Le Chasseron, traversée de Môtiers à Sainte-Croix


Publiziert von stephen , 24. Juni 2015 um 19:22.

Region: Welt » Schweiz » Neuenburg
Tour Datum:21 Juni 2015
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VD   CH-NE 
Zeitbedarf: 5:00
Aufstieg: 900 m
Abstieg: 700 m
Strecke:Môtiers – Poëta Raisse – Le Chasseron – Ste-Croix
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Môtiers
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Sainte-Croix
Kartennummer:241 Val de Travers

English version here

Ce dimanche, je mets ma traversée lac de Constance – Léman provisoirement de côté, pour répondre à l’invitation d’une amie basée à Neuchâtel. Elle a proposé de monter au Chasseron par les gorges de la Poëta Raisse, puis de descendre sur Ste-Croix. C’est un classique du Jura neuchâtelo-vaudois, l’une des premières randonnées que j’ai faites quand je suis arrivé en Suisse, au printemps 1998.

C’est le jour le plus long ou le premier jour de l’été, selon le journal que l’on lit (le 1er juin était déjà le premier jour de l’été selon les médias, c’est donc le deuxième premier jour de l’été). Tout ce que je peux constater en me levant, c’est qu’il pleut. Il pleut à Lucerne où je prends le train, il pleut à Olten où je change une première fois, et il pleut encore à Bienne pendant mon deuxième changement. Cela me rappelle que par trois fois déjà, j’ai dû abandonner une montée au Chasseron à cause de la météo, et je me demande si aujourd’hui sera la quatrième fois. Mais par je ne sais pas quel miracle, la pluie s’arrête deux minutes avant que j’arrive à Neuchâtel, où je retrouve mon amie et change de train pour la dernière fois. Même à Môtiers, dans un Val de Travers souvent humide, il fait sec. Peut-être que la chance sera avec nous.

Nous commençons à marcher vers 10h 15, quittant la gare par la rue principale du village, bordée de belles maisons anciennes au style typique de la région. Une exposition d’art en plein air a lieu ici pendant l’été ; il y a des "installations" un peu partout dans le village, et de nombreuses maisons sont elle aussi décorées de petites touches originales. Nous nous demandons comment un village aussi tranquille est venu à organiser un tel événement… le projet d'un villageois passionné et excentrique, peut-être ?

En bordure de village, nous quittons la route et nous engouffrons dans une forêt sombre, suivant une piste caillouteuse qui longe un lit de torrent complètement à sec. Lors de ma première visite ici, en mai 1998, ce lit de rivière m'a surpris et choqué ; quelques week-ends auparavant j'avais découvert les gorges de l'Areuse en crue, et je m'attendais à quelque chose du même genre ici. Depuis, j'ai fait ce parcours plusieurs fois sans avoir jamais vu la moindre goutte d'eau à cet endroit. Pourtant, plus haut dans la gorge, le ruisseau coule bel et bien : il doit s'enfoncer sous terre à un endroit ou un autre.

Après un début facile, au-delà d'une passerelle en bois très glissant, le sentier devient plus étroit et la pente se redresse. C'est le début des gorges de la Poëta Raisse, que nous remontons en un peu moins d'une heure. Il règne une ambiance de forêt mystérieuse, presque enchantée ; tout est très vert et très humide. Le passage des endroits les plus raides est facilité par de vieux escaliers en pierre érodée par le temps. Par endroits, le sentier est sécurisé par des chaines ou par des mains courantes en métal, très anciennes et rouillées, amincies par les milliers de mains qui les ont saisies au fil des décennies. La pierre calcaire du Jura semble toujours glissante, même par beau temps. Aujourd'hui, après une bonne quantité de pluie, il faut faire attention en posant les pieds, car il y a des endroits où une glissade pourrait faire très mal.  

Après un dernier défilé entre de hautes falaises, le sentier quitte les gorges et notre montée se poursuit plus doucement. Nous remontons une vallée boisée, puis émergeons de la forêt à l'alpage de la Vaux, où un chalet isolé domine une cuvette entièrement entourée de forêt. Les vaches ne sont pas encore montées ici et la flore alpine est abondante et colorée.  De nouveau en forêt, la montée se poursuit de manière moins intéressante, jusqu'à ce que, vers 1400 mètres, la forêt fait enfin place aux crêtes et aux alpages du Jura. Cette partie de la randonnée est moins belle que dans mes souvenirs et, même si le sommet du Chasseron apparaît devant nous, il est très quelconque vu de ce côté, une simple colline arrondie. Tout la drame du Chasseron se cache de l'autre côté.

