Levada du Caldeirão Verde, au départ de Queimadas

Une des plus belles levadas (et aussi une des plus fréquentées) de Madère dans un cadre impressionnant.

Balade plus relax pour reposer nos genoux au lendemain d'une traversée grandiose mais éprouvante du Pico Ruivo. C'était l'occasion ou jamais d'emmener mon vénérable papa, qui testait son genou neuf posé quelque mois plus tôt, sur sa 1ère longue rando...Il a marché magnifiquement, il a même fallu insister pour le convaincre de faire 1/2 tour à 2km de la fin, les derniers tunnels étant un peu trop bas et chaotiques pour un "velho senhor" selon les ouvriers croisés sur le chemin !

On a évidemment eu droit aussi à notre bosse dans le dernier tunnel, le plus vicieux : il fait évidemment nuit noire, et c'est précisément à l'endroit où on balaye le sol à la frontale pour ne pas se tordre les pattes dans les flaques et les pavés disjoints que le plafond s'abaisse sournoisement. J'ai juste eu le temps d'entendre Arnaud crier "aïe !" avant de me prendre également le stalagmite. Bien lustré heureusement par toutes les têtes des touristes ayant fait sa connaissance avant nous...

J'ai demandé à être déposé à Faial au retour pour rentrer à Funchal à vélo par le col du Poiso. Comme toutes les routes de l'ile, elle présente des rampes infernales - on comprend mieux pourquoi tous les cyclistes s'entassent à Majorque plutôt qu'à Madère ! 1400m de D+ en 15km passent encore, mais il y a du plat et de la descente au milieu et la plupart des kms titrent au delà de 11% (ou pire si affinité). Bref le vélo ici - malgré l'abondance de petites routes de montagne bucoliques et désertes - est réservé aux vrais mordus !

Itinéraire : du parking de la maison forestière de Queimadas (accès depuis Santana par une petite route aux % affolants, café), suivre le balisage, impossible de se perdre...6 km dans chaque sens, chemin large au début puis on progresse souvent sur le muret de 30cm de large entre le canal d'irrigation d'un coté et plus ou moins le vide de l'autre (atténué par une végétation exhubérante). Balustrade tout du long donc aucun risque à moins de le faire exprès...par contre croisements laborieux en période touristique et tunnels vicieux. On débouche devant une imposante cascade - 1/2 tour mais on peut aussi continuer 2km plus loin jusqu'au Caldeirão (chaudron) do inferno...

Conditions du jour : la levada était officiellement fermée pour travaux d'entretien - on a quand même franchi les barrières, prêts à faire 1/2 tour si on embêtait les ouvriers...en fait ils étaient tous adorables, du genre "mais non, passez, ça nous permet de faire une pause !". L'un d'eux voulait même me donner son casque pour le dernier tunnel - j'aurais dû d'ailleurs accepter (cf commentaires)...La tempête de fin mars a déclenché des coulées dans 2 des couloirs, entre-temps nettoyés, mais selon le contremaitre il y a encore pas mal de terre juste suspendue au dessus qui n'attend que la prochaine grosse pluie pour ensevelir les visiteurs (!) - "Vai 'tar feio, pode crer, sim senhor". Bon pour le reste le parcours est parfois bien aérien mais toujours hyper-sécurisé, on marche sur un muret de 30cm de large entre le canal et la balustrade. Impossible de se perdre, en dehors du chemin c'est de la forêt dense, du maquis ou du vide (parfois les 3...).

Croisé une douzaine de personnes ayant comme nous bravé l'interdiction, en majorité slaves (les Anglais, touristes habituels de l'île, étant cloitrés chez eux...qui a dit "heureusement" ?). C'est à dire pas grand chose sur l'une des levadas les plus spectaculaires et les plus fréquentées de Madère.

Météo : ciel couvert avec sommets dans le brouillard mais restant sec et sans vent. Très doux (15 à 18°).

Accès : la route de Santana à Queimadas présente - comme bon nombre de routes locales - des rampes affolantes (souvent > 20%), croisements parfois très anxiogènes...

Restauration : petit café (très) modeste à coté de la maison forestière, sinon tb resto-patisserie à Santana : l'Espiga, avec un choix de tartes et cakes à faire défaillir les becs sucrés compulsifs de mon espèce.

Horaire : départ 9h40, retour 13h20.

Participants : François mon papa (81,5 ans !), Agnès, Arnaud