafic du Col de la Croix Perrin à Lans (1020m) mais ça descend - ensuite l'ancienne route Lans --> Villard -de-Lans (via le Peuil / les Lombards) permet de retrouver rapidement la tranquillité au prix de quelques dernières petites ondulations. Une boutique de vélo à Lans permet de dépanner - j'était tout content d'y racheter un bidon ! Arrivée à 19h chez mon cousin Gilles à Villard de Lans (cote 975m), longue soirée baffratoire et (très) arrosée...et courte nuit avant de remettre ça le lendemain jusqu'en Provence !
J2 - vendredi 24/7 (Villard de Lans - Léoncel - Saillans - Teyssières, 165km, +3050m) :
Le radar de l'appli MeteoSuisse a le bon goût de déborder largement jusqu'au Vercors et il est formel ce matin là : pluie de 7h à 8h30. Il est aussi assez précis puisque nous quittons l'appartement à 8h30 sous les dernières gouttes pour retrouver le soleil peu après et le garder jusqu'au soir. Gilles effectue gentiment la 1ère moitié de l'étape en E-bike avec moi...il me faudra donc de temps à autre sortir un peu de mon rythme de sénateur dans les montées - où je ne suis sinon guère plus rapide qu'un marcheur dès que ça grimpe un peu sec !
Nous empruntons d'abord la route du Col d'Herbouilly (1370m), magnifique et toujours tranquille (elle est sans doute plus fréquentée en hiver quand elle fait office de piste de ski de fond !) avant une longue descente sur St Martin (point bas 689m) suivie d'une remontée à la Chapelle en Vercors. Gilles prolonge la pause au bistrôt pour passer des coups de fil pro (et oui, il y a des Français qui bossent), je prends un peu d'avance pour le retrouver finalement au Col de la Bataille (1340m). Oh il n'y rien de bien terrible, il faut juste garder en tête qu'on franchit 2 ou 3 cols intermédiaires avant et que le dénivelé cumulé est bien supérieur à ce qu'un simple coup d'oeil rapide sur la carte suggère...La route, jamais bien raide, traverse la somptueuse forêt de Lente, elle est incroyablement tranquille pour une belle journée d'été - les connards à motos venus du nord n'ont heureusement pas encore le Vercors dans leur radar. Prions pour qu'ils restent massés entre Susten et Grimsel !
Nous écrasons une larme en nous séparant à l'abbaye de Léoncel (915m) - Gilles réalise soudain qu'il n'a presque plus de batterie...il descendra donc passer l'après-midi à la piscine de Pont en Royans durant le temps de la recharge. Pour se consoler on envisage déjà de se retrouver une autre fois pour pédaler en direction des Alpes Maritimes...De mon coté 90 kms me séparent encore de la maison familiale, il me faudra un peu plus de 5 heures malgré le vent dans le dos. La route est divine, déserte et roulante jusqu'au bord de la Drome à Saillans, à 200m d'altitude, où l'ombre est rare et le soleil tape dur. Ce village médiéval a beaucoup de charme - et quelques auberges aguicheuses pour refaire les batteries (musculaires celles-là) avant la rude remontée au légendaire col de la Chaudière. A peine 800m de D+ mais comme le nom l'indique il y fait souvent chaud, voire très chaud...à savoir qu'on y trouve heureusement une belle fontaine (chose rare dans ce coin calcaire) à mi-pente !
La suite je la connais par coeur, les petites routes de Drôme provençales n'ont guère changé en 30 ans, c'est toujours le paradis du vélo tranquille pour peu d'éviter les axes principaux reliant les quelques petites villes comme Dieulefit ou Bourdeaux. La traversée du Col de Vesc, sur une route minuscule, fait passer au voisinage de la somptueuse chapelle romane de Comps où se donnent régulièrement des concerts classiques l'été. Arrivée à Teyssières (hameau d'Alençon) sur les coups de 20h15, pour retrouver maman et Arnaud-lapinou. Arrivés eux aussi en vélo par le Col de la Chaudière mais avec des étapes un peu plus contemplatives ! A suivre 3 jours de farniente / piscine avant de remonter à Grenoble à vélo, une nouvelle longue journée en perspective.
