Vacances galloises, jour 1 : Crug Mawr et Sugar Loaf

En cette année un peu particulière, nous avons chamboulé notre programme de vacances. A la place de notre randonnée itinérante habituelle dans les Alpes, et profitant de la disponibilité de la maison de ma sœur - partie elle en vacances dans le Quercy - nous avons choisi une semaine de balades à la journée dans le parc national des Brecon Beacons, dans le sud du pays de Galles. Le spectre de la quarantaine menacée par Boris Johnson plane sur nos projets, mais nous arrivons au Royaume-Uni juste à temps. 

Notre première randonnée est plutôt longue, avec plus de mille mètres de dénivelée et presque 28 kilomètres de marche. Nous commençons au village de Llanbedr, que nous atteignons après quelques kilomètres d’une route minuscule qui se faufile entre des haies hautes de 3 ou 4 mètres, comme c’est souvent le cas ici. Impossible de voir ce qui arrive en face dans les nombreux virages avec le volant du mauvais côté, heureusement que j’ai une copilote pour donner des instructions !

Nous démarrons à côté de l’église, descendons franchir un torrent, puis remontons en face, raide, vers le premier des innombrables stiles, installations à base de planches de bois qui permettent, non sans quelques acrobaties, de passer par-dessus les clôtures délimitant les prés. Tout de suite, nous devons composer avec le balisage local : parfois envahissant en Suisse, ici le balisage est aléatoire dans le meilleur des cas et inexistant aujourd’hui. Les sentiers sont bien indiqués sur la carte, mais il faut vraiment savoir translater ce qu’on y voit vers ce qu’on voit sur le terrain. Nous remontons du mauvais côté d’un pré, nous perdons dans les sous-bois, puis retrouvons le sentier après avoir escaladé un mur de pierres sèches.

Nous quittons la forêt et nous trouvons devant un beau panorama vers une vallée toute verte, sur fond de collines plus brunes, sous un ciel bien bleu dans lequel flottent quelques cumulus inoffensifs. Il doit faire dans les 20 degrés, température absolument parfaite pour marcher. Nous remontons par des pentes couvertes de bruyère mauve, avec sur notre droite le sommet de Sugar Loaf (Y Fal en gallois) où nous passerons plus tard. Il y a des moutons partout, petites taches blanches qui parsèment la montagne jusqu’à perte de vue. Rapidement, nous atteignons Crug Mawr (500 m), notre premier sommet, où le vent souffle fort. Un bon sentier descend ensuite jusqu’à une petite route qui nous mène au hameau de Partrishaw, où il y a une jolie petite église dont les parties les plus anciennes remontent au 11^ème siècle. Nous croisons quelques autres vacanciers - à pied, à vélo ou en voiture - mais de manière générale il y a très peu de monde, ce qui restera vrai toute la semaine.

Vient ensuite une partie plus plate, sur des sentiers un peu envahis par les fougères et les herbes folles. Le soleil est devenu chaud et nous profitons d’un chemin en sous-bois pour manger, avant d’attaquer la montée, plutôt raide, au Sugar Loaf. Les bois cèdent leur place aux fougères, qui à leur tour font place à la bruyère, le vent se lève à nouveau et nous arrivons au sommet (596 m), surmonté de quelques rochers. La vue est magnifique dans toutes les directions : loin vers l’ouest se trouve le Pen y Fan, point culminant du parc national, où nous irons demain.

La descente devrait être facile et courte, mais je prends le mauvais sentier au départ du sommet, et nous voilà partis en direction d’Abergavenny. C’est bien, c’est là que nous logeons… sauf que ce n’est pas là que se trouve la voiture ! Demi-tour, 45 minutes de perdues… et nous récidivons un peu plus tard en loupant une bifurcation non balisée. Il faut vraiment garder un œil sur la carte dans ce pays ! Ce n’est finalement qu’au bout de presque neuf heures que nous arrivons enfin à Llanbedr, ce qui fait sans doute un peu beaucoup pour notre première vraie randonnée depuis des mois !  Si nous nous attendions à des petites promenades tranquilles au Pays de Galles, nous avons désormais à quoi nous attendre…