Après le chalet de la Grandsonne-Dessus, le sentier gagne l'arête nord large et arrondie du Chasseron, et la vue s'ouvre subitement de tous les côtés. A gauche il y a le lac de Neuchâtel et la ville d'Yverdon entourée d'un patchwork de champs. Au-delà, il devrait y avoir toute la chaîne alpine, mais tout est caché par les nuages et nous ne pouvons qu'imaginer la forme des sommets invisibles… ce nuage un peu moins gris vers le sud-ouest, serait-ce le Mont Blanc ou un simple cumulus ? Derrière nous, un dégradé de crêtes pâlit en s'éloignant vers l'est, alors qu'à notre droite, la vue s'étend loin au-delà de la frontière française. A 13h 15, nous terminons notre montée au Chasseron en traversant un grand troupeau de vaches qui, comme toutes les vaches suisses, ont décidé de squatter le sentier plutôt que les hectares d'alpage vide à côté. Nous sommes ici à 1606.8 mètres très précisément selon la carte ; jamais je n'aurais cru que nous avons fait presque 900 mètres de dénivelée, cette montée se fait vraiment très facilement. Du côté est du sommet, des précipices plongent à la verticale vers le vallon des Dénériaz, offrant des échappées vertigineuses sur les chalets en contrebas.

Même si nous avons échappé à la pluie, de gros nuages menaçants occupent le ciel vers l'ouest, au-dessus des Aiguilles de Baulmes et des falaises du Mont d'Or. Il y a un restaurant juste sous le sommet, côté lac, et nous décidons d'y manger, même si j'ai amené des sandwiches. Il fait assez frais pour un mois de juin, nous avons envie de manger chaud, et au chaud. On nous installe à une table à côté de la fenêtre, avec une belle vue sur le lac et l'endroit où les Alpes auraient dû être.  Un bon steak, des frites et une excellente bière rousse brassée à Ste-Croix, que demander de plus ?

Nous passons une heure et quart à discuter et à regarder les cyclistes dévaler la route d'alpage vers Bullet, puis nous nous remettons en route pour la descente beaucoup plus courte vers Ste-Croix. Devant, les nuages continuent de menacer, mais c'est une menace qui ne sera réalisée et petit à petit, le soleil et le ciel bleu prennent le dessus. A notre droite, de grands ravins fleuris descendent vers le vallon des Dénériaz alors qu'à gauche, les pentes sont beaucoup plus douces et il y a plusieurs téléskis qui doivent monter depuis les Rasses, en-dessous.  La descente est plutôt raide, passant par des alpages et des zones boisées, avant de nous amener en moins d'une heure et demie à la petite ville de Ste-Croix.  C'est un endroit un peu singulier, une ville industrielle au milieu de nulle part, à 1100 mètres d'altitude. La ville a vu de meilleurs jours ; de nombreux commerces et maisons ont l'air vides et semblent être à l'abandon. La gare offre un contraste saisissant : elle est pimpante, fraîchement rénovée avec un quai fleuri. Le petit train arrive et, bientôt, nous ramène vers la plaine 700 mètres plus bas, faisant un détour considérable vers l'ouest pour perdre de l'altitude en douceur.  Nous passons au-dessus de Vuiteboeuf et de Baulmes puis, un quart d'heure plus tard, traversons ces deux villages dans le sens opposé, avant d'arriver à Yverdon.

Nous avons eu de la chance ; aujourd'hui, il a plu à peu près partout, mais nous n'en avons pas eu la moindre goutte. Et, malgré les nuages et l'absence relative de panoramas, cela m'a fait très plaisir de refaire cette randonnée de mes "débuts" suisses.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


Minimap
0Km
Klicke um zu zeichnen. Klicke auf den letzten Punkt um das Zeichnen zu beenden

Galerie


In einem neuen Fenster öffnen · Im gleichen Fenster öffnen


Kommentar hinzufügen»