Dent de Broc : arête ouest

L'arête ouest de la Dent de Broc (T6) peut être effectuée par des randonneurs expérimentés jusqu'au pt 1634. A cet endroit, elle croise le chemin venant de Broc;  pour rejoindre le sommet (1829m), on poursuit le sentier longeant le dernier quart de l'arête au sud. Dernière partie T4, déjà bien documentée sur ce site. Quant à l'arête est, elle n'est pas praticable, à ma connaissance.

Pour continuer sur l'arête ouest depuis le pt 1634, il faudrait être équipé pour l'escalade (voies équipées, difficulté jusqu'à 5C), ce que nous n'étions pas.

Mais même avant le pt. 1634, l'itinéraire sur l'arête nécessite une corde et un équipement de rappel. En effet, aux deux-tiers environ, un pic vertical n'est franchissable qu'avec une corde (descente de 15m, une corde de 30m suffit donc juste).

Depuis Montbovon, nous nous rendons à vélo jusqu'à la ferme Le Châtelet (pt 747), située à environ 300m du Pont qui branle (699m) sur La Sarine. Depuis la station d'Estavannens (arrêt sur demande de la ligne Bulle-Montbovon), il faut environ 30 min. à pied pour rejoindre Le Châtelet. De là, monter le chemin forestier jusqu'à la grange La Gissette (pt 803). Environ 20m plus haut commence le chemin de randonnée du sentier qui remonte la vallée entre l'arête de la Dent de Broc et l'arête de la Dent du Chamois. C'est le chemin normal qui mène à la Dent de Broc en toute tranquillité.

Nous choisissons toutefois de prendre directement à gauche à cet endroit, en direction de la forêt. Le champ y dessine un angle à 90 degrés, que l'on aperçoit d'ailleurs clairement sur la carte au 25 000. Il ne faut donc pas s'engager sur le chemin "normal", sinon on se retrouve vite en face de rochers en essayant de rejoindre l'arête plus tard.

Ce n'est qu'en arrivant dans l'angle du champ (alt. 820m environ), que l'on aperçoit un reste de sentier qui se prolonge à l'horizontale dans la forêt. Après env. 100m, on se retrouve nez à nez avec l'entrée d'un ancien bunker (nous sommes à la limite du réduit national de la dernière guerre). Il suffit alors de revenir quelques mètres en arrière, et de monter tout droit, c'est-à-dire de longer les rochers situés sur notre gauche. Montée très abrupte (env. 50 degrés) sans chemin. On se tient aux arbres pour ne pas trop glisser. Après avoir croisé une deuxième entrée de bunker, encore env. 20m de montée et il est possible de rejoindre enfin l'arête elle-même, qui commence d'ailleurs toute en douceur.

A partir de là, il suffit de la suivre. Le premier devra faire très attention à ne pas débloquer des pierres. Je recommande le port d'un casque, même si nous ne l'avions pas.

L'arête se poursuit dans une magnifique alternance de passages faciles, avec peu de déclivité, de rochers à grimper (II-IIIe degré d'escalade), de passages en fil de rasoir, d'épicéas et de sapins juste plantés là comme pour nous barrer la route (pantalons longs recommandés). Après env. 3h, nous arrivons au rappel: il est obligatoire, tous les côtés qui s'offrent à nous tombent dans le vide. Une cordelette et un anneau y relient deux arbres. Notre petite corde de 30m est juste suffisante.

Certains passages de l'arête sont plus raides et plus exposés que d'autres. Chacun est bien entendu libre de s'assurer ou non. Mais l'assurage sans pitons, dans un terrain très accidenté et parsemé d'arbres prend beaucoup de temps. Nous ne découvrons qu'un seul endroit muni de pitons, et nous nous assurons à partir de ce point ; la lame de rasoir qui suit est très exposée mais ne présente pas de difficulté technique. Premier de cordée, j'installe ensuite un relais comme je peux en passant une sangle autour d'un petit éperon rocheux, après les 30m de notre corde. Peu de temps après (altimètre à 1580m), un éperon pointu se contourne par la gauche. Une corde fixe aide à descendre.

Après environ 4 heures de marche, une grande par oi verticale nous oblige à contourner l'arête par la gauche. Mon altimètre indique 1560m (nous sommes effectivement redescendus un peu). Nouvelle montée très raide dans la forêt (rappelant le début de notre aventure), avant d'arriver enfin au pt 1634 sur le chemin qui vient de Broc. Le reste de l'arête, qui semble bien équipé, se fait en escalade (5C d'après mes informations). En ce qui nous concerne, nous la quittons à cet endroit et nous rejoignons le sommet de la Dent de Broc (1829m) par le sentier qui longe le dernier quart de l'arête au sud (encore 200 mètres de montée).

La redescente se fait par le sentier normal en passant par Les Combes et nous retrouvons notre point de départ Le Châtelet après 6h30.