Zwischbergental : Cima Verosso

Grosse vague de froid et chutes de neige à la fin de l'été, mieux vaut gagner le sud du Valais, plus chaleureux, et c'est donc une nouvelle visite à la Zwischbergental qui s'impose !

J'abandonne mon véhicule près de la station électrique de Bord où se trouve également une sympathique place de pic-nic. J'utilise ensuite l'ancien sentier qui monte à travers la forêt de Liechtholzegga. Le départ peut être difficile à trouver car il ne se trouve plus à l'endroit indiqué sur les anciennes cartes. Il faut s'engager dans une sente assez raide, sans balisage, principalement empruntée par le gibier. On arrive d'abord à un premier pylône électrique, puis, vers 1467m, on tombe sur le restes d'un ancien bisse (baptisé par me soins "bisse inférieur de Piäneza" afin de le distinguer du bisse supérieur que l'on suivra plus haut).

Vers 1500m, on trouve les quatre pieds d'un ancien pylône ainsi que tout un tas de boulons et d'écrous ayant servis à l'assembler. A 1550m, le sentier disparaît et il faut se frayer un passage à travers un sous-bois gazonné et pentu qui pourrait être problématique par temps humide. Raison pour laquelle il est préférable d'éviter cette voie à la descente, voire même d'y préférer le sentier officiel sur l'autre rive de la Kapänz si vous n'êtes pas à l'aise dans ce type de terrain.

Près du P.1641 se situe l'ancien lit du bisse supérieur de Piäneza qui se jette dans un couloir très raide équipé, dans un lointain passé, d'un sentier permettant son entretien. Ce n'est donc pas en aval mais en amont que je vais remonter son cours, en pente légère. L'endroit semble être entretenu, j'y ai constaté quelques coupes récentes. On rejoint la route de Waira vers 1720m que l'on suit en passant par l'alpage rénové de Cagranda, et celui, abandonné, de Pussetta (construit en 1816).

A 1830m, la route traverse le torrent de la Kapänz. Et c'est avant le pont, sur la rive E que je tente mon "exploit" du jour en tentant de rejoindre la ruine située à 2061m. Le début est simple, il suffit de suivre une trace évidente qui serpente à travers un ancien pâturage recouvert de rhododendrons, puis traverser un bois vers 1885m. A cet endroit, la trace se confond un bref moment avec un modeste ruisseau. Quelques cairns indiquent le cheminement. Il faut ensuite traverser le bras E de la Kapänz vers 1932m, puis le second bras vers 1950m où l'on apercevra les premiers balisage sous forme de traces rouges peintes sur les arbres ou les rochers. On remonte jusqu'en haut d'une petite combe (2020m). De là, une sente bien tracée part à l'est, traverse une seconde combe et rejoint le bras E de la Kapänz que l'on suit jusqu'au sentier indiqué sur CNS (vers 2060m).

Non loin de là se situe une ruine à la forme rectangulaire allongée, relativement étroite. Le plus grand compartiment devait abriter le bétail et le second, plus modeste et équipé d'une niche, devait être réservé au berger.

Je continue cette fois en direction de l'ouest en suivant le sentier indiqué sur CNS, au balisage délavé, qui semble avoir perdu son statut officiel de "chemin de randonnée". Au premier lac, je le quitte pour emprunter une vieille sente qui me permet de rejoindre le sympathique alpage de Tschawina, encore actif, où l'on trouve une belle source aménagée.

Je repars en direction du P.2150 par un autre sentier au balisage toujours autant délavé et ayant également perdu son statut. C'est l'hécatombe dans cette région, seules les autoroutes semblent encore entretenues...

J'arrive au gigantesque Tschawinersee, puis près de son cousin, le Oberer Tschawinersee, mais sans l'atteindre car je m'engage à l'est, sur une sente balisée par le CAI (merci à nos amis italiens!), qui traverse facilement un pierrier, puis monte de façon assez raide au Passo di Oriaccia. Col frontière qui permet de rejoindre l'alpe du même nom et le hameau de Pizzanco, si l'envie vous en prend. Mais aujourd'hui, je vise la Cima Verosso en gravissant facilement quelques gazons et pierriers.

Le sommet est vaste. Il bénéficie d'un immense cairn où se trouve, logé dans une boite métallique, le livre des passages. Non loin, un monument commémore le souvenir d'un personnage de la région. Et c'est évidemment à ce moment là que des rafales de vent, puissantes et glacées, ont décidé de me gâcher la journée. C'est donc la mort dans l'âme que j'entame la descente en direction de la Bocchetta di Gattascosa. Le vent est tellement violent qu'il faut surveiller chacun de ses pas. Arrivé à l'antécime 2407m, je m'égare un peu, des personnes ayant construit des cairns indiquant une mauvaise direction. Groumpf, c'est malin, ça. Mais j'arrive finalement sain et sauf au col, d'où je pensais ensuite gagner le Passo di Monscera en passant par la Cima Mattaroni et la Cima del Tirone, mais la violence d'Eole m'en a dissuadé.

Je me rabats donc sur l'itinéraire de la montée, en passant par Härd, cette fois. Ce n'est qu'une fois au fond de la vallée que le vent s'est calmé. Evidemment (bis !).

Néanmoins, une bien belle journée ce fut.