Col de Bise

Le Col de Bise, ainsi que ses voisins Col de Pavis et Col d'Ugeon, sont d'excellents "spots" pour approcher des bouquetins de très près. Lors de deux randonnées précédentes, ces magnifiques animaux avaient été à chaque fois au rendez-vous. Une fois sur la Tête de Charousse, une autre en contrebas du Col de Bise. Je souhaitais montrer ce spectacle à mon amie, qui certes avait déjà vu des bouquetins, mais jamais à moins de 3 kilomètres :) Un premier essai en 2013 à l' Augstmatthorn avait avorté pour cause de brouillard.

Pour les Suisses, une randonnée au Col de Bise s'entreprend normalement depuis La Planche (Novel,  Saint-Gingolph) en passant par les Chalets de Neuteu. Mais les pentes orientées au nord sont humides, grasses et raides. Et impraticables début mai. Un rendez-vous à Genève a fourni l'occasion d'aller visiter ce col par ses pentes sud, faciles et tôt déneigées. L'idée était de parcourir le circuit représentant environ 4 à 5 heures de marche passant successivement au Col de Bise, au Col de Pavis, puis au Lac de Darbon avant de redescendre à Fontaine.

Comme je l'ai mentionné dans les informations relatives au point de départ, bien que l'hiver 2013-2014 fut pauvre en neige, la route des Chalets de Bise était encore barrée au niveau de Fontaine. Nous laissons donc la voiture sur la place de parc en bordure d'un petit lac et nous suivons le sentier pédestre en rive droite. Un panneau indicateur donne les Chalets de Bise distants de 50 minutes.

Le chemin facile traverse la route à deux reprises puis la rejoint peu avant le plateau des Chalets de Bise, 1502m. L'endroit se compose d'un lac et de plusieurs bâtiments, dont l'un au moins offre l'hébergement et de la restauration. Il est désert à cette période de l'année mais certainement très fréquenté en plein été.

Nous poursuivons vers le nord sur un large sentier, le GR5. Selon les estimations officielle, il reste 1h25 jusqu'au Col de Bise. Effectivement, il nous faudra peu ou prou ce temps pour avaler les pentes herbeuses parsemées de plaques de neige. Le sentier raviné et de plus en plus gras ne facilite pas la progression. Mais le terrain est assez facile. Arrivés au col, nous découvrons non seulement le panorama qui s'ouvre en direction de la Suisse (jusqu'au Moléson et au-delà) mais aussi l'accumulation de neige sur les pentes opposées. La décision s'impose: pas question de nous aventurer dans cette neige vierge pour rallier le Col de Pavis. Nous redescendrons par le même chemin.

Est-ce à cause de la neige? Les bouquetins ne sont présents ni au col ni sur les crêtes. On en aperçoit furtivement tout de même deux, entre le col et la Pointe de Pavis. Bien présents, par contre, sont les randonneurs français. Je ne pensais pas croiser une douzaine de personnes un lundi de mai.

Pour la descente nous utilisons au maximum les névés afin d'échapper au sentier glissant. C'est alors que mon amie voit quelque chose au loin: des taches brunes et des dizaines de pointes, nettement à droite de notre itinéraire. Nous décidons de suivre les traces du randonneur solitaire qui nous a précédés et de couper en hors piste vers les bouquetins et le Col de Floray. En 45 minutes, nous débouchons sur la croupe herbeuse à environ 1750m, sur laquelle ils pratiquent le farniente. Là encore, la nature du terrain nous a permis de quitter le sentier sans danger. Seuls deux névés recouvrant de petits ruisseaux demandaient un peu plus de prudence.

Nous passons une bonne heure à côtoyer ces bêtes qui nous laissent approcher à quelques mètres. Certains s'entraînent à croiser leurs cornes, d'autres se dressent pour atteindre des branches de sapin. Mais la plupart broutent ou restent couchés.

A cet endroit nous retrouvons un sentier, celui de la Pointe de Fires/Col de Floray. Il nous ramène aux Chalets de Bise puis, par la route cette fois-ci, à Fontaine (1h30 depuis la croupe aux bouquetins).