Tour du Suc de Sara et du Gerbier de Jonc

Il s'agit d'une magnifique boucle à vélo sur les reliefs volcaniques des confins de la Haute-Loire et du Nord-Ardèche (Velay-Vivarais). Le Mont Gerbier de Jonc figure dans tous les livres de géographie scolaire de France en tant que source de la Loire - c'est donc le seul endroit ou il faudra accepter un peu de trafic motorisé...pour le reste le parcours se déroule sur des petites routes oubliées dont la région regorge, et dans des paysages évocateurs. Le Suc de Sara n'est pas le nom d'une tisane locale mais la montagne la plus pointue de la région, bien visible de la plupart des endroits du circuit.

Le départ le plus commode se situe aux Estables (1340m) sur le plateau du Mont Mezenc (1751m, 3ème plus haut sommet du Massif Central), non loin du Puy en Velay qui est accessible en 1/2 journée de train de Berne. Le parcours est trop biscornu pour être décrit en détail (cf trace GPX). Dans les grandes lignes on franchit d'abord un col à > 1500m pour déboucher dans le cirque des Boutières, avant de louvoyer un temps sur la ligne de partage des eaux Loire-Rhone. Pour finalement plonger versant ardéchois depuis Lachamp-Raphaël par le magnifique Lac de St Martial jusqu'au village perdu d'Arcens. La longue remontée qui s'en suit ramène au bucolique village de Borée - les plus affamés pourront rallonger le circuit en contournant le Mezenc par le nord, sinon il est plus rapide de rentrer aux Estables par le Col de la Clède.

On trouve facilement de l'eau mais pour ce qui est de boire un coup seul St Martial possède une poignée d'auberges (fermées en ce Pont de l'Ascension pour cause de Covid). Pas le moindre ravitaillement en 90km pour le reste, dans la grande tradition du Massif Central. Il faudra se nourrir de la beauté des lieux, des espaces infinis, de l'alternance des plateaux tout verts et des dykes volcaniques tout noirs, le tout rehaussé au printemps par des bosquets de genêts fluos.

A ce prix-là ce seront des heures de pur bonheur cyclotouriste à l'écart de la foule, du bruit et des motos. La Suisse - autoproclamée "pays du vélo" mais ou l'on rencontre surtout beaucoup de voitures - a encore bien du chemin à faire...Les gradients sont souvent doux, on trouve tout au plus 1km à 10% dans la remontée vers Borée - rien à voir avec les horreurs de Madère ! Quant aux collectionneurs de cols ils seront comblés : on n'en franchit pas moins d'une douzaine, certes moins réputés que l'Izoard, mais quand-même.

Conditions du jour : la végétation a 3  semaines de retard et on trouvait encore quelques traces de neige à 1500m à l'ombre, mais aucun souci sur le parcours. 1.5km de piste et des routes au goudron rugueux suggèrent l'emploi d'un gravel-bike ou d'un VTT, mais ce n'est pas indispensable.

Météo : bien à l'image de ce mois de mai 2021, de 6° à 15° selon l'heure et l'endroit avec même quelques giboulées glacées en partant le matin, et heureusement quelques éclaircies l'après-midi. Pour transpirer il faudra revenir en août !

Accès : train de 13h34 à Berne la veille --> le Puy 18h50 (changements à Genève, Lyon et St Etienne). Sauf que la ligne avait été emportée par les pluies torrentielles de la veille entre Lyon et St Etienne, d'ou un immense détour par Roanne et 2h de retard...Mon camarade Bruno m'a gentiment voituré du Puy jusque dans sa magnifique maison isolée non loin des Estables - il occupe l'un des habitats permanents les plus hauts du Massif Central, à "seulement" 1360m...rude pays !

Participants : Bruno, Karine (ex vainqueur de l'UTMB...j'avais parfois du mal à suivre...), leur fils Moran et moi.

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