J0 - mercredi 22/7 PM (Pontcharra - Allevard, 12km, +400m) : départ prévu comme souvent de Chambéry, les régions plus au nord (Haute-Savoie et Suisse) étant devenues à mon goût (et à mon grand regret...) bien trop infestées de bagnoles, en dépit de toutes les déclarations d'intention écologiques. En quittant mon bureau de Fribourg à 12h30, il était sur le papier possible d'être en train à Chambéry à 16h30 afin de parcourir la petite liaison jusqu'à Allevard (35km / +500m) en fin d'après-midi. Comme toujours tout va bien jusqu'à Genève. Comme toujours les sketches s'enchainent sitôt la frontière franchie : le TER pour Chambéry est annulé (suicide à Bellegarde), la liaison suivante via Lyon aléatoire...il faut donc emprunter le Leman Express jusqu'à Annemasse pour se rendre à Annecy puis Chambery, 3 sections au lieu d'une pour le double de temps. Mais à part ça tout va bien.
A la gare d'Annemasse l'affichage du quai et celui du train sont en contradiction, aucun contrôleur pour aider évidemment. Tout le monde finit par monter sans trop savoir si c'est le bon...Pour finir oui...jusqu'à ce que 15mn plus loin le convoi reste bloqué en gare de La Roche sur Foron. "Problème technique, ce train n'ira pas plus loin, veuillez descendre"...C'est pas croyable, c'est un complot ! A peine les portes ouvertes que la voix du conducteur glapit dans le haut-parleur "Veuillez ne pas tenir compte de ce message erroné et remonter dans le train". Qui parvient finalement presque à l'heure à Annecy.
On on découvre, désormais résignés, que le train suivant pour Chambéry aura à son tour 25 puis 30 puis 35mn de retard...au final vu l'heure tardive je shunte la 1ère partie prévue à vélo de Chambéry à Pontcharra par le vignoble savoyard en restant à bord jusqu'à la gare de Pontcharra. Bon restons positifs, il pleut à torrent et le soleil reviendra juste en descendant de train - merci la SNCF de m'avoir permis de rester sec ! De Pontcharra au bourg d'Allevard ne reste alors plus qu'une heure de vélo, la petite route D9 par le Moutaret permet de rester à l'abri du trafic de la route principale au prix de 100m de D+ en bonus.
Ville de cure un peu décâtie, Allevard n'a pas un charme fou mais on s'y loge du coup aisément et on est à pied d'oeuvre pour traverser le massif de Belledonne par la fameuse route du Balcon et ses 4 cols. J'avais découvert le coin en participant, il y a près de 35 ans (sigh) à une course pédestre de grand fond d'Allevard à Uriage (65km / +1500m, on ne parlait pas encore d'Ultramarathon...), l'occasion était donc trop belle de redécouvrir ce parcours attachant. Au final, je ne serai pas beaucoup plus rapide à vélo qu'à l'époque en courant (re-sigh)...
J1 - jeudi 23/7 (Allevard - Uriage - Grenoble - Villard de Lans, 160km, +3650m) : départ vers 5h50 du matin, juste à temps pour se passer d'éclairage. Grand beau annoncé toute la journée, chaleur supportable (30° max), et on ne m'attend qu'à 19h le soir : le départ matinal est surtout, comme souvent, dicté par le plaisir de la fraicheur matinale et le bonheur de progresser sur des routes désertes en regardant le jour monter. Les 4 cols (Barrioz - Ayes - Lautaret - Mouilles) qui hérissent le parcours jusqu'à Uriage ne représentent qu'une partie des ondulations permanentes de cette jolie route parcourant la bordure occidentale de la chaine de Belledonne. Un peu de trafic pendulaire autour du Col des Ayes, pour le reste l'itinéraire est délicieusement tranquille à cette heure là avec une vue splendide sur le Massif de la Chartreuse juste de l'autre coté de la Vallée du Grésivaudan.
