Tour des crêtes au-dessus du Grosser Runs

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Cela faisait longtemps que je voulais faire ce tour. J’étais déjà monté au Spital depuis Gross, mais je ne connaissais pas la suite du parcours. Une belle journée d’automne avec du soleil et une visibilité parfaite : voilà exactement les conditions qu’il me fallait.

Depuis l’arrêt de bus Unteriberg Nidlau, je remonte une rue résidentielle, puis un sentier qui monte le long d’un ruisseau, avant de s’enfoncer très vite en forêt, avec de jolies vues en arrière vers la vallée et le village. La première partie de la montée est la plus raide de la journée, avec de nombreuses marches en rondins de bois. Cette partie raide se termine à Adler (1180 m environ), où le sentier quitte la forêt et rejoint une large piste empierrée. A partir de ce point, la vue est magnifique et le restera jusqu’à la fin de la randonnée.

La carte indique de nombreuses zones marécageuses au-dessus d’Adler et je m’attends à un parcours boueux, mais la piste évite les endroits les plus humides, serpentant à droite et à gauche pour trouver du terrain sec. L’eau est pourtant bien là, on l’entend gargouiller partout. Je me fais doubler par deux couples, chacun avec un tout jeune enfant dans un porte-bébé. L’un des enfants, voyant une voiture garée à côté du chemin, l’identifie correctement : Oh ! Une Audi !  Ça doit être la surprise de voir autre chose qu’une Subaru dans ces contrées qui a provoqué son éclat soudain de voix… La piste continue jusqu’aux deux chalets situés juste sous le Spital, d’où il suffit de monter tout droit dans le pâturage jusqu’au sommet (1574 m).

Le panorama depuis cette modeste bosse est à couper le souffle, ça doit être l’un des plus beaux points de vue de la région. Que ce soit vers les Mythen, le Druesberg, le Glärnisch ou le Sihlsee, c’est tout simplement superbe. Je suis pourtant un peu inquiet de voir que le versant nord du Gschwändstock est enneigé : je ne m’y attendais pas et je me demande si ça passera ou pas. Je descends vers le sud, puis continue à plat et en forêt (bien boueux par endroits) jusqu’à la Rägenegg (1590 m donc plus haut que le Spital, je ne l’aurais pas cru). C’est ici, allongé dans l’herbe un peu en dessous du point culminant, que je mange mon sandwich et ma pomme, avant de faire une longue sieste (la dernière de la saison ?) sous le soleil dont la chaleur est surprenante.

La montée au Gschwändstock (1614 m) ne pose pas de problème malgré la neige qui a saupoudré le versant nord, qu’un sentier étroit gravit en traversée montante, dans une pente bien raide. La première partie de cette montée est glissante, mais c’est en raison de la boue et pas de la neige. Plus haut, la crête se rétrécit, devenant exposée d’abord à droite, puis des deux côtés à l’approche du point culminant. Il n’y a cependant aucune difficulté, on est dans le haut du T2 mais sans plus. Passé le point le plus haut, une courte descente très raide et glissante (de nombreuses racines) débouche sur du terrain plus plat, sous le sommet de la Butziflue vers lequel il ne semble pas y avoir de sentier.

Tournant maintenant vers le nord, je descends par quelques lacets (terrain très gras ici, avec des racines et des pierres très glissantes), puis par une série de montées et de descentes, le plus souvent en forêt, jusqu’à la Stockhütte (1453 m). Je continue par une piste qui descend dans un premier temps, puis remonte vers Amselgschwand, où il y a une place de barbecue aménagée face au panorama toujours aussi époustouflant. Une courte montée raide mène au sommet de l’Amselspitz (1491 m), qui ne mérite pas vraiment le nom de Spitz, surtout quand on le compare au Zindelspitz, là-bas vers l’est ! La descente du côté nord est bien raide, sur un sentier qui fait de nombreux lacets, encore une fois assez glissant par endroits. Je passe à côté du chalet d’Amslen, puis continue hors sentier jusqu’à la croix sur le sommet du Chli Amslen (1399 m), ce qui me permet de faire passer mon compteur de dénivelée positive au-dessus des 1,000 mètres.

Je descends dans des pentes d’herbe raides et labourées par les vaches jusqu’à Ufem Tritt, puis par un sentier parfois assez malcommode et très boueux dans sa partie inférieure, avant de retrouver le plancher des vaches horizontal au Chüeboden bien nommé. La dernière heure de la randonnée se déroute pour la plupart sur de petites routes, avec quelques sentiers pour couper par-ci, par-là. Il est cinq heures, les ombres s’allongent et le soleil couchant touche les crêtes, créant de beaux contrastes clair-obscur alors que j’arrive aux premières maisons d’Einsiedeln. Une journée magnifique et un parcours à recommander absolument !