Iran : ski de randonnée dans les montagnes du Zagros (Ispahan) : 1ère partie


Publiziert von Bertrand , 10. März 2017 um 10:27.

Region: Welt » Iran
Tour Datum:26 Februar 2017
Ski Schwierigkeit: WS+
Wegpunkte:
Geo-Tags: IR 
Zeitbedarf: 8 Tage
Aufstieg: 10500 m
Abstieg: 10500 m

La chaine du Zagros borde l'Iran sur son coté occidental, culminant à près de 4500m, très enneigée en hiver elle offre l'un des plus beaux terrains de jeux qui soient pour le ski de randonnée exotique. Certes les plus hauts sommets sont souvent trop reculés pour être atteints en hiver (ou alors seulement en mode expédition avec tente & cie), mais des centaines de sommets et de vallons entre 3000 et 4000m sont accessibles à la journée depuis les villages de montagnes bakhtiaris dont les plus hauts (habités à l'année !) se situent à plus de 2400m. Le relief est comme taillé pour le ski, ni trop plat ni trop raide, pour peu d'avoir la patience d'entamer et de finir les journées par de longs vallons quasi plats au fonds des grands canyons qui entaillent les accès à la partie haute de la chaine.

Décrire les itinéraires quotidiens en détail n'a pas grand sens, les sommets comme les cols et les vallons n'ont en général pas de nom, le mieux est de se fier à son instinct en visant les combes et les bosses permettant lemeilleur ski - la topographie laisse un choix quasi infini de combinaisons plus ou moins exploratoires. Nos traces GPS donneront quand même quelques idées de balades...elles ont toute été réalisées à la journée, soit directement au départ des villages, soit depuis des bords de route ou nous nous étions fait déposer, parfois en traversée inter-villages...

Sur le plan pratique, le voyage était organisé par le Bureau des Guides de Corse avec 2 formidables guides globe-trotteurs (Cédric Specia et Manu Riaulec) spécialistes du ski de rando exploratoire aux 4 coins de la Méditerranée et de la planète (Antarctique, Islande, Japon, Kirgistan, Albanie...). Sur place, nous étions accompagnés par l'agence iranienne "Iran Mountain Zone" qui avait organisé les hébergements (presque toujours chez l'habitant, quasiment aucune infrastructure touristique !), le cuisinier, les jeeps...Inutile de dire que nous n'avons quasiment croisé personne (1 groupe aperçu au loin, rarement quelques vieilles traces...) bien que la destination commence petit à petit à se faire connaître.

Le petit journal de bord qui suit (en 2 parties) reprend les récits de quelques uns des participants tel que publié sur c2c: Agnès & moi, Pascale, Valérie, Céline. Pauline, Beno, Manuel, Bernard & Bea + Cedric & Manu nos 2 guides.



Mercredi 22/02

Vol Genève - Istanbul - Ispahan, arrivée à 3h30 du matin dans la nuit de mercredi à jeudi...on peut faire le visa sur place en étant muni d'une invitation. Se munir aussi d'un certificat d'assurance accident / rapatriement spécifiant que l'Iran est inclus dans la couverture (sinon certificat ad-hoc à établir sur place, 15€, 1h de plus...).  2 participants avaient tenté de planquer du vin dans les bagages mais les préposés au scannage de l'aéroport d'Ispahan ont l'habitude et un oeil exercé, même à 4h du matin. Confiscation souriante mais ferme, quand on leur a suggéré pour rire "you can drink it by yourself" ils ont juste répondu d'un air jovial "oh no, that is against the law !". Bref le Bordeaux n'était surement pas perdu pour tout le monde...


Jeudi 23/02 : bergerie de Chelgerd (Pt 2770), circuit des combes

Altitude min/max : 2380 m / 2780 m

Dénivelé: +800 m / -800 m

Longueur totale: 8.3 km


Céline

Monts Zagros nous voilà ! Après des retrouvailles étalées entre Genève, Istanbul et Ispahan la troupe est au complet. 3h de minibus passés à somnoler ou carrement dormir et nous voilà attablés devant un plantureux p'tit déj dans notre lodge. Une fois repus, 2 options s'offent à nous, glander toute la journée ou aller explorer la région… Toute la troupe se prononce pour la 2ème solution, au vu du peu d'attractivité des curiosités locales et de la sieste sur les tapis persans !

