Tour du Cervin 1er jour

A Viège, énormement de monde sur le quai. Beaucoup de randonneurs, d'alpinistes et de touristes mais personne avec des sacs comme les notres. On nous regarde un peu comme des extraterrestres mais il fait grand beau alors le moral est de nouveau au beau fixe. Arrive le petit train rouge pour Zermatt, mais il est vite plein, ce qui nous oblige à faire le trajet jusqu'à St-Nicolas debout ! 12h45, nous arrivons enfin à destination. Pas le temps de boire quelque chose, il faut que l'on trouve la télécabine pour Jungu car elle part à 13h00 précise et pas question de la manquer sinon on est bon pour faire un chemin de procession de 2h30, en plus. Heureusement, on trouve vite la cabine et à 13h30 nous voilà à Jungu. (1'968m)  Sur une jolie petite terrasse, nous pouvons admirer une bonne partie de la Mattertal ( vallée de Zermatt ) mais les sommets sont dans les nuages. Quand soudain dans une trouée, on peut apercevoir le Breithorn et le Petit Cervin. Malgré cette vue magnifique et cette tranquilité, il va falloir attaquer la montée en direction de l'Augstbordpass. (2'894m)Le soleil tape, c'est raide et la première heure est vraiment pénible mais le chemin qui s'élève dans une jolie forêt d'arolles et de mélèzes, nous fait  oublier le poids des sacs. Le sentier grimpe au-dessus de la forêt, dans des grands pâturages raides, avec une vue à couper le souffle ( qui est déjà bien épais ) sur le Bietschhorn et une partie des Mischabel. Une fois arrivés au-dessus de la limite de la végétation, nous voilà dans le monde minérale et à perte de vue des pierriers et d'énormes empilements de blocs de rochers. Et, oh surprises, au milieu de ce dédalle, des hommes ont accompli un véritable travail de titan, en créant un chemin en alignant des tonnes et des tonnes de pierres pour créer un tracé dans ces millions de roches ( je ne sais toujours pas comment ils s'y sont pris !!! ) Mais le vent souffle de plus en plus fort, le ciel est de plus en plus gris et il fait toujours plus froid.Il est déjà 17 heures et le col n'est pas encore en vue. Il va falloir trouver un endroit pour poser le campement, mais au milieu de ces pierriers, cela semble impossible. Quand soudain, au sortir d'un virage, nous trouvons dans ces pentes raides et vertigineuses, un endroit parfaitement plat et sablonneux, sans aucune pierre au sol. Ni une ni deux, nous décidons de monter la tente et de faire cuire de l'eau pour le thé. A peine la tente montée, il commence à ... neiger et à souffler comme en hiver. Cela durera une bonne partie de la nuit et nous nous félicitons de ne pas avoir choisi l'option "bivouac".
Espèrons tout de même que le temps sera meilleur pour le lendemain !