Lac Mort de Fallère : circuit des lacs sous la neige - attenti al lupo !

Incroyable de ne croiser ni un être humain ni une trace en ce beau samedi dans ces vallons infinis, taillés pour le ski, face au décor incomparable du massif du Grand Paradis. Ni une trace n'est d'ailleurs pas à prendre au pied de la lettre, on n'en a vu pas mal...mais n'anticipons pas.

D'entrée, le départ skis au pied de l'improbable petit hameau de Verrogne enterré sous la neige dans un silence absolu traduit bien l'ambiance magique du sud.  La montée jusqu'au (nouveau) refuge de Fallère (fermé) s'effectue comme prévue dans une neige croutée, on s'était donc résignés à faire des conversions à la descente, on ne peut pas tout avoir...aux environs du refuge petite réunion pour fixer l'objectif de la journée : le Mont Rouge n'est pas loin, pas une trace mais la partie haute paraît plaquée, de plus le vent souffle fort là haut. Mont Fallère idem, pas une trace et une pente quand même bien raide. Reste donc la possibilité de découvrir un nouveau circuit par le lac Mort de Fallère (au pied de la partie sommitale W du Mont Fallère) que Christian avait repéré lors de son passage précédent.

Stupéfaction dans la montée au col coté 2690m sur l'arête SW du mont Fallère : un renard géant nous toise depuis l'arête 100m plus haut. Un coup de jumelles ote rapidement le moindre doute : c'est bien un loup, et de belle taille ! Depuis le temps qu'on lit dans les journaux sa présence un peu partout  dans les Alpes, on devait bien finir par en croiser un. Il est resté prudemment trop loin de nous pour que les photos rendent quoique ce soit, dommage. Mais quelle impression de puissance...

Un peu plus haut, c'est une harde de chamois qui nous fait l'honneur de leur présence. Apparemment le loup était déjà rassasié puisqu'ils n'avaient pas l'air stressés. Du col, une fois que les chamois nous ont laissé la place, petite descente sur le lac Mort et montée raide (courte pente suspecte en traversée) aux abords du lac supérieur à 2744m. Descente à environ 40° pour rejoindre le fond du vallon de Verrogne. La neige est lisse et portante, le fond de vallon est en poudreuse compactée avec quelques passages croutés sans importance...et partir du refuge Fallère, c'est la surprise du jour : le vent s'étant calmé depuis un moment, le soleil a pu chauffer la petite croute de regel des jours précédents et tout le reste de la descente s'effectue dans une neige très agréable de printemps .  

Conclusion : sortir avec Christian, notre capitaine du jour, est un vrai bonheur, le Chamoniard qu'il est connait le Val d'Aoste et saura toujours dénicher une boucle originale avec ou sans sommet. En plus il a plein d'histoires à raconter, et comme je suis aussi bavard que lui...Rebelote le lendemain, à deux cette fois-là, dans une très belle traversée du Col Chaleby dont il nous faudra tracer, à notre grande surprise, toute la descente. Le mot de "classique" ne semble donc pas avoir tout à fait le même sens de part et d'autre du Tunnel du Mont-Blanc !