Un bon 1/4 d'heure plus tard, après avoir traversé Chelgerd, nous voici prêts à chausser les skis, direction le sommet d'une croupe dans le brouillard et sous la neige. La montée a été plutôt en mode papottage (comme tout le séjour du reste), et la descente un gros délire dans une belle poudreuse en fond de combe. Une fois en bas, il reste 2h jusqu'au retour de nos chauffeurs et des véhicules; du coup direction la croupe d'à côté pour refaire un tour dans le même style.

Au retour au lodge, après une tentative de Bertrand en farsi pour faire diplomatiquement comprendre au chauffeur qu'on est pas au Paris-Dakar, toujours pas de matelas… on se contentera de la mode locale, de couvertures étendues sur les tapis comme lit. Après une quasi nuit blanche, on s'en accomodera sans peine! L'attraction du jour que l'arrivée du groupe dans le hammeau, certains locaux profitant de venir se faire photographier entre 2 femmes non-voilées et à cheveux courts!!!

Pauline

2 ans après la première tentative de voyage ski en terre Perse (avortée pour des raisons politiques), nous y voilà ! Quelques connections plus tard, de l'attente pour les Visas, toute la troupe se retrouve à 5h du matin sur le fronton de l'aéroport d'Esfahan. Il doit faire entre 4-5°C. Ambiance ! Direction Chelgerd dans la massif des Zagros, les mini-bus chargés de voyageurs embrumés… Le micro-dodo de 3h entrecoupé de brusques secouages de côtelettes (dos d'âne) dans les mirettes, on découvre le "lodge" et la fabuleuse équipe de locaux avec le super Hadji notre cooker au grand sourire.


Petit déjeuner plantureux et v'là t'y pas que El Senor Manu dit Riou et Cédric la Frite nous proposent d'aller faire un tour de ski. Pris entre la fatigue et la découverte des lieux, personne ne se rebelle et nous suivons les guides. Bien nous en a pris même si certains étaient un peu sceptiques. Il faisait un temps pourri mais finalement pas trop froid. La neige était bonne. Une excellente mise en jambes ! Des paysages, nous ne verrons pas grand chose si ce n'est un bref aperçu du cosy bourg de Chelgerd. Par "cosy" entendre "station de ski dont le cachet est à valoriser et au potentiel inexploité". De toute façon pour les beautés persannes, c'est à Esfahan que cela se passera. Et les montagnes de Zagros nous dévoileront tout leur potentiel dès le lendemain… Patience. Retour au lodge pour une première soirée commune.

Bertrand

ایرانیان خیلی تند میروند.. (Irâni'ân kheyli tond miravand / les Iraniens roulent vite). Voilà ce que je n'ai cessé de répéter aux chauffeurs toute la semaine pour tenter de leur faire comprendre qu'on était terrorisés (et pas pressés), sans pour autant leur faire perdre la face…Visiblement ma prononciation était correcte, c'est juste leur réaction qui n'était pas celle escomptée : un vaste sourire, un pouce tourné vers le ciel et un "bâlé" (oui !) sonore montarit simplement qu'ils le savaient et qu'ils en étaient fiers !

Pour le ski en cette 1ère journée les filles ont tout dit. Faut dire qu'elles étaient majoritaires (6 sur 10 clients), seuls la présence des 2 guides permettait de revenir à la parité…pas banal au coeur des montagnes reculées du Zagros. On a fini par remarquer qu'Allah était grand puisqu'apparemment il neige tous les jeudis afin de permettre aux skieurs du dimanche (= le vendredi ici) de profiter du seul jour d'ouverture des remontées de Chelguerd pour dévaler les pistes sur de la poudreuse toute fraîche.

En tous cas nous avons skié au GPS et sous le grésil le jeudi de l'arrivée et le jeudi du départ avec au milieu 6 jours de ciel d'un bleu catalan mettant en valeur l'invraisemblable terrain de jeu du Zagros, un océan de sommets entre 3000 et 4300 à perte de vue, enneigés à point et dont les 3/4 semblent skiables…au prix parfois, il est vrai, de longues approches car le réseau routier est évidemment bien moins invasif que dans les Alpes. On trouve pourtant pas mal de villages habités à l'année à > 2300m…L'allure desdits villages (ramassis de bicoques inachevées de brique ou béton posées au milieu des remblais) constituait d'ailleurs une solide motivation pour rallonger au maximum les journées de ski quelque soit la météo ambiante !