On retrouve la foule à Uriage mais cela permet aussi de se ravitailler - attention, masque obligatoire en France ! Pour éviter la route principale descendant à Grenoble, blindée de trafic, j'ai fait le choix de remonter sur le plateau de la Cote des Herbeys (+400m bucoliques mais bien raides - que ne ferait-on pas pour quelques pots d'échappement de moins...) ce qui permet de descendre à Gières, en banlieue grenobloise, par une petite route superbe et déserte. Pour toute vilaine qu'elle soit, la cuvette grenobloise se traverse très facilement par les pistes cyclables, le mieux est de passer par le domaine universitaire pour rejoindre les berges de l'Isère (cf trace GPS). Les 30km de plat de Gières à Veurey-Voroize, au pied du Vercors, sont les seuls plats de la journée, autant en profiter.
A Veurey, les bords de l'Isère sont à 193m et le sommet de la route, peu avant le refuge des Feneys à 1574m...c'est long, bien raide sur les 1ers kms (> 10%) et le soleil cogne pas mal en ce début d'après-midi. Tuyau : la seule fontaine en marche de Veurey est à la sortie du village, j'en ai été quitte pour un AR inutile au cimentière du bas...On retrouve de l'eau au village de Montaud au delà duquel le gradient ne dépasse presque plus jamais les 6%. Bon c'était pas une raison pour oublier mon bidon sur un banc...je n'ai pas eu le courage de redescendre, il y a heureusement un ou deux ruisseaux sur le bord de la route pour ceux qui ne sont pas obsédés par l'hygiène.
La montée au Tunnel du Mortier est officiellement fermée peu après Montaud depuis le gigantesque éboulement de 1992 ayant emporté la route 1km avant le tunnel - c'est évidemment tout son intérêt puiqu'elle est désormais quasiment privée de trafic. J'avais forcé une 1ère fois le passage il y a 8 ans mais il fallait franchir la zone éboulée par une pente de gravats à 45° scabreuse à souhait, vélo sur le dos..."never again" m'étais-je promis - jusqu'à apprendre il y a un an que l'éboulement avait été recreusé au bulldozer pour faire passer les engins forestiers. C'est toujours interdit à la circulation (d'ailleurs une barrière empêche le passage des voitures à la sortie sud du tunnel) mais les cyclos du coin s'y retrouvent régulièrement. Il faut parfois zigzaguer entre les trous mais avec un peu de détermination cela passe même en vélo de course.
Mon choix de la suite s'est avéré moins heureux : de l'autre coté (sud) du tunnel, les 17km de route forestière qui suivent permettent de rejoindre la Croix Perrin (au dessus de Lans en Vercors) par un itinéraire magnifique et tranquille. Mais la route n'a hélas plus été entretenue depuis longtemps et elle est totalement défoncée sur ses 2/3. 10km/heure maxi (et encore) même en descente pour ne pas fracasser mes jantes en string...heureusement qu'on trouve au km 6 le délicieux Refuge des Feneys, qui sert une excellente tarte aux fruits que j'ai arrosée d'1.5 litre d'ice-tea bio de fabrication locale. La gardienne souhaiterait qu'on refasse la route pour la réserver aux vélos (+ navette) en interdisant les voitures...je crois que c'est la première fois que j'entends ce genre de discours dans la bouche d'un aubergiste, bravo à elle !
On retrouve du trafic du Col de la Croix Perrin à Lans (1020m) mais ça descend - ensuite l'ancienne route Lans --> Villard -de-Lans (via le Peuil / les Lombards) permet de retrouver rapidement la tranquillité au prix de quelques dernières petites ondulations. Une boutique de vélo à Lans permet de dépanner - j'était tout content d'y racheter un bidon ! Arrivée à 19h chez mon cousin Gilles à Villard de Lans (cote 975m), longue soirée baffratoire et (très) arrosée...et courte nuit avant de remettre ça le lendemain jusqu'en Provence !
