Grande Parei (2630m), le caviar du rocher savoyard

La Grande Parei est une longue paroi hérissée de multiple sommets dans le prolongements  de la légendaire Pierra Menta. Sur la face est de la pointe 2631m ont été tracés 2 grandes voies qui font parties des plus belles de la région sur un conglomérat calcaire absolument exceptionnel. Le tout dans un cadre des plus  bucolique au dessus du Lac de la Portette...l'approche facile et la descente en rappel dans la voie, en font de surcroît un itinéraire idéal par météo douteuse. Nous avons opté ce jour là pour la classique Clef au pâtre (6 longueurs de 4c à 6b/A0)

Itinéraire détaillé ici

3ème journée de notre campagne 2018 "grandes voies de Tarentaise" après l'Aiguille de la Vanoise et la Pierra Menta. Enfin au soleil sur une face E après 2 jours à grimper en versant N...on avait au départ décrété une journée de repos vu la météo médiocre et la fatigue accumulée, au final un créneau se dessine le matin et l'un des meilleurs rochers de Savoie se situe justement au dessus du gite...donc nouveau réveil à l'aube et cap sur la Grande Parei. Je ne sais pas si Matthias s'est fait des chaleurs devant l'espacement des spits même dans le 5b/c (sans doute pas...), mais moi je m'en suis fait à conduire jusque là-haut sur une piste caillouteuse à peine plus large que la voiture.

Le rocher est à la hauteur de sa réputation mais la paroi est quand même bien redressée, et la 1ère longueur (annoncée 5b, plutôt 5c selon moi) surprend un peu par sa continuité, surtout à froid...bref ça a un peu couiné au départ, mais c'était pour la bonne cause.  2 heures plus tard on est fiers d'arriver sur un vrai sommet dont la descente en rappel est d'ailleurs assez spectaculaire par endroits. La 1ère petite averse nous suprend sur le chemin de retour, c'est rapé pour un pique-nique idyllique au bord du lac, on grignotera notre beaufort en mode speed à l'abri de la voiture avant une longue prière - plus ou moins exaucée - de ne croiser personne sur la piste en descendant.

Remontée en fin d'après-midi au Refuge du Ruitor (spartiate mais hyper sympa), un peu plus haut dans la vallée, afin de gravir les twin towers des Oeillasses le lendemain.

Météo : journée annoncée orageuse dès le début de l'après-midi, pour une fois ce fut juste...grand beau dans l'approche et la voie mais les cumulus ont poussé rapidement avec déjà quelques ondées vers 13h en descendant le sentier vers la voiture, averses plus fréquentes en cours d'après-midi, bien que toujours très localisées. Très doux.

Conditions : tout sec, rocher incroyablement sculpté avec un grip de folie. Equipement très espacé exigeant une bonne marge pour le 1er de cordée...merci Matthias ! La longueur en 6b/A0 bastonne bien au dessus du relais sur 2-3 mètres mais elle est sper équipée et on peut vite revenir en libre. La longueur finale (annoncée 5c en traversée, brrr...) donnait quelques aigreurs d'estomac à Agnès mais  passe en fait très bien même pour les seconds de cordée émotifs, les pas grimpants étant dans l'axe de la corde. Fréquentation : personne d'autre sur le site ce jour là.

Accès : la piste non goudronnée menant au chalet du Mont Rosset (2100m) depuis le parking de St Guerin est sans doute le crux de la journée, ça passe avec une voiture normale mais avec une certaine motivation - et en priant pour ne croiser personne !

Hébergement : dormi 2 nuits au au délicieux Chalet du Paradou à la Cote d'Aime, à recommander sans modération ! On peut acheter du Beaufort au chalet du Mont Rosset.

Horaire : départ 7h45, attaque 9h, sommet 11h10, retour 12h50

Participants : Agnès & moi, Matthias D (guide)