ViaJacobi : étape 1a, de Rorschach à Saint-Gall


Published by stephen , 6 April 2024, 18h07.

Region: World » Switzerland » St.Gallen
Date of the hike:17 March 2024
Hiking grading: T1 - Valley hike
Waypoints:
Geo-Tags: CH-SG 
Time: 4:15
Height gain: 570 m 1870 ft.
Height loss: 310 m 1017 ft.
Route:Rorschach – Untereggen – Martinsbrugg – St. Gallen
Access to start point:cff logo Rorschach
Access to end point:cff logo St. Gallen

English version

Le chemin national suisse No. 4 a deux points de départ sur les rives du lac de Constance, avec deux branches qui convergent à Rapperswil. Ayant terminé la branche occidentale entre Konstanz et Rapperswil, je décide de revenir en arrière et de faire la deuxième branche avant de continuer vers l’ouest.

Autant le dire tout de suite : cette étape ne figure pas parmi les plus belles randonnées que l’on peut faire en Suisse. La civilisation urbaine n’est jamais bien loin, on la voit et on l’entend presque tout le temps. Aujourd’hui la météo n’aide pas non plus, la prévision de 15 degrés avec du soleil se révélant être bien trop optimiste. Même si le soleil brille pendant le trajet entre Lucerne et Rorschach, le train plonge dans le brouillard pendant sa descente vers le lac de Constance, et il n’y a pas grand-chose à voir au début de la randonnée au bord du lac (398 m).

Il me faut une éternité pour sortir de Rorschach. La ville est nettement plus étendue que j’aurais pensé et il me faut trois quarts d’heure pour arriver au bout des rues résidentielles qui occupent tout le flanc de la colline au-dessus du lac invisible dans le brouillard. Soit le balisage est mal fait, soit je ne suis pas concentré, mais je me trompe de chemin deux ou trois fois, même si la direction générale est évidente.  Vers le haut des zones pavillonnaires, un homme promène son chien, tout en le dressant pour qu’il s’assoie avant de traverser la rue. L’homme entame un compte à rebours : “3… 2… 1… Sitz!”, après quoi le chien exécute parfaitement l’ordre et pose son derrière. Cela fonctionne parfaitement à deux reprises… puis, la troisième fois, un deuxième chien apparaît soudainement depuis une autre rue et tout semblant de discipline est perdu immédiatement. 

Au point où Rorschach se termine enfin, les bruits de la ville sont remplacés par ceux d’une autoroute. Une collègue qui a fait la partie espagnole du chemin de Compostelle est revenue en se plaignant du fait qu’on marche souvent le long des autoroutes : je comprends sa peine, même si mon passage à côté de celle qui relie Zürich à l’Autriche ne dure qu’une petite quinzaine de minutes. Je passe au-dessus de l’autoroute et monte en pente raide jusqu’à la tour carrée du château de Sulzberg (549 m), où le calme s’installe provisoirement. Le chemin descend dans un petit vallon marécageux le long d’un ruisseau canalisé. Dans le fond plat du vallon il y a plusieurs étangs bordés de champs de roseaux : derrière ces étangs, le plan d’eau plus vaste du lac de Constance est enfin devenu visible, car la brume s’est dissipée au soleil. A côté du chemin, un magasin de ferme self-service propose des Fitness-Wurst… j’aime bien cette notion saucisse qui est bonne pour la forme physique !

Hélas, l’idylle campagnarde ne dure qu’un quart d’heure. A Vogelherd (560 m), la piste gravillonnée que je suis depuis Sulzberg me dépose abruptement au bord d’une route plutôt passagère, qu’il faut suivre à travers les villages de Vorderhof, Mittlerhof et Hinterhof qui, ensemble, forment la commune d`Untereggen. Entre Vorderhof et Mittlerhof, une petite route permet d’éviter celle qui passe au milieu des villages. Et déjà, alors que je quitte Hinterhof en légère montée, toujours sur le goudron, les premières tours de béton et zones industrielles de Saint-Gall apparaissent devant.  

A Steingrueben (660 m), pour la première fois depuis le début de randonnée deux heures auparavant, je me trouve sur un sentier plutôt qu’une piste ou une route. Ce sentier plonge dans la vallée encaissée du Martinstobel, qui forme une barrière naturelle à l’extrémité est de l’agglomération saint-galloise. Je m’arrête sur un banc pour manger mes sandwiches, une pause un peu frisquette car le soleil a déjà abandonné le combat, laissant sa place à un ciel qui s’assombrit rapidement depuis l’ouest. Même dans cette vallée qui avait l’air assez sauvage sur la carte, les bruits de la ville font intrusion : il y a une route principale dans le fond, et les chauffeurs des voitures et motos s’amusent à faire vrombir leurs moteurs dans les virages serrés de la route. En bas de la descente à Martinsbrugg (572 m), je traverse la route, passe au-dessus de la rivière Goldach, puis continue vers le sud par une piste forestière loin au-dessus de la rivière, qui coule à la base de falaises verticales.