: neige, un peu de vent, pas froid.

: bonne chute de neige qui permet de refaire une couche correcte et poudreuse dans les versant N, mais qui ne permet pas de palier le manque de neige en versant S.


Itinéraire : ici


Vendredi 24/02 : Alikhani waterfall, pointe 2970 : en circuit d'Alikhani à Khasr u Abad

Altitude min/max : 2350 m / 3050 m

Dénivelé: +1200 m / -1200 m

Longueur totale: 17.0 km


Céline :

2ème jour de notre Zagros-trip. Après une première journée passée sous la neige, une nuit sur tapis persans, un petit déj consistant et un trajet en jeeps plutôt effrayant; nous arrivons dans un bled-congélateur nommé Alikhani, qui est habité même en hiver par quelques familles.
Montée tranquille, traversée de ruisseau, col et sommet. Première descente dans une poudre d'enfer, arrivée à la confluence de 2 vallons repeautage et montée en fond de vallon, en plein cagnard pour rejoindre une croupe avec peine tellement il faisait chaud! Bon petit pique-nique avec les sandwichs confectionnés avec brio par Hadji et Ali pour reprendre des forces avant une belle descente.

Repautage au même endroit, pour remonter au 1er col, parfois en bottant pas mal dans la neige encore très froide et poudreuse de cette combe. Ensuite traversée à flanc jusqu'à pouvoir basculer dans la vallée qui descend sur Khasr u Abad. De nouveau de la poudreuse, et de jolies pentes pour rejoindre la route avant le village. En attendant nos chauffeurs quelques véhicules d'un autre siècle passent, s'arrêtent parfois pour échanger quelques mots avec notre expert en farsi!

Retour au lodge, pour un bon goûter, une douche bien chaude (à condition de ne pas se tromper de tuyau entre celui de la douche-douche et celui de la douche-WC…) et de bon moments de partage.

Pauline :

Une magnifique mise en bouche des journées à venir que celle-ci. Des paysages vallonnés, une neige soyeuse et de de la bonne compagnie. Le départ sous un froid pincant dans le bourg avec ces brumes de froid ne sera vite qu'un lointain souvenir, d'autant plus qu'on se fera littéralement cuire sur place lors de la 2ème montée. Qui a mis le four sur Thermostat 12 ? Découverte du panorama Made In Zagros…des sommets, croupes à skier à profusion, moyennant quelques kilomètres d'approche. Et tout cela sous un ciel extra bleu ! Retour au Lodge Sweet Lodge après une belle journée ensoleillée.

Bertrand :

Et dire que ce sera comme ça 6 jours durant - avec juste une inflation quotidienne de distance et de dénivelé pour profiter des conditions. Quel pays ! Quelle neige ! Rarement vécu de tels contrastes de température entre l'aube glaciale au hameau improbable de Shikh Alikhan (ou 5 familles vivraient à l'année, difficile à concevoir pour nous…) et le cagnard terrible régnant vers midi dans le fond des vallons. La combinaison d'air froid et ultra sec, de soleil très haut dans le ciel (on est à la latitude de la Tunisie), d'absence de vent, et d'altitude élevée (3000-4000m) permet curieusement à la neige de rester belle et poudreuse en versant N alors qu'elle printanise rapidement ailleurs presque sans passer par le stade croute. Faudrait qu'un pro de la nivo nous explique tout ça, nous on a fait que constater…

Le relief permet d'imaginer des combinaisons à l'infini en privilégiant plus le ski que les sommets, qui sont de toutes manières presque tous des bosses anonymes de même que les cols et les vallons - les itinéraires proposés ne sont donc que des suggestions, sur le terrain on peut toujours choisir de viser la combe ou la bosse d'à coté, d'écourter la traversée s'il fait mauvais ou de la rallonger par X repeautages (ce qui fut souvent le choix de nos guides Cédric & Manu, vous l'aurez compris…).

Accès : grosse angoisse au vu de la neige sur la route, des vitres givrées intérieur et extérieur, de l'état des véhicules et surtout de la manière de conduire des locaux… mais on est finalement arrivés à bon port sains et saufs!

