Miravidi, un bout du monde savoyard pour contempler le Mont Blanc

Vraiment une jolie découverte pour la plupart que ce bout du monde du Miravidi. Nomen est Omen, ce sommet perdu tout au fond de la Tarentaise sur la chaine frontière franco-italienne est un belvédère exceptionnel sur l'impressionnant versant SW du Mont Blanc. L'itinéraire est en conditions de printemps quasi parfaites ces temps-ci...hélas avec 1 mois d'avance selon Marie-Paule et Daniel grands connaisseurs du coin et qui devaient être déjà montés en haut 5 ou 10 fois.

C'était à leur invitation dans le délicieux chalet du Paradou (à recommander sans modération pour ceux qui font étape par là !) qu'on s'était tous retrouvés en ce beau WE. Le 2ème prétexte étant d'aller assister à la projection de l'incroyable film de Matthieu Bonnier sur sa solitaire à la rame dans le Passage du Nord-Ouest (Groenland - Détroit de Béring, no comment) samedi soir à la Cote d'Aime. Un défi surréaliste et des images absolument sompteuses, on se sentait bien peu de choses devant un gaillard pareil...et le pire c'est qu'on avait en plus l'honneur de lui parler et même de skier avec lui dimanche puisque c'est l'un des innombrables amis de Marie-Paule.

Le samedi, répugnant à nous lever déjà de nuit à Genève pour skier avant la soupe, Agnès et moi avions préféré jouir de l'ambiance printanière des adrets en optant pour un joli circuit à vélo depuis Moutiers (Hautecour - Villard - Montgirod - Villette - Aime - Longefoy - ND du Pré - AR au rocher de Glaisy - Plombières - Moutiers, 1750m de toute beauté); le reste du groupe était au Mont Jovet avec quand même de bonnes conditions en descendant avant 11h.

Anecdote amusante : en remontant la piste au dessus de Versoye dimanche matin tôt (il faisait encore nuit), nous avons doublé...un véloskieur ! Evidemment je me suis fait chambrer par les autres ("ben alors Bertrand, t'es bien ramolli, t'aurais pu faire comme lui, il suffisait de quitter le chalet à 3h..."). Chapeau bas en tous cas. On ne l'a malheureusement pas revu, peut-être se reconnaitra-t-il ici. Toujours est-il que, pris d'une grosse mauvaise conscience après le retour aux voitures, j'ai quand même tenu à faire le retour de Bourg SM au Paradou en footing par le balcon des Adrets de Tarentaise histoire de charger un peu la mule et de défendre mon honneur bafoué...pendant que les autres refaisaient leurs stocks de Beufort à la coopérative ! Bien mal aux jambes à l'arrivée, les années qui passent ne font pas de cadeau malheureusement.

Nivologie : Enneigement convenable dès le replat vers 2050, juste avant le Pont de Chezari. Neige de printemps sur la quasi totalité de la course, la grande pente raide d'accès au Méchandeur passe sans crampons (les 2 plus émotifs du groupe ont quand même fait les 50m du haut à pied...ce qui donne d'ailleurs qques inquiétudes quand on voit l'épaisseur de neige sans cohésion cachée sous la croute de regel !). Du sommet, nous avons tenté de traverser sur le Col du Breuil, 1/2 tour devant la pente raide en traversée (non tracée et bien chargée) vers 2900m, repeautage et retour par l'itinéraire de montée. Merveilleuse descente en moquette décaillée à point entre 12h et 13h à l'exception des 150m inférieurs regelés superficiellement et déjà pourris.

Météo : Grand beau doux puis frais en haut, vent SW modéré, se voilant nettement l'après-midi.

Participants : Agnès et moi, Marie-Paule et Daniel du  Paradou, Matthieu et Anne, Arnaud et Marie-Lo, Claudeet JP, Olivier. Juste 4 autres personnes sur la course ce jour là.

Itinéraire : Chambéry - Bourg St Maurice - Versoye - Piste du Pont de Chezari où on peut monter actuellement en voiture jusqu'à environ 300m (horizontaux) du Pt 1821m (bifurc du sentier du passeur) ou une plaque de neige barre la route, sans doute plus pour très longtemps. Le sentier à pied passe sans souci, on chausse sur le replat vers 2050m, un peu avant les chalets du Pont de Chezari, où l'enneigement est encore abondant (40 minutes de portage). De là se diriger vers la grande pente W défendant l'accès au Vallon de Méchandeur (250m à 35° puis presque 40° tout en haut, neige bien dure le matin), remonter ensuite facilement tout le vallon, puis tirer à G vers 2850m pour gagner facilement le sommet par une série de croupes. Descente idem.