Petit à petit, la piste quitte le fond de la vallée, laissant la forêt pour un paysage assez sympathique de fermes, de prés et de collines boisées arrondies. La proximité de la ville se fait à nouveau oublier pendant une vingtaine de minutes. Une montée raide mène à la ferme de Riet (693 m), où deux jeunes femmes préparent leurs chevaux avant de partir en balade, et où les bancs devant la maison sont peints de couleurs vives. Vers le nord, le lac de Constance réapparaît, nettement plus loin désormais.

Peu après, à Schaugenhof (723 m), l’itinéraire rejoint à nouveau une grande route. La banlieue saint-galloise de Neudorf n’est qu’à quelques centaines de mètres, et la ViaJacobi met le cap dessus, avant de continuer jusqu’au centre ville. J’imagine que la plupart des randonneurs prennent le bus ici, car le centre est encore à une heure de marche entièrement urbanisée. Coincée entre des collines au nord et au sud, Saint-Gall est une ville tout en longueur, s’étirant sur sept ou huit kilomètres, de Neudorf à l’est quasiment jusqu’à Herisau à l’ouest. L’itinéraire balisé du chemin No. 4 ne m’attire guère ici, mais j’ai repéré une alternative qui permet d’éviter la ville pendant quelques kilomètres encore en passant par les collines au sud. Je quitte donc provisoirement la ViaJacobi, traverse la route et suit le balisage pour Hueb.

La montée de 100 mètres entre Schaugenhof et la colline qui surplombe Hueb est brutale, surtout dans sa partie inférieure : cela explique peut-être pourquoi les pèlerins anciens et modernes ont choisi l’option urbanisée. Hors sentier, l’itinéraire grimpe tout droit dans le pré raide, puis longe une parcelle de forêt pour atteindre le point culminant de la journée à 815 mètres. Derrière moi, le vaste panorama sur le lac de Constance fait presque oublier la banlieue de Saint-Gall qui s’étend au pied de la colline. Pour la seule fois de la journée, je marche pendant plus de dix minutes sur des surfaces plus douces sous les pieds, je suis content d’avoir choisi cette variante. 

Depuis les quelques maisons de Hueb, je descends vers Notkersegg (780 m), où ceux qui en auraient et les parkings assez peuvent prendre le train jusqu’à Saint-Gall. En ce faisant, ils manqueront pourtant une des parties les plus intéressantes de l’étape. A Notkersegg il y a un ancien monastère entouré d’un joli jardin muré. Plus loin, j’arrive aux Drei Weieren, trois anciens réservoirs qui ont été transformés en lacs de baignade, avec des vestiaires de style chalet à l’ancienne. L’ensemble est bordé d’une pelouse étendue, en été ça doit être très agréable, à quelques pas du centre ville. Aujourd’hui il n’y a personne dans l’eau, et seuls quelques promeneurs occupent les pelouses. De manière assez incompréhensible, le chemin de randonnée balisé se contente de suivra la rue et les parkings qui bordent les lacs au nord, alors qu’il existe un chemin bien plus tranquille qui les contourne par le sud.

Il se met à tomber des gouttes de pluie alors que j’entame la dernière descente vers le centre historique de Saint-Gall. Un sentier très raide passe dans une sorte de petite gorge, traversant et retraversant un torrent qui descend en une série de cascades. A côté du torrent, d’anciens bâtiments industriels qui utilisaient sans doute autrefois l’énergie fournie par l’eau constituent un décor inattendu et intéressant pour cette fin de randonnée. Alors que j’arrive sur le plat, la pluie s’intensifie, mais comme j’ai presque une heure avant le départ de mon train, je passe un peu de temps à flâner dans les vieilles ruelles du centre, avant de me réfugier dans la gare quand la pluie devient trop forte et trop froide pour rester dehors. 

J’espère que la suite du parcours entre Saint-Gall et Rapperswil sera plus jolie que cette étape, sinon je vais regretter ma décision de revenir en arrière pour faire la branche orientale de la ViaJacobi !

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Hike partners: stephen


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