Engstlenalp (BE) – Engelberg (OW) – Attinghausen (UR)


Publiziert von bertrand19 , 6. Oktober 2016 um 20:16.

Region: Welt » Schweiz » Obwalden
Tour Datum:17 September 2016
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Zeitbedarf: 2 Tage
Strecke:Engstlenalp (BE) – Engelberg (OW) – Attinghausen (UR)
Unterkunftmöglichkeiten:Engstlenalp; Jochpass; Engelberg; Äbnetalp

Engstlenalp – Engelberg – Attinghausen (UR)
« Ne rien faire d’autre que de prendre son sac et ses souliers », me disais-je en m’arrachant au quotidien du bureau et de la maison. L’ami Andreas avait tout préparé « un itinéraire que je rêve de faire depuis longtemps », comme il me l’avait confié.  Une telle motivation, une telle envie de partager ne se refusent pas et qu’importe si la forme physique est plutôt moyenne et que les prévisions météo sont, dirons-nous, plus que mitigées.

C’est sous un ciel gris et une ambiance pluvieuse que le bus postal se hisse au travers des alpages vers l’hôtel Engstlenalp, une de ces belles auberges de montagne du XIXe siècle magnifiquement restaurée. Le dîner sous les lambris de la grande salle à manger nous ferait presque revivre la Belle époque et ses hôtes de toute l’Europe venus se plonger dans cette ambiance alpine qui les inspira tant.
Le lendemain, petit-déjeuner dans la même salle à manger. Un jeune homme solitaire attire mon attention. Il y a une troisième tasse prête pour lui à notre table, mais il en choisit de s’installer ailleurs. Le patron finit par le ramener à la juste table. Nous faisons rapidement connaissance de Fabio, jeune restaurateur de Villareal, petite ville du nord du Portugal, qui suit la Via Alpina 1 de Montreux à Vaduz. Vingt kilos sur le dos et l’énergie de la jeunesse.

Un ciel presque dégagé, un beau soleil matinal colore les montagnes toutes luisantes des averses nocturnes. Un beau soleil qui nous donne de l’énergie pour grimper les 400 m de dénivellée vers le Jochpass . Nous choisissons le sentier de l’Alptal  qui nous offre rapidement une superbe vue dégagée sur les Alpes du Haslital, mon coin préféré des Alpes bernoises.
Au col, chapeauté de son complexe hôtelier et gastronomique, nous faisons une pause reconstituante puis entamons la longue descente vers Engelberg. D’un côté la montagne sauvage, de l’autre la noria des télécabines qui déversent leurs cohortes de touristes d’un jour sur le Titlis. Ici, une belle paroi avec ses couches de schiste, là, le chaos des pylônes du téléphérique : étrange coexistence de deux mondes que l’on n’arrive pas vraiment à mettre ensemble.

Depuis le lac de, le chemin longe une réserve de faune. Les marmottes pullulent et les chiennes d’Andreas sont survoltées. Une pensée iconoclaste me traverse l’esprit : a-t-on voulu trop bien faire et n’y aurait-il pas surpopulation de cette icône de carte postale de la faune alpine ?
La descente finale sur Engelberg est longue et pénible. Les bords de l’Aa, le torrent qui traverse la station, portent encore les stigmates  des inondations de 2013,  nouvel épisode d’une longue liste de d’intempéries dans cette station de Suisse centrale qui attire les touristes du monde entier. A quelques mètres de là, les autocars de tourisme par dizaines s’alignent sur le parking du téléphérique du Titlis.
Tout à coup, au détour d’un chalet, revoilà Fabio. Le temps de la rencontre s’ouvre naturellement à nous. Rendez-vous est pris pour le dîner. On parlera de tout… Les rencontres spontanées, c’est cela la randonnée.

En ce dimanche matin, Engelberg, ses grands hôtels et ses chalets semblent encore endormis. Nous suivons le sentier de la vallée de l’Aa, qui s’élève très progressivement. Rapidement, la nature alpine reprend ses droits. La brume tenace se déchire par endroits laissant entrevoir des sommets massifs qui s’élancent vers le ciel. ^Nous décidons de profiter du petit téléphérique de l’Äbnetpal pour gagner quelques deux centres mètres de dénivelée. Depuis la petite station supérieure, c’est le silence qui nous entoure, un chemin qui part vers un horizon infini au milieu d’un parterre d’alpages qui se perd dans la brume. Je retrouve « ma+  Suisse que j’aime loin du flot des touristes. Nous faisons une halte à l’Alpe de Blacken, avec sa petite chapelle toute blanche. Nous dégustons une soupe de légumes dans une salle digne d’un film de Reusser, avec son crucifix suspendu au-dessus des convives. Quatre hommes s’apprêtent à prendre leur repas du dimanche, dehors, un berger rassemble ses vaches en modulant des « komm, komm » sur une sorte de mélodie sortie du fond des âges.

Commence la longue montée vers le col de Surenen dans un paysage grandiose. La montée est longue et demande une certaine endurance. Je ne sais plus très bien où je suis, cela pourrait être le highland  d’Ecosse ou encore un quelconque plateau tibétain ou une vallée islandaise. Mon esprit s’évade vers une sorte d’universel qui me fait oublier l’effort, la sueur et les raideurs musculaires. Quelques troupeaux de mouton émergent de la brume. Le brouillard s’épaissit et la montagne cache ses formes derrière un voile de mystère. Malheureusement, il ne nous quittera plus jusqu’à Bristi. A la gare de la télécabine qui nous descend vers la vallée uranaise, nous retrouvons Fabio. Derniers échanges, adieux et promesses de s’écrire.
Ces deux jours, le temps de l’humain a repris ses droits. Je me promets de le revivre tant que mes forces me le permettront.
 
 
 
 
 
 

Tourengänger: bertrand19


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