Traversée de la Svanétie J3 : Mestia - Chvabiani

Enfin une journée tranquille après la terrible bambée de la veille sous la pluie. Etape champêtre dans les alpages, de hameau en hameau, on pourrait se croire chez nous si ce n'était la profusion d'animaux domestiques en liberté se baladant au bord du chemin parfois loin de toute habitation, vaches, taureaux (paisibles !), cochons, chevaux, chèvres et moutons. Pas de patou alors que loups et ours sont parait-il bien présents dans le Caucase, allez comprendre. A défaut de sommet (la vue imprenable sur l'Ushba est une nouvelle fois remise au lendemain !), l'océan floral à travers lequel nous nous frayons un chemin est toujours aussi impressionnant que ce soit en taille ou en couleurs, à croire que Monsanto est passé par là pour les aider à doper leurs orchidées aux hormones !

La vallée suivante, après la descente du col, est remplie de petits hameaux visibles de loin par leurs spectaculaires tours de guet, l'emblème de la Svanétie. La plupart de ces tours ont plus de 800 ans et sont encore en étonnamment bon état (bon le classement à l'Unesco a aussi permis de dégager des fonds pour les entretenir), les plus hautes dépassent les 20m de haut et quasiment chaque ferme possède la sienne, faisant ressembler de loin les groupes d'habitations à des pelotes d'aiguilles. Ces tours avaient d'abord pour fonction de se protéger des envahisseurs venus (déjà !) de Russie ou de la Mer Noire, mais servaient aussi de refuge en cas de conflits sanglants entre habitants (genre Kanun albanais, tu as fauté avec ma soeur - je vous zigouille - je me planque en haut de ma tour quand les frangins débarquent pour faire justice...). Accessoirement elles permettaient de temps à autre de se protéger des avalanches de fond au printemps, particulièrement monstrueuses dans ce massif montagneux escarpé et très enneigé de part la proximité de la Mer Noire.

L'étape n'ayant pas trop entamé les forces d'Arnaud, il a passé la fin de l'après-midi à récolter des framboises avec les gamins du village pendant que je tentais de baragouiner russe avec le patriarche local (les moins de 50 ans ont hélas cessé de parler russe, sans apprendre l'anglais pour autant...). Diner toujours aussi roboratif à base de kachapuris à la ricotta ou à la viande, de salades diverses (excellentes), de fromage sec et salé (pas terrible), le tout dilué par des rasades de vin géorgien (du blanc, pour changer) qui se boit toujours aussi facilement. Comme d'habitude les restes du repas sont resservis (froids) au petit-déjeuner puis sous forme de pack-lunch ce qui incite à ne manger qu'à sa faim. Bref, même si la gastronomie locale est dans l'ensemble plutôt séduisante, pas de risque de grossir en trek ici comme c'est parfois le cas au Népal ou au Maroc...

La suite ici

Météo et conditions du jour : Ciel couvert > 2500m toute la journée mais pas de pluie, très doux, vent nul. Sentiers (enfin quand ils existent...) détrempés par le déluge de la veille, balisage on ne peut plus que parcellaire jusqu'au col, la descente se fait plus facilement à vue

Détails pratiques : Pas mal d'hotels / lodges à Mestia, nous étions nourris et dorlottés au Guesthouse Ushba. Logement chez l'habitant bien plus spartiate à Chvabiani. Tous les villages étapes sont accessibles par des pistes carossables, il est donc facile de voyager léger avec un véhicule suiveur, ce qui rend la destination idéale en famille. Plus d'infos générales figurent en J1

Participants : Zaza, Stretta, Agnès et moi, Cécile (14a), Arnaud (10a), Patricia, Sybille, Iamse Barliani (guide)

Horaire : 9h15 - 16h avec de longues pauses