Depuis Entlebuch vers l’Alpiliegg et le Burggrabe


Publiziert von stephen , 16. April 2015 um 23:12.

Region: Welt » Schweiz » Luzern
Tour Datum:12 April 2015
Wandern Schwierigkeit: T2 - Bergwandern
Wegpunkte:
Geo-Tags: Pilatusgebiet   CH-LU 
Zeitbedarf: 4:00
Aufstieg: 780 m
Abstieg: 780 m
Strecke:Entlebuch – Alpiliegg – Finsterwald – Burggrabe - Entlebuch
Zufahrt zum Ausgangspunkt:cff logo Entlebuch
Zufahrt zum Ankunftspunkt:cff logo Entlebuch

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Après un week-end pascal bien frais, c’était inévitable que le retour au bureau s’accompagerait d’une montée en flèche des températures. Heureusement, le beau temps a persisté toute la semaine ; le chauffage central est éteint et les manches courtes et blousons légers ont remplacé les pulls et vestes lourdes. Après un samedi un peu gris qui m’a permis de me débarrasser des lessives et des courses, la météo de ce dimanche s’annonce parfaite. J’ai plutôt envie de faire une petite randonnée “relax” ; de toute façon, il est bien trop tôt dans la saison pour s’aventurer vers des sommets encore enneigés. Je décide pour une balade de quatre heures pas trop loin de la maison, ce qui me donnera le temps de flâner, de faire des pauses et des siestes, peut-être même de tenter quelques croquis. 

Je démarre à dix heures et demie devant la gare d’Entlebuch, blotti au fond de sa vallée mais déjà à 683 mètres d’altitude, ce qui me laissera encore quelque 600 à monter pour atteindre la crête de l’Alpiliegg, à l’est de la vallée. Le village sommeille dans sa torpeur dominicale ; le soleil est déjà assez chaud pour que je me débarrasse tout de suite de la polaire légère que j’ai mise. Je remonte la rue du village, calme jusqu’à la toute dernière maison, où un gros chien me surprend en sortant de cour tout en aboyant. Son propriétaire le rappelle immédiatement, puis le retient "au cas où"…

En dehors du village, la pente se redresse et je me retrouve rapidement à court de souffle… en effet, ma seule randonnée des six dernières semaines a été plutôt plate. Le sentier traverse un bosquet, puis en sort pour se diriger vers une première crête surmontée d’une lignée d’arbres filiformes. Je traverse une petite route, puis m’engage sur un étroit sentier qui monte en sous-bois. Loin sur ma gauche, devant le chalet de Scluechtberg, un chien aboie d’une manière qui ne suggère pas spécialement qu’il a envie de jouer. Plus loin, là où je ressors du couvert de la forêt, un écriteau déchiré et presque invisible recommande aux gentils randonneurs et cyclistes de faire attention au chien et de ne pas prendre la piste qui passe devant la maison… y aurait-il eu des incidents par le passé ?

J’arrive à Feldmoos, 1,017 m. J’ai atteint l’altitude de la crête boisée que j’ai vue tout à l’heure ; crête que les arbres partagent avec une éolienne blanche, énorme contre le ciel bleu. Deux autres éoliennes occupent des hauteurs voisines ; utiles et bénéfiques certes, mais guère belles. Pour la première fois de la journée, la vue s’ouvre vers des montagnes plus élevées : devant moi, par-delà la forêt de Mooswald, se trouve le massif du Pilatus ; alors qu’à ma droite, une ligne de poteaux électriques attire l’oeil juste comme il faut vers les falaises enneigées de la Schafmatt.

Une piste agricole m’emmène à travers champs, puis entre dans une forêt clairsemée. De fréquentes échappées entre les arbres s’ouvrent sur un paysage de pâturages fraîchement fauchés et de petites fermes. La piste descend dans un vallon peu profond et franchit un ruisseau, au-delà duquel l’itinéraire balisé la quitte pour un sentier plus étroit et boueux. Celui-ci descend rapidement dans le fond d’un vallon vert et plus profond que le premier, où il franchit un second ruisseau sur une passerelle étroite faite simplement de deux troncs d’arbre et d’une main courante. Encore dix minutes de marche, en montée maintenant, et je quitte la forêt à la ferme isolée de Lutersarni Neuhaus, le toit de la maison couvert d’un nombre impressionnant de panneaux solaires. Une fête semble se préparer autour de la maison ; il y a des rires, des voix fortes parlant italien, de la musique rock aux influences maghrébines. L’endroit doit effectivement être idéal pour un barbecue entre amis avec quelques bières, sous le soleil printanier.

