Tour du Cervin 5ème jour en route pour l'italie

Réveil à 05h45, nous partons tôt afin de traverser le glacier dans les meilleures conditions possibles. Arrivés au chargeur (2'089m), nous faisons une petite pause et nous attaquons la rude montée direction Bertol. Nous passons devant la vierge et continuons quasiment jusqu'à Plan Bertol. Peu avant Plan Bertol, le chemin part sur la droite en direction du Haut Glacier d'Arolla, en une succession de passages avec échellons et chaînes pour s'assurer. Avec nos sacs, ça devient vite une expédition mais bon, ça passe quand même ! Nous arrivons enfin en vue du glacier, coincé entre le Mont Collon et la chaîne des Bouquetins, mais il a tellement reculé que nous devons d'abord traverser un énorme plateau morrainique et grimper sur une des morraines latérales. Une fois à hauteur du glacier, nous avons le choix, soit de continuer à grimper sur cette longue morraine instable où de marcher directement sur le glacier. Et comme nous trimballons depuis le départ tout le matériel d'alpinisme, on se met d'accord et on décide de s'équiper avec les crampons, de s'encorder et de continuer sur la glace. Il est dix heures mais ça fond déjà énormement alors on presse le pas et après une bonne heure de transpiration, nous arrivons au pied de la face nord du Mt-Gelé.  Nous devons enlever les crampons mais restons encordés et entamons une grimpée délicate et pénible dans des pierriers très instables, composés de roches et de graviers qui roulent sous les pieds. Une fois à la base du deuxième glacier, nous constatons que c'est un véritable ruisseau que nous devons grimper, tellement ça font !!! Le glacier à maintenant une inclinaison d'environ 40° et nous l'attaquons de front !!! Après 6h30 de marche, nous atteignons le paysage lunaire du col Collon (3'087m), frontière avec l'Italie. Un désert de pierres et de gros blocs, loin de tout !!! Une bonne pause à côté d'un petit lac et nous descendons direction Prarayer. Il faut vraiment être attentif, il y a de temps en temps des marques mais pas de véritable sentier dans ces pierriers instables et glissants. Après une demi heure éprouvante, nous remontons encore 10 minutes pour atteindre le refuge Collon-Nacamuli (2'818m). Magnifique refuge situé sur un gros éperon rocheux avec une une vue plongeante sur la longue et pénible descente qui nous attend. Une succession interminable de petits virolets et de passages délicats, assurés par des chaines et des échellons glissants, nous permet d'atteindre des pâturages ( ou plutôt d'anciens pierriers où les hommes ont dégagé des tonnes de pierres afin de laisser pousser l'herbe ). Deux heures et demie de descente plus tard, nous arrivons au pied des Grandes et Petites Murailles ( Massif impressionant et un des terrain d'exercice préféré de Walter Bonati et de générations d'alpinistes ) et au bord du lac bleu turquoise de Prarayer. Nous comptons installer notre tente pour la nuit mais vu le manque d'endroits disponibles et surtout le nombre de panneaux interdisant le camping, nous prenons la décision de dormir au refuge de Prarayer (2'005m). Nous longeons donc le lac pendant environ 20 minutes et remontons au magnifique refuge. En fait, Prarayer, ce n'est que ça plus deux, trois chalets d'alpage. Aujourd'hui, nous avons traverser une carte 1/25000 dans toute sa largeur.