Taygete - Profiti Ilias : le toit du Péloponnèse

Le Taygète (dont le Profiti Ilias, 2405m, est le sommet principal) est le point culminant du Péloponnèse,  c'est aussi un extraordinaire belvédère sur les golfes du sud de la péninsule : le Taygète domine en effet de 2400m les golfes laconiques et messéniens (pour les férus de géo, ce sont les 2 bras de mer séparant les 3 doigts méridionaux de la péninsule du Péloponnèse). Les amateurs de sommets proéminents seront également ravis, il faut redescendre au niveau de la mer au Canal de Corinthe avant de remonter vers un sommet plus élevé, en l'occurrence l'Olympe, ie 2400m de proéminence. Ce jour là on apercevait même la merveilleuse et méconnue ile de Cythère ou nous passerons 2 journées délicieuses par la suite. Par temps clair en hiver, il parait qu'on aperçoit même les Lefka Ori de Crête...En mode estival, la rando est sans difficulté mais quand même assez longue à la journée.

Cette incursion éclair sur le point culminant du Péoponnèse se situait au milieu d'une semaine de tourisme familial "3 générations" (18 - 83 ans...) tout autour du Péloponnèse. Le programme classique : Nauplie - Epidaure - Mystra - Monemvassia - Cythère - Olympie. La découverte de Mystra la veille avait passablement éprouvé mes vieux parents - faut dire que le site est en pente sur 200m de dénivelé, et que les sentiers reliant les églises et les monastères n'ont guère changé depuis le XIIIème siècle. La journée de repos à Sparte tombait donc pile pour eux ! On s'est déjà promis de revenir pédaler et grimper, la route de montagne entre Sparte et Léonidio est de toute beauté...

Itinéraire détaillé : départ de la fontaine de Manganiari (1000 m, parking), accessible par une petite route goudronnée depuis Sparte via Palaiopanagia, d'où il faut suivre le fléchage "Refuge EOS" (καταφύγιο). Monter au refuge (1540 m) en 1h30/1h45 par un excellent sentier moelleux à travers une belle forêt. Refuge géré en mode gîte de groupe, il faut donc réserver toute la maison pour un tarif forfaitaire de 200 € et monter sa nourriture (et parfois son eau). Du refuge suivre le fléchage dense, on sort vite de la forêt pour traverser une zone de lapiaz avant de remonter de grandes pentes d'herbe et de cailloux jusqu'à un col sur la crête principale N-S de la montagne. Prendre à gauche pour gagner le sommet, qui se raidit sur la fin dans une caillasse croulante un peu pénible sur les 100 derniers mètres. Il y a une ruine de chapelle tout en haut (plus de toit) . Compter 2h15 à 2h45 depuis le refuge. Descente idem. Itinéraire parfaitement balisé de haut en bas, avec même indications des km. D'autres itinéraires plus sauvages existent en versant W. Pas d'eau sur tout le trajet, même au refuge !

Conditions : le chemin est balisé presque à outrance tout du long, avec même des bornes kilométriques tous les 500m...il est moelleux à souhait (mais peu efficace avec plein d'ondulations) sous le refuge, à travers une belle forêt, plus direct mais plus rugueux ensuite - la forêt s'arrête dès 1800m. L'ensemble reste quand même raisonnablement roulant au standard local (bon c'est pas le TMB non plus...) excepté les 100 derniers mètres dans une caillasse raide et croulante. Par contre toute la végétation locale est épineuse, une simple glissade a donc vite fait de transformer les mains en pelotes d'aiguilles...Pas d'eau sur tout le trajet, même au refuge !

Fréquentation : une grande famille au refuge, sinon quelques randonneurs isolés, parfois en mode trail (ben oui, on est aux sources de la course à pied). Et surtout une nonne ermitante qui s'était installée dans les ruines de la chapelle sommitale avec cierges, livres de prières & tutti quanti. Visiblement peu versée dans les langues en dehors de la parole sainte, et m'ayant entendu discuter en grec avec les traileurs, elle s'est du coup empressée de me demander si on avait de l'eau en rabe...On n'a pas eu le coeur à refuser, même en sachant qu'on n'en retrouverait pas avant la fontaine du parking 3h plus bas. Du coup elle a tenu à nous bénir et à nous inviter à lui rendre visite dans son monastère des environs d'Athènes (Ελατε να με βρειτε στο σπιτι του Θεου !). J'avoue honteusement qu'on n'y est pas allés.

Météo : grand beau limpide et frais le matin (11° au départ), se voilant en se réchauffant en cours d'après-midi, vent de SW se renforçant. De façon générale, temps de rêve en Grèce toute cette fin septembre avec air à 27° l'après-midi et eau à 25°.

Accès : 35mn de voiture depuis Sparte, suivre les indications "Καταφυο" depuis le village de Palaiopanayia au sud de Sparte : petite route goudronnée jusqu'à un parking devant une fontaine (attention, plus d'eau ensuite !). Pas de TP mais à revenir je ferai bien l'ascension en partant de Sparte à vélo !

Hébergement : refuge du Club Alpin de Sparte (diable, ça en jette !) à 1560m. Géré comme un gite de séjour : on peut donc juste le louer en entier pour un Groupe (150 €), mais il faudra monter de quoi manger et boire ainsi que son réchaud, le gardien présent à l'occasion ne cuisinant pas. Il y a par contre des matelas et des couvertures. S'il y a déjà des occupants mais qu'il reste des places, on peut aussi leur demander si on peut se rajouter - les montagnards locaux sont adorables et accepteront presque à coup sûr. Mais l'ascension se fait très bien à la journée depuis le parking (7h à 8h de marche net). Sinon nombreux hébergements et AirBNB à Sparte. La ville n'a pas un charme fou mais on y trouve tout et elle est formidablement bien placée pour la montagne et la culture (Mystra, un des sites phare du Péloponnèse, est juste à côté).

Horaire : départ 7h50, 4h15 de montée et 3h15 de descente (net), avec les pauses retour à 16h50.

Participants : Agnès, Arnaud & moi