Sé Veillin - Vouvry : voie du Coup de Brosse (20 longueurs)

Il s'agit d'une voie moderne parfaitement équipée, aux cotations accessibles, mais de grande ampleur avec ses 20 longueurs (!) - et un minimum d'engagement puisqu'on ne peut plus descendre dedans au delà de la 10ème longueur. Située à basse altitude juste au dessus de la plaine du Rhône, elle est praticable une large partie de l'année.

Topo détaillé ici

Grandes retrouvailles avec Hugo que nos pérégrinations respectives (Groënland, Balkans...) nous avait un perdre de vue ces derniers mois. Inutile de dire qu'il a tout fait en tête sans sourciller, gardant encore assez d'énergie pour nous raconter ses (més)aventures de photographe professionnel sur les parois de l'Arctique ! Grimper 20 longueurs avec des amis comme lui fait vraiment partie des bonheurs indépassables de la montagne.

Ce genre de voie n'a effectivement pas l'élégance élancée d'une classique sur un beau pilier, un peu comme l'arête sud moderne de l'Aiguille des chamois c'est plutôt une suite de ressauts recousus ensemble par des transitions de gradins ou des bouts d'arête horizontale. Mais la grimpe y est souvent très chouette dans ce niveau là, chapeau à l'ouvreur pour son coup d'oeil et son travail d'équipement et de défrichage !

Pour Agnès et moi le coin revêt une signification particulière puisque Vouvry est notre lieu d'origine sur notre carte d'identité suisse (Agnès de naissance, moi par mariage)...bon il y a pas mal de coins plus glamour en Valais, et la belle famille y est de plus bien distante aujourd'hui. Mais c'était sympa de revenir sur les traces des ancêtres dans ce patelin qu'on aurait sinon aucune raison de visiter !

Conditions du jour : malgré les 24h de pluies diluviennes jusqu'à la veille au matin, la voie était parfaitement sèche à l'exception des 10 premiers mètres (faciles et shuntables par la gauche si nécessaire). Equipement effectivement remarquable (j'ai pas dit suréquipé, hein, d'ailleurs ce n'est jamais suréquipé !), y compris dans les longueurs faciles ce qui rend l'itinéraire aisé à suivre - d'autant que le topo c2c est très précis. On était partis avec 60m x 8mm en flèche (donc longueur de 30m maxi) afin de faciliter les manips, mais cela oblige quand même régulièrement les seconds à démarrer un peu avant que le 1er ne soit au relais. ce n'est cela dit jamais vraiment un souci vu que les départs sont en général simples, il faut juste impérativement scinder L11 comme suggéré sur le topo.

Les cotations proposées nous ont paru justes...sauf peut-être le pas clé de L13 qui vaut à mon avis plus que 5c si on ne touche rien (la prise de pied stratégique est tellement patinée qu'elle est inutilisable !). Mais c'est juste 2m et il est tb équipé pour artifer en A0. Ce n'est sinon jamais très soutenu dans la cotation. Le rocher est presque toujours beau, ce qui n'est pas évident vu du bas...les rares parties délitées (en général les transitions) sont faciles et déjà purgées, donc sans souci avec un minimum de pied montagnard. Agnès et moi (en second) avons gardé les chaussures d'approche sur la 1ère partie jusqu'à R8, ensuite on n'était quand même pas fâchés de mettre les chaussons !

Si la voie était sèche ce n'était pas le cas de la descente qui nous a paru bien plus rugueuse que la description : sol détrempé + feuilles mortes + arbres et branches couchées --> on a trouvé cette forêt escarpée bien casse-gueule même si ce n'est jamais exposé. Le début horizontal passe encore mais la descente vers le torrent est vraiment très chaotique, une bonne partie des cordes fixes ont été abattues par les arbres. Après le torrent on retrouve heureusement une assez bonne sente, qu'on a fini par perdre sur le bas - mais il suffisait alors de traverser 50m vers la droite pour tomber sur le sentier balisé venant de Torgon. Bref si c'est mouillé mieux vaut de bonnes chaussures, un baton...et la lumière du jour ! Bon pour être objectif Hugo, qui avait marché des semaines dans ce genre de terrain (ou bien pire !) au Groenland, était moins ému que nous; c'est peut-être simplement qu'avec l'âge on finit par avoir 2 pieds gauches.

Fréquentation : 1 cordée loin devant nous, une autre derrière montée par VTE jusqu'à R8 qui nous a rattrapé tout à la fin, donc aucune gêne.

Météo : beau voilé le matin puis couvert dès 12h30 avec même quelques gouttes de temps à autre, mais de loin pas de quoi mouiller le rocher. MétéoBlue une nouvelle fois bien plus juste (ie pessimiste...) que MSuisse sur ce coup-là. Douceur incroyable pour une fin octobre, on a quasiment tout fait en T-shirt (le soleil - s'il y en a - éclaire la voie au moins jusqu'à 14h30/15h en cette saison). Les sommets alentours étaient saupoudrés à l'ombre au dessus de 3000m.

Accès : bien mauvaise conscience de prendre pour une fois la voiture après avoir lu la belle sortie de notre copain Alex une semaine plus tôt en bike & climb...mais 2x2h30 depuis Berne en TC pour une voie de 20 longueurs fin octobre on n'a pas osé. Et effectivement on se serait mal vus devoir descendre à la frontale...Ne pas se garer devant la ferme de Perret mais une piste plus loin à l'est, de là maxi 10mn jusqu'à l'attaque (bien lire le topo, cf aussi trace GPS).

Horaire : départ 9h40, attaque 10h, sortie 16h/16h50, retour 18h20

Participants : Hugo, Agnès & moi