Vacances galloises, jour 2 : Pen y Fan et ses satellites

Sommet le plus élevé des Brecon Beacons avec ses 885 mètres, Pen y Fan est accessible de tous les côtés. L’itinéraire le plus direct l’approche depuis l’ouest, mais plusieurs sites web ainsi que notre topo-guide recommandent de l’aborder depuis le sud, ce qui fait une randonnée plus longue et plus à l’écart des foules. Cet itinéraire en boucle est sans difficulté mais partiellement hors sentier, d’où la cotation T2.

Nous partons du parking situé un kilomètre en aval des deux réservoirs de Neuadd (420 m), que l’on atteint par la petite route sinueuse et très panoramique qui, en une trentaine de kilomètres, qui relie Merthyr Tydfil à Talybont-on-Usk. Peu de voitures au parking, malgré le beau temps. Nous suivons la route sans issue qui mène aux réservoirs, où la compagnie locale des eaux est en train d’entreprendre des travaux de grande envergure. Les réservoirs sont à sec, sans doute depuis un certain temps au vu de la végétation qui a envahi leur fond.
Depuis ici, on voit le parcours dans sa quasi-totalité : monter sur la crête qui domine la vallée à gauche, puis suivre toute la ligne d’horizon avant de redescendre par la crête de droite. Le menu du jour comporte trois sommets satellites en plus du Pen y Fan lui-même, ce qui promet beaucoup de montées et de descentes intermédiaires. La montagne cache bien son jeu : son versant sud est composé de pentes herbeuses relativement douces, tandis qu’au nord, elle plonge presque à la verticale vers la petite ville de Brecon qui donne son nom au massif.

La montée initiale est raide, les sentiers gallois ne semblent pas connaître la technique des lacets pour adoucir la pente. Mais bientôt la crête est atteinte, les travaux sont loin en dessous et le calme règne. C’est un paysage fort différent de celui de la veille, qui était largement composé de bocage, de fougères et de bruyère. Aujourd’hui c’est plus austère : herbe rase, pas un arbre, on sent un paysage qui subit l’hiver. Sous un ciel assez chargé, cela ressemble beaucoup à certaines parties de l’Ecosse.

Nous suivons la crête longue et large vers le nord, gagnant petit à petit de la hauteur. Sur notre droite, quelques petites barres rocheuses donnent une première indication de ce que nous verrons une fois sur les sommets, alors qu’à gauche, une longue vallée totalement déserte s’en va vers le sud. Il n’y a pas une seule construction en vue : pas de village, pas de chalet isolé, même pas de bergerie… pourtant les moutons ne manquent pas. 
La crête se termine par une courte descente jusqu’au col de Bwlch Duwynt (800 m), juste sous le premier sommet de la journée. C’est ici que l’itinéraire le plus parcouru rejoint le nôtre, ce qui change quelque peu la nature de la randonnée : d’ici jusqu’au troisième sommet, nous verrons nettement plus de monde et le sentier est moins agréable à parcourir, ayant été partiellement revêtu de pierre pour protéger le terrain contre l’érosion.La véritable nature du massif se révèle également à partir d’ici, avec ses pentes d’herbe très raides entrecoupées de barres rocheuses noires qui plongent vers le nord. Nous atteignons rapidement le sommet de Corn Du (873 m), large et plat après une dernière montée très raide où le sentier aménagé se faufile entre les rochers. Le plateau sommital de Pen y Fan est clairement visible devant : il y a foule au sommet !

Nous traversons sans trop redescendre jusqu’à Pen y Fan (882 m) : nous voilà au point culminant du parc national et de tout le sud du Pays de Galles. Plus large et plus plat que Corn Du, le sommet de Pen y Fan a souffert de cette distinction de point culminant : il y a beaucoup de monde, essentiellement des gens montés depuis le parking le plus proche. Presque tous sont en baskets, beaucoup en surpoids en plus des baskets, presque tous semblent être essoufflés. Nous quittons rapidement cet endroit trop peuplé pour les sommets moins parcourus qui se trouvent encore devant nous.

Il faut descendre de plus de 200 mètres le long de la crête de Craig Cwm Sere pour atteindre le col entre Pen y Fan et Cribyn, le sommet suivant. Il y a un petit lac au col, à peine plus qu’une flaque. Vient ensuite une nouvelle montée, bien raide cette fois-ci, jusqu’au sommet de Cribyn (795 m), plus petit et moins peuplé que les deux précédents : cette montée était celle de trop pour les touristes ! La solitude s’accentue alors que nous descendons la longue arête sud-ouest (Craig Cwm Cynwyn) jusqu’au dernier col. Nous descendons plus bas cette fois-ci : le col Bwlch ar y Fan se situe à 599 m d’altitude seulement. 

Ici, il faut faire un choix : redescendre vers le sud directement au point de départ par un large sentier (ancienne voie romaine), ou ajouter un quatrième sommet au total du jour. Nous avons marché presque neuf heures hier, je suis fatigué et j’ai mal partout, mais ce serait dommage de ne pas faire la boucle complète. Nous montons donc une dernière fois jusqu’au sommet de Fan y Big (719 m), nom qui paraît bizarre à mes yeux d’Anglais… mais Google translate m’informe qu’en gallois, big signifie bec. En effet, les rochers sommitaux se projettent en surplomb au-dessus du précipice, on pourrait qualifier cela de bec. Loin de tout, ce joli sommet n’est que peu fréquenté, nous n’y voyons que deux autres personnes.

Nous quittons Fan y Big vers le sud, avec devant nous toute la vallée que nous avons passé la journée à contourner. Nous arrivons au seul endroit de cette randonnée où on pourrait se tromper de direction : peu après quelques vestiges de bâtiments en ruine, au niveau d’un gros poteau en bois planté dans le sol, il faut quitter le sentier principal par la droite et prendre une trace à peine visible dans l’herbe touffue (point 730 m sur la carte). La bifurcation n’est pas balisée, même si ce tout petit sentier figure bel et bien sur la carte. La trace n’est pas toujours bien visible, mis la direction générale est facile à repérer. Ce sentier finit par se perdre à l’approche d’un gros ravin, le long duquel il faut descendre selon le topo-guide. Hors sentier, nous descendons comme nous pouvons à travers une zone bien marécageuse par endroits, avant de tomber enfin à nouveau sue un sentier vers le bas du ravin. Il ne nous reste plus qu’à suivre celui-ci jusqu’à la zone de travaux du réservoir, puis jusqu’au parking en contrebas.