: grand beau, -20°C au départ, puis chaud dès qu'on monte un peu. Cagnard dans la 2ème montée!

: neige poudreuse dans les versants N, printanière dans les pentes S.

Itinéraire ici


Samedi 25/02 : Dome de Neykanan : Circuit des combes


Altitude min/max : 2350 m / 3450 m

Dénivelé: +1840 m / -1840 m

Longueur totale: 22.2 km


Céline :

Départ matinal, après paquetage des bagages vu que ce soir nous changeons de "lodge"; on verra si c'est moins rustique, ou pas…Montée tranquille par un joli vallon, en compagnie de 2 chiens du village, qui nous suiverons tout au long de la journée. Arrivée sur un premier sommet, en admirant nos courbes du jour précédent. Descente de 300m dans de la jolie poudreuse; repeautage pour monter sur une croupe un peu plus loin.

Du bottage car en moins de 10m, d'un côté à l'autre de la crête ça varie de neige humide à neige très froide. Arrivés en haut, nous remarquons qu'un autre groupe suit plus ou moins nos traces. Ce sera le seul jour où nous n'aurons pas la montagne pour nous tous seuls!  Après un petit sandwich aux oeufs et épinards, départ pour une 2ème belle descente. Comme on a le temps, ce serait dommage de rentrer tout de suite. Du coup, on remet encore une fois les peaux, on se met en mode temps chaud et c'est parti pour une bonne heure de cagnard jusqu'à un col où les moins fous décident d'en rester là.

Les enragés continuent pour un petit 150m de D+ supplémentaire… qui sera plus proche des 400m au final… Pas grave on est en haut, la vue est belle, la descente se présente pas trop mal, notre copain le chien noir est toujours là, que demander de plus? De la poudreuse pardi…Elle sera au rendez-vous, même si par endroits ça a déjà un peu pris de soleil, mais tant pis… Fin de descente dans un magnifique canyon, avec parfois des passages un peu chauds. Bernard a bien failli passer dans la rivière…

Arrivée au village, la table est mise, reste plus qu'à se réhydrater avec un succedané de bière sans alcool, et du jus de raisin dilué. Notre lodge est un plus confortable, mais méfiance avec la porte des WC qui avait tendance a se coincer… certains ont du appeler à l'aide pour en resortir…On garde les bonnes habitudes, 20h30 sur les tapis pour être en forme pour la nouvelle grosse journée qui nous attend le lendemain.

Bertrand :

Journée en traversée aujourd'hui, histoire d'aller voir si le lodge de Neyakan est plus confortable que celui de Mammad Abbas. Les 2 hameaux sont séparés par 4 km de route dégagée, mais le chemin des écoliers emprunté fera fumer le GPS (22.2km / +1840m) avec comme tous les jours un enchainement de combes, de vagues sommets anonymes et de repeautages en plein cagnard. Le terrain est toujours taillé pour le ski, la neige est toujours merveilleuse à skier, à se demander pourquoi le monde entier ne vient pas skier ici. Peut-être est-ce dû à la capacité hotelière, euh, encore balbutiante ? Le lodge du soir n'est pas plus grand que celui du matin, on y dort toujours par terre en rond sur les tapis autour de la table, toujours pas de WIFI - en fait il n'y a même plus de réseau. Mais le courant fonctionne sans interruption, c'est déjà un gros plus par rapport au Népal !

Nous sommes cette fois-ci directement hébergés par la famille de Mr Süleymanié, tous plus gentils les unes que les autres. Inutile de dire qu'au 3ème mot de persan péniblement articulé ils ne me lâcheront plus, les invitations se succéderont pour tout savoir de nous et de notre lointain monde accidental. Une rude école d'immersion complète au bout de 3 mois d'apprentissage du farsi…Le cuisinier Hadji parle heureusement un peu anglais car je ne comprend pas grand chose à son dialecte, me contentant de répondre d'un air benêt par des sourires approbateurs. Cela nous permet d'apprendre qu'il a été successivement cuistôt du Hilton Téhéran, himalayiste chevronné (Tour de Trango, Ama Dablam…), avant de revenir à son métier d'origine d'abord pour les pélerins de la Mecque et enfin pour l'agence Iran Mountain Zone, la référence du pays dans ce domaine (la montagne, pas la cuisine !)

