Du nord au sud : Troisième étape, de Saignelégier à Saint-Imier


Publiziert von stephen , 17. April 2018 um 19:06.

Region: Welt » Schweiz » Jura
Tour Datum: 2 April 2018
Wandern Schwierigkeit: T1 - Wandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-BE   CH-JU 
Zeitbedarf: 6:00
Aufstieg: 405 m
Abstieg: 600 m
Strecke:Saignelégier - Etang de la Gruère - Les Breuleux - Mont Soleil - Saint-Imier
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Saignelégier
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo St-Imier

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En ouvrant les volets le matin du lundi de Pâques, je suis un peu déçu de voir que le temps est moins beau que ce que nous avions espéré. Le ciel est d'une couleur laiteuse indéterminée qui comprend des éléments de gris, de bleu et de blanc dans des proportions plus ou moins égales. Sur le toit plat sous la fenêtre de notre chambre, une scène de carnage se déroule, dont la victime est une poupée démembrée et décapitée : il doit y avoir un serial killer chez les ours en peluche de Saignelégier !

L’étape d'aujourd'hui étant relativement courte, nous nous autorisons une petite grasse matinée et ne prenons le petit-déjeuner qu’une heure plus tard que la veille. La salle à manger et la réception de l'hôtel sont un mélange insolite de la Suisse rurale des années 70 et de kitsch façon pizzéria : une grande partie des éléments du décor semble avoir été empruntée au restaurant italien d’en face, qui appartient au même propriétaire.

Nous nous mettons enfin en route vers 9h45, après un passage au Denner du coin pour acheter des biscuits. Le rayon vins du petit supermarché est de taille disproportionnée, ce qui laisse croire qu'il n'y a pas grand-chose à faire ici le soir, si ce n’est de boire en regardant la télé. La température est à peine au-dessus de zéro lorsque nous quittons le bourg vers le sud, en passant devant la grande halle du marché-concours de chevaux, manifestation connue bien au-delà des Franches-Montagnes.

Le sentier national n° 2 prend le chemin le plus direct de Saignelégier aux Breuleux, se contentant de suivre la route cantonale et la voie ferrée sur une bonne partie du trajet. Le topo-guide suggère même aux randonneurs de prendre le train. Nous avons donc opté pour une variante plus longue, qui évitera la proximité de la route et nous fera passer par l'étang de la Gruère, plus à l’est. Le sol est gelé et le givre craque sous nos chaussures : c’est mille fois mieux que la boue d'hier ! A l'ombre au pied des grands arbres, des plaques de neige résistent à l'avancée du printemps, tandis que les flaques au milieu des pistes sont gelées, la mince couche de glace décorée de toutes sortes de spirales et autres formes fantastiques. Nous sommes au pays des chevaux ici et cela se voit partout : portes d'écurie décorées de plaques gagnées dans des concours hippiques, itinéraires de randonnée balisés pour cavaliers...  nous verrons d'ailleurs beaucoup de personnes à cheval tout au long de la journée.

Au bout d’une heure et demie de marche, nous arrivons à l'étang de la Gruère, entouré de forêts et de marais. Le lac est un but de promenade très prisé et je suis surpris par le nombre de promeneurs et de joggeurs... mais c’est le lundi de Pâques et la matinée est devenue plutôt ensoleillée. Le lac est encore partiellement gelé, avec une ambiance sur fond de forêts sombres qui me fait penser au Canada (pays où je n’ai jamais mis les pieds, donc je peux me tromper complètement). Nous suivons la rive ouest du lac, la paix quelque peu perturbée par la route cachée derrière les arbres et par la voix des promeneurs.

Au-delà du lac, nous entrons dans une zone de forêt plus à l’écart de la foule. Une longue piste forestière boueuse nous amène finalement à La Chaux-des-Breuleux, où nous passons sous le chemin de fer du Jura avant de poursuivre dans une plaine un peu monotone. Juste avant le village des Breuleux, un talus orienté au sud est l’endroit parfait pour notre pause déjeuner. On peut enfin voir des signes timides de printemps : quelques perce-neige commencent tout juste à montrer le bout de leur nez et quelques papillons hardis virevoltent autour de nous. La température est devenue si douce que nous faisons même une sieste de 15 minutes - la première de la saison - puis le soleil disparaît derrière le voile nuageux et l’air redevient frisquet.

Lorsque nous repartons après le déjeuner, il est presque deux heures de l'après-midi. Nous rejoignons l’itinéraire balisé du Trans Swiss Trail aux Breuleux, puis quittons le village vers le sud et nous dirigeons vers la crête du Mont Soleil qui se dresse devant nous, coiffée d’éoliennes. Mais une surprise nous attend : bien que nous n'ayons presque pas gagné d'altitude depuis le début de la randonnée, la forêt qui se trouve sous les pentes nord du Mont Soleil est encore sous l’emprise de l'hiver. La couverture neigeuse sous nos pieds devient totale, nous obligeant à faire attention au balisage… heureusement que nous avons pris nos bâtons de marche !  Nous voyons même un couple qui fait du ski de fond, bien qu'il ne semble plus y avoir assez de neige pour cela : sans doute de vrais mordus qui cherchent à prolonger la saison jusqu’au dernier week-end possible.

La montée de 300 mètres jusqu'à Mont Soleil est nettement plus facile que celle de la veille, au-dessus de Soubey. La partie la plus raide de se fait sur un sentier forestier où, heureusement, il n'y a presque pas de neige. Mais une fois au-dessus de la limite supérieure de la forêt, vers la ferme des Allevaux (1159 m), la profondeur de la neige augmente, pour atteindre 30 à 40 centimètres près du sommet. Au nord et à l'est, le contraste est saisissant entre la neige blanche et un ciel où toutes les nuances possibles de bleu, de gris et de noir semblent se battre pour prendre le dessus. Au sud, à droite du sombre Chasseral, nous voyons apparaître les Alpes bernoises.

Le sommet du Mont Soleil (1291 m) est entièrement dédié aux énergies renouvelables : en plus du parc éolien, il y a une grande étendue de panneaux solaires sur le versant sud, et de nombreux panneaux d'information décrivant ce qui doit être l'une des plus grandes installations d'énergie écologique de Suisse. Nous nous laissons glisser en pente raide jusqu'à la station supérieure du funiculaire qui descend à St-Imier : le funi vient de partir et le prochain ne partira que dans une demi-heure. Même en le prenant, nous n’aurons de toute façon pas le train de 17h00, alors nous continuons à pied.

La descente par une piste caillouteuse en lacets est raide mais relativement courte et sans difficulté. La piste coupe une petite route route plusieurs fois, et passe sous la voie du funiculaire à mi-chemin. Juste avant d’arriver en bas, nous nous trouvons devant un panneau "Chemin fermé". Je refuse catégoriquement de remonter tout ce que nous venons de descendre, d’autant plus que le but est presque à portée de main. Le sentier est obstrué par des engins de chantier, mais c'est un jour férié et personne n’y travaille. Nous passons sans problème, mais il y a un prix à payer : nos chaussures de randonnée, que la neige avait réussi à rendre à peu près propres pour la première fois depuis trois jours, sont maintenant recouvertes d'une épaisse couche de glaise collante, et mon pantalon de rechange est dans le même état que celui qu’il a remplacé ! Peu importe, nous avons réussi notre randonnée pascale de trois jours, nous avons finalement eu de la chance avec la météo, et nous sommes désormais un peu plus près de la frontière italienne ...
 
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Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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