Traversée de la Pedra da Gavea (Rio) : les yeux de la terreur des grimpeurs...


Publiziert von Bertrand , 6. September 2012 um 15:57.

Region: Welt » Brasilien
Tour Datum:22 August 2012
Klettern Schwierigkeit: V (UIAA-Skala)
Wegpunkte:
Geo-Tags: BR 
Zeitbedarf: 5:30
Aufstieg: 850 m
Abstieg: 850 m

La Pedra da Gavea à Rio est parait-il l'un de plus grands monolithes côtiers du monde, elle domine de ses 830m les plages de São Conrado et Barra da Tijuca au SW de la ville. La "Travessia dos Olhos" (traversée des yeux) est l'une de classiques les plus spectaculaires de la "Cidade maravilhosa" (qui en compte pourtant beaucoup !), une traversée (souvent descendante, pour aggraver les choses...) impressionnante en plein vide dans la paroi sommitale qui permet de franchir 2 cavités (les "yeux") lesquelles contribuent à dessiner, sur la face SW du monolithe, une sorte de visage un peu difforme mais bien visible depuis la ville.

Journée de congé au milieu d'une semaine de boulot à Rio (pas de jaloux, hein, il faisait aussi super beau sur les Alpes à ce moment là !), ça faisait longtemps que j'avais ça en tête bien que pas spécialement amateur de traversées gazeuses. D'autant qu'on voit très bien le sommet du bureau...J'ai failli regretter mon choix au début de la 1ère longueur horizontale, pris d'un début d'accès de vertige devant l'espacement des points et l'exposition vraiment anxiogène...mais les passages plus techniques qui suivent sont heureusement mieux équipés. Attention comme toujours au IV brésilien, c'est du 5a / 5b chez nous et je n'ai pas fait le malin. Je me suis même laissé aller à tirer inutilement des dégaines pour me rassurer alors que dans une situation normale ces jolis passages verticaux mais prisus seraient un pur plaisir de grimpeur. Enfin bref, l'ensemble laisse un souvenir marquant et permet des photos spectaculaires.

Descente par le sentier de la VN elle aussi de toute beauté à travers la forêt tropicale, les bruits d'oiseaux exotiques, les petits singes (et aussi les serpents Jararaca mais selon Luiz Armando il sont - heureusement - peureux et discrets...). Le retour sans transition à la civilisation et au brouhaha du trafic fait évidemment un choc. Rio est en pleine phase de surchauffe (économique, immobilière, automobile, laborale...) à l'approche de la Coupe du Monde 2014 et des JO 2016.

Conclusion : Itinéraire d'ambiance exceptionnel, une des plus belles voies de Rio (et bien plus que ça) toute en traversée en plein ciel au dessus de la mer et de la forêt tropicale. Très, très, très aérien, rien à envier aux Dolomites où à Riglos... Difficultés heureusement contenues sur un rocher priseux et adhérent avec un équipement rapproché (enfin aux standards locaux !).

Météo : Grand beau comme tous les jours depuis 1 mois à Rio, 26°. Comme le disent les cariocas, "ah si seulement l'hiver durait 12 mois !" (il fait souvent 35° à 40° en janvier).

Conditions : Sentier d'approche sec et bien balisé. Voie sèche, équipement plutôt bon au standard brésilien : toujours les mêmes gros clous forés à la main et qui ne sont pas près de recevoir une certification UIAA...mais il y en a 2 par relais (ce qui était loin d'être le cas quand je vivais là bas il y a 25 ans !) et ils sont moins éloignés que d'habitude, ce qui est bien appréciable dans cette longue traversée ! Descente par la VN sans souci, les 30m en II se désescaladent sans peine (si jamais, 2 clous en haut permettent d'assurer ou de rappeler).

Participants : Luiz Armando et moi, seuls. Pas mal de gens sur le sentier de la VN même un mercredi.

Horaire : 12h - 17h30 dont 2 heures d'escalade.

Itinéraire et topo détaillé  :

Du quartier de Barra da Tijuca,emprunter l'avenue Fleming puis l'estrada Sorimã :  se garer au mieux au voisinage de la grille au début de la rue pavée (piste), puis la remonter à pied jusqu'à la guérite du PN où il faut s'annoncer. Emprunter alors le sentier balisé de la VN de la Pedra da Gavea à travers une magnifique forêt tropicale. Vers 700m, peu avant l'unique difficulté rocheuse de cette VN (30m en II), quitter le sentier à G par une sente mal définie se dirigeant vers le pied de l'imposante paroi sommitale de la Pedra da Gavea. L'attaque se site au point haut d'une sorte d'épaule, 1er clou visible.

L1 : 50m tout droit, 5 clous, 4b en dalle et fissure
L2 : horizontale à G en traversant un bref couloir végétal dans lequel il faut un peu descendre avant de continuer. 5 clous, 35m, 4c
L3 : horizontale descendante puis remontante à G avec passage délicat juste après le relais, 35m, 7 clous, 5b (4c obl.), relais sur 1 seul clou à mi chemin entre les 2 yeux. Plein gaz, très très impressionnant...
L4 : horizontale jusqu'au 2ème oeil, toujours en plein vide mais plus facile, 4c, 25m, 5 clous. Relais sur bonne terrasse dans l'oeil, bivouac confortable
L5 : court rappel de 15m en diagonale à G pour attraper un câble d'acier
L6 : diagonale ascendante à G en s'aidant du câble (pas une VF pour autant ! Il n'y a que le câble, paroi lisse et verticale). Mousquetonner les ancrages.

On rejoint une zone végétale, remonter alors une vague sente puis escalader une petite paroi par une sorte de fissure diagonale (II/III, peu exposé, en principe sans corde) avant de déboucher sur le plateau sommital d'où on retrouve le sentier balisé de la VN menant au sommet avec encore une courte brèche équipée d'un câble. Descente par la VN balisée, 30m de rocher à désescalader 100m sous le sommet (II, peu exposé mais patiné, clous pour assurer ou rappeler), reste facile.



Tourengänger: Bertrand


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Kommentare (4)


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MaeNi hat gesagt:
Gesendet am 6. September 2012 um 16:03
Les voyages de Bertrand..toujours fantastiques!

Bertrand hat gesagt: RE:
Gesendet am 6. September 2012 um 16:15
Merci...les vôtres ne sont pas mal non plus...souvent plus audacieux !

CarpeDiem hat gesagt:
Gesendet am 21. September 2012 um 15:23
Toujours en route, ce Bertrand ;-))

Bertrand hat gesagt: RE:
Gesendet am 21. September 2012 um 15:33
Je sais, c'est compulsif...et comme toutes les conduites addictives cela me rend aussi souvent (voire plus souvent) malheureux quand j'en suis privé qu'heureux quand je suis en chemin...


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