J2 - vendredi 24/7 (Villard de Lans - Léoncel - Saillans - Teyssières, 165km, +3050m) :
Le radar de l'appli MeteoSuisse a le bon goût de déborder largement jusqu'au Vercors et il est formel ce matin là : pluie de 7h à 8h30. Il est aussi assez précis puisque nous quittons l'appartement à 8h30 sous les dernières gouttes pour retrouver le soleil peu après et le garder jusqu'au soir. Gilles effectue gentiment la 1ère moitié de l'étape en E-bike avec moi...il me faudra donc de temps à autre sortir un peu de mon rythme de sénateur dans les montées - où je ne suis sinon guère plus rapide qu'un marcheur dès que ça grimpe un peu sec !
Nous empruntons d'abord la route du Col d'Herbouilly (1370m), magnifique et toujours tranquille (elle est sans doute plus fréquentée en hiver quand elle fait office de piste de ski de fond !) avant une longue descente sur St Martin (point bas 689m) suivie d'une remontée à la Chapelle en Vercors. Gilles prolonge la pause au bistrôt pour passer des coups de fil pro (et oui, il y a des Français qui bossent), je prends un peu d'avance pour le retrouver finalement au Col de la Bataille (1340m). Oh il n'y rien de bien terrible, il faut juste garder en tête qu'on franchit 2 ou 3 cols intermédiaires avant et que le dénivelé cumulé est bien supérieur à ce qu'un simple coup d'oeil rapide sur la carte suggère...La route, jamais bien raide, traverse la somptueuse forêt de Lente, elle est incroyablement tranquille pour une belle journée d'été - les connards à motos venus du nord n'ont heureusement pas encore le Vercors dans leur radar. Prions pour qu'ils restent massés entre Susten et Grimsel !
Nous écrasons une larme en nous séparant à l'abbaye de Léoncel (915m) - Gilles réalise soudain qu'il n'a presque plus de batterie...il descendra donc passer l'après-midi à la piscine de Pont en Royans durant le temps de la recharge. Pour se consoler on envisage déjà de se retrouver une autre fois pour pédaler en direction des Alpes Maritimes...De mon coté 90 kms me séparent encore de la maison familiale, il me faudra un peu plus de 5 heures malgré le vent dans le dos. La route est divine, déserte et roulante jusqu'au bord de la Drome à Saillans, à 200m d'altitude, où l'ombre est rare et le soleil tape dur. Ce village médiéval a beaucoup de charme - et quelques auberges aguicheuses pour refaire les batteries (musculaires celles-là) avant la rude remontée au légendaire col de la Chaudière. A peine 800m de D+ mais comme le nom l'indique il y fait souvent chaud, voire très chaud...à savoir qu'on y trouve heureusement une belle fontaine (chose rare dans ce coin calcaire) à mi-pente !
La suite je la connais par coeur, les petites routes de Drôme provençales n'ont guère changé en 30 ans, c'est toujours le paradis du vélo tranquille pour peu d'éviter les axes principaux reliant les quelques petites villes comme Dieulefit ou Bourdeaux. La traversée du Col de Vesc, sur une route minuscule, fait passer au voisinage de la somptueuse chapelle romane de Comps où se donnent régulièrement des concerts classiques l'été. Arrivée à Teyssières (hameau d'Alençon) sur les coups de 20h15, pour retrouver maman et Arnaud-lapinou. Arrivés eux aussi en vélo par le Col de la Chaudière mais avec des étapes un peu plus contemplatives ! A suivre 3 jours de farniente / piscine avant de remonter à Grenoble à vélo, une nouvelle longue journée en perspective.
Tourengänger:
Bertrand

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