Le gouter roboratif de 16h (à base de dates, halva, biscuits et pistaches) est suivi 3h plus tard d'un diner tout aussi nourrissant (soupe à l'orge, riz, viande, chapatis, bière 0°, halva-bis…). Faut dire que Manu & Cédric ont annoncé la couleur : demain ce sera encore plus long (!) et on frisera même la barre des 4000m…

Pauline :

Le départ skis aux pieds laissait présager un long "enroulage" comme Manu et Céd' en ont le secret…et bien nous ne serons pas déçus ! Une très belle journée à tracer des vallons tout blancs. L'alternance : poudre - chaleur - canyon. Que'ste ce que c'est beau ! Rencontre furtive avec le groupe de poursuiveurs (qui s'avèreront être bien des savoyards et haut savoyards, malgré les médisances de mes camarades sur leurs supposées origines germaniques :P). Nous ne les recroiserons pas du séjour…peut être avons nous effleuré leurs traces !

Arrivée au village de Neyakan, après une belle descente dans un canyon (qui a manifestement attiré Bernard), notre nouveau point de chute. Perso je m'y sentirais comme à la maison (le tapis pour faire dodo devient presque moelleux à force). On est surtout dans une maison habitée avec des gens qui vaquent à leurs occupations. On ne comprend pas forcément tout mais ce n'est pas bien grave…

: grand beau, -20°C au départ, puis chaud dès qu'on monte un peu. Cagnard dans la 2ème montée!

: neige poudreuse dans les versants N, printanière dans les pentes S.

Itinéraire ici


Dimanche 26/02 : Taraddou, depuis Neyakan


Altitude min/max : 2400 m / 3980 m

Dénivelé: +1650 m / -3980 m

Longueur totale: 23.5 km


Bertrand :

Il aura fallu attendre le 4ème jour pour skier un sommet nommé. Qui plus est un quasi 4000 ! Mais les 20m manquants étaient un peu haut pour construire un gros caïrn ou une pyramide humaine. Sommet emblématique du vallon de Neyakan, le Taraddou se voit d'un peu partout, comme on le constatera au cours des jours suivant aux alentours de Chelguerd. La réputation de cette belle pyramide semble pourtant avoir du mal à franchir les limites de la mer Caspienne allez savoir pourquoi…

Nouvelle grosse journée après les +1840m de la veille sur le dome de Neyakan (non, ce n'est pas un autre sommet officiel, c'est moi qui ai inventé le nom…). Certains ont un peu serré les dents sur la fin mais l'élite du groupe s'est montré magnanime en les attendant patiemment au dépôt de ski. Les 50 derniers mètres se font à pied avec un petit passage de I+ (voire même II-) court mais pas si commode en chaussure de ski - merci à la courte échelle de Cédric ! Le verrou rocheux vers 3000m se franchit grâce à un petit goulet (50m de portage) pouvant exiger les crampons. Bref cette interminable bavante, le Buet de la région avec juste 100 fois moins de monde (et bien plus de distance…) est agréablement pimentée par de petits obstacles rompant la monotonie.

Ce qui pimentera ma journée de façon bien moins agréable sera le divorce définitif d'une de mes carres avec son conjoint d'origine Dynastar 7 summits. Une 1ère séparation temporaire à l'occasion d'une sortie familiale dans le Queyras laissait certes craindre pour la stabilité du couple, mais la thérapie conjugale, à grand renfort de glu, proposée par l'artisan d'Aiguilles semblait avoir permis de surmonter à jamais la crise entre les 2 époux. Que nenni, quand ça commence comme ça on sait comme ça se termine. "Jamais vu une réparation de carre tenir - un peu gonflé de ta part de venir un Iran avec ça" me dira Manu avec un soupçon de reproche dans la voix. Avant de me prêter, dès le lendemain, la paire de skis de rechange qu'il avait eu la bonne idée d'amener. Des Movements Vertex. Le reste du groupe m'a expliqué que je skiais d'un seul coup "pas si mal". Bref je fais désormais partie de la secte de la pomme suisse.

Sur le chapitre des sectes, c'est Jean-Emmanuel qui nous expliquera le soir même - gentiment et avec un humour désopilant - qu'aligner ainsi les sorties monstrueuses (4700m au cours des 3 jours passés, évidemment agrémentés d'un maximum de plat) nous classait à ses yeux dans la même catégorie que l'Ordre du Temple Solaire. Et qu'il préférait donc nous quitter temporairement avant l'immolation collective finale sur une bavante (qui sait) encore plus terrible…et nous retrouver en fin de séjour à Ispahan !

