Caroux - Gorges d'Héric : le Chamonix des Cévennes !

Le Caroux est un petit massif escarpé à l'extrème sud des Cévennes, célèbre pour ses longues voies d'escalade bine typeés "montagne" sur des aiguilles ne dépassant pas les 1000m d'altitude mais dont certaines de parois dépassent les 300m de haut. Un Chamonix miniature en quelque sorte, le soleil en plus et les glaciers en moins...c'est bien sûr aussi un paradis pour la radonnée aventure.

On rêvait depuis longtemps de découvrir ce coin un peu mythique sans jamais prendre le temps d'y aller (de Berne on est plus vite dans les Alpes Slovènes qu'au Caroux !). Nous avions passé le WE de Pâques en rando cyclotouriste familiale le long du Canal du Midi et disposions d'une semaine de liberté pour rentrer au bercail :  l'occasion était trop belle et le petit détour trop évident...Un de mes bons potes grimpeur - avec lequel j'avais partagé un certain nombre d'épopées sur le rocher noir et brûlant de Rio il y plus de 25 ans (sniff) - m'avait mis en contact avec Julien, un moniteur d'escalade de Montpellier, avec lequel le courant est vite passé.

Petite découverte du coin à vélo la veille sur le Pic de Nore(le Ventoux miniature de la Montagne Noire), nuit à Mazamet, ex-capitale mondiale du délainage aujourd'hui un tantinet sinistrée, et retrouvailles au parking des Gorges d'Héric le matin par 4°. Humm, et moi qui croyait qu'en avril il faisait déjà chaud dans le sud...Bon on s'est rapidement réchauffés en errant dans la forêt chaotique dominant les gorges pour trouver l'attaque. Julien l'avait pourtant déjà fait deux fois, mais rien n'y fait. A sa décharge il nous avait rapidement prévenu au départ :

• "Au Caroux, si tu n'aimes pas chercher, il vaut mieux aller ailleurs"

et puis aussi :

• "Pour enchainer 2 itinéraires dans les Gorges au départ du bas, j'ai rarement mis moins de 10 heures"

Je confirme aujourd'hui les deux - bon c'est vrai qu'on est pas bien rapides...mais le coin est tellement beau qu'il aurait été dommage de ne pas s'y attarder un peu. La descente par le Ravin des Hêtres sur le hameau d'Héric est assez tord-pattes mais de toute beauté, et permet de revenir ensuite tranquillement en marchant sur la piste et en levant la tête vers les aiguilles éclairées par le soleil du soir. On a bien dormi la nuit suivante avant de mettre le cap sur le Viso - non sans une dernière balade à vélo de Lamalou au magnifique village perdu de Douch.

Moralité : ce coin est un eldorado pour ceux qui aiment la fois se balader à pied, à vélo ou sur des arêtes rocheuses aux difficultés jamais trop méchantes mais au caractère montagne affirmé ! Vivement la retraite qu'on revienne explorer ça plus à fond.

Itinéraire parcouru : parking des Gorges d'Héric - Arête des Charbonniers (4c/5a maxi, 7 longueurs) - Aiguilles des Charbonniers - Aiguille Déplasses par la face SW (4c maxi, 7 longueurs) - Ravin des Hêtres - Hameau d'Héric - Retourparking.

Il parait que le massif a été un peu aseptisé par le balisage...ben pour des néophytes, pourtant accompagné d'un local de Montpellier, ça ne nous a pas vraiment frappé ! Un panneau avant le 3ème pont indiquant "Arête des Charbonniers" et quelques triangles orange ont brièvement laissé penser à une approche sans souci avant qu'on ne perde rapidement le balisage pour errer un certain temps dans cette forêt de petits chênes verts bien touffus rendant toute orientation difficile. Bon on a fini par y arriver après avoir trop tiré à D. Un spit au départ permet de se rassurer, ce sera le dernier de la journée ou presque, on trouve tout au plus quelques (rares) pitons - et quelques chevilles de spits sciés...Les 2 itinéraires se prêtent cela dit idéalement à l'assurage naturel.

La jonction Charbonniers - Deplasses se voit bien du haut des Charbonniers, une fois sur place c'est moins évident, on a de nouveau un peu erré, bien tirer à D dans le couloir jusqu'à ce que la montée devienne scabreuse, on traverse ensuite l'épaule rocheuse à G par un tunnel naturel caractéristique avant de redescendre facilement 20m jusqu'à l'attaque.

Le rappel pour descendre de la Déplasses n'est pas si commode à trouver, nous avons emprunté une vire versant W sous le sommet puis un passage de désescalade versant NE pour trouver l'anneau. Ensuite remontée (1 pas de III pour sortir de la brèche puis marche) à l'espèce de collu bien visible du sommet (traces de sente) puis descente par le Ravin des Hêtres (balisage rouge) sur le hameau d'Héric et enfin par la piste au parking.

Rocher 100% sec et d'une qualité exceptionnelle - solide, adhérent et priseux - tout du long...

Météo : Grand beau bien froid le matin (4°), doux sans plus par la suite, vent faible.

Horaire : Départ 8h45 - attaque Charbonniers 10h15 - Sommet 12h45 / 13h15 - Attaque Déplasse 14h30 - sortie 16h30/17h - retour parking 19h !

Ou dormir et manger : Plusieurs chambres d'hotes à Mons la Trivalle, à l'entrée des Gorges d'Héric. Par contre aucun restaurant pour le soir, il faut aller à Lamalou (10km) ou à Ollargues (5km)

Participants : Agnès & moi, Julien Roux (guide d'escalade)