Céline

Pas grand chose a ajouter à la prose de Bertrand… Au départ on avait été averti qu'on partait pour une grosse journée, mais après 2h de plat ou presque, en voyant le sommet, on s'est dit que c'était pas gagné… loin, loin, loin et haut! Pour finir, on y est tous arrivés, avec plus ou moins d'entrain, mais tous aussi heureux de se retrouver au sommet! Une vue incroyable de là haut, des sommets sur 360°, des frontières de l'Irak au confins du désert, sous un ciel bleu sans une trace d'avion! Belle descente, du grand ski encore une fois, on ne s'en lasse jamais…

Nouille

Manu et Cédric avaient anoncé une grosse, grosse journée, avec leurs sourires enjôleurs. Pour connaître un peu les bestiaux, je m'étais préparé psychologiquement à une grosse, grosse, grosse, grosse, grosse, grosse journée. Et bien ils n'ont pas menti ! En terme de D+ c'était pas l'affaire du siècle mais qu'est ce qu'on a fait de la borne !

Mais, car il y a toujours un Mais, cela le valait amplement !!! La vue au sommet de "la grosse courge" (il semblerait que Tarradu soit le nom d'un légume, ainsi nous l'avons classé de notre propre chef dans la catégorie cucurbitacée) est simplement extraordinaire. Toute l'immense chaîne des Zagros se déploit sous les yeux. Et puis le cadre de la balade était plutôt jolie (canyon, combe fournesque, goulet, combe ventesque, ressaut rocheux sommital), même si j'ai du me mettre en mode "zen-j'ai pas mal-je ne déteste pas Cédric malgré sa trace à gauche raiiiiiiiiiide" dès le passage du goulet, faute à mon psoas droit qui n'a que peu apprécié les 10kms d'approche quasi-plat. Avec Manuel, on a fait les Lanterne Rouge du peloton mais nous y sommes arrivés ! Pas peu fiers !

La descente a tenu toutes ses promesses (sauf sur les premiers 100 mètres) avec une alternance de poudre tassée, moquette à poils courts vers le mi-long. La régalade !!! Elle aura aussi coûté la vie aux Seven Summits de Bertrand, qui feront le bonheur des gosses du hameau. Bon force est de constater que cette aventure courgesque aura eu raison de la volonté de Manuel qui malgré nos supplications [il n'a peut être pas tort quand il dit que nous sommes sous influence :)] et nos propositions de J5 "relax", Manuel donc décide que ce Tarradu sera son dernier exploit iranien à skis. Nous le retrouverons avec plaisir pour la partie "culturelle" du voyage à Esfahan.

: grand beau, -10° le matin, bien chaud dès la fin de matinée, vent sensible sous le sommet.

: comme toute la semaine : poudreuse tassée en versant ombrée, neige de printemps dans les contrepentes au soleil, 0 carton 0 croute.

Itinéraire ici

2ème partie


Beaucoup d'infos sur le ski en Iran ici !


Tourengänger: Bertrand


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Geodaten
 34376.gpx Jeudi 23/02
 34377.gpx Vendredi 24/02
 34378.gpx Samedi 25/02
 34379.gpx Dimanche 26/02

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Kommentare (2)


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Sputnik Pro hat gesagt: Herrlicher Iran !
Gesendet am 10. März 2017 um 14:38
Tolle Fotos. Mag mich auch gerne an meine Iranferien erinnern, die Leute sind dort sehr nett und hilfsbereit. Bei uns wird leider in den Medien meist nur negeativ über Iran berichtet.

Übrigens heisst der Berg Karpūsh, hier ein Link: [spadanaclub.ir/%D8%A7%D8%B7%D9%84%D8%A7%D8%B9%D9%8A%D9%87-%D...], wie bist du auf den Namen "Taraddou" gestossen?

Gruss, Sputnik

Bertrand hat gesagt: RE:Herrlicher Iran !
Gesendet am 10. März 2017 um 14:43
Der Berg wird von allen Einheimischen so bezeichnet ! Heisst so etwas wie grosse Rübe...


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