J’entame la montée finale à l’Alpiliegg. Au-delà de la ferme il n’y a plus de sentier, mais la direction à suivre est évidente : tout droit dans le pâturage vers la crête, visant tout d’abord une ouverture dans une rangée d’arbres. A ma droite, la vue vers le sud est superbe, avec au premier plan une selle herbeuse où poussent quelques sapins isolés. A l’arrière-plan, la Schafmatt (nom très mal choisi pour une montagne toute verticale qui n’a rien de Matt) est un mélange de neige blanche et de rocher noir. Je m’assois et passe une vingtaine de minutes à dessiner cette jolie vue ; cela suffira pour que j’attrape un joli coup de soleil à la nuque, ce que je ne remarquerai que le lendemain en enfilant douloureusement une chemise pour aller au bureau !

L’Apiliegg n’a pas de sommet clairement défini ; le point culminant de cette large crête herbeuse ne se distingue pas du tout. La crête a l’aspect d’une large avenue, avec des arbres de part et d’autre et une zone herbeuse et plutôt marécageuse au centre. Le terrain est probablement spongieux même en été ; aujourd’hui, la terre est encore gorgée d’eau hivernale et la manière la plus sûre de progresser pieds secs est de viser les plaques de neige restantes. C’est donc en zigzaguant comme un ivrogne que j’atteins mon premier "sommet" de l’année, à une altitude toute modeste de 1,279 mètres…

Le point culminant se trouve en pleine forêt et est dépourvu de vue, alors je continue vers l’ouest pendant cinq minutes, en descente régulière, jusqu’à ce que j’arrive à la selle entre l’Alpiliegg et la colline voisine, le Schafberg.  La vue est plus dégagée ici, et je retrouve sans difficulté un endroit agréable pour déjeuner. L’herbe semble être sèche et la vue vers le Schimbrig et la Schafmatt est superbe. Le seul bruit semble être celui des motards sur la route du Glaubenbergpass plus bas… puis je remarque un autre son. Depuis une ferme quelque part dans la vallée remonte une musique aux influences arabes. Ce n’est pas la même ferme que tout à l’heure ; tous les habitants de la vallée reviennent-ils tous juste de vacances d’hiver au Maroc, leurs valises pleines de CD de musique qu’ils ont entendu sur place ?

Je mange mes sandwiches (jambon-pickle,  fromage-salami-moutarde) et ma pomme, puis commence un croquis du paysage d’en face, qui en réalité est bien trop complexe pour bien s’y prêter. Le résultat est simplifié et peu convaincant, omettant tous les prés, haies, hameaux et fermes du premier plan. Je termine ma pause par vingt minutes de sieste, au terme de laquelle je me rends compte que l’herbe n’était pas si sèche que cela… c’est donc avec des fesses bien humides que je reprends ma randonnée vers deux heures.

Depuis l’endroit où j’ai mangé, il ne me faut que quelques minutes pour descendre jusqu’au village de Finsterwald. Je traverse la route du Glaubenberg et poursuis mon chemin par un sentier qui longe le bord d’une forêt, puis plonge dedans et descend dans une vallée profonde aux flancs raides et boisés. Dans cette vallée se trouve une surprise : dans une clairière verte se trouve un vieux tram bleu et blanc qui a été transformé en abri. A l’intérieur, les bancs et les lampes semblent être d’époque. Un écriteau annonce que le tram comporte  16 places assises et 15 debout. Cela me rappelle le petit bus que je prenais pour aller au collège au début des années 70, dans lequel étaient autorisés très précisément THREE standing passengers. Combien de fois ai-je dû attendre le bus suivant et suis-je arrivé en retard pour l’assemblée matinale car le nombre magique de THREE était déjà atteint lorsque le bus est arrivé …   Il y a même un vrai arrêt de tram identique aux arrêts de bus lucernois ; il porte le nom du lieu (Chilewald), seul l’horaire manque. Un panneau m’informe que ce tram était l’un des derniers à circuler sur la ligne Lucerne-Emmenbrücke, avant que le réseau ne soit remplacé par des bus au début des années soixante. Destiné à la casse, il a trouvé une vocation nouvelle (et un peu bizarre, il faut le dire) dans le Chilewald.

Je continue en descente légère, désormais le long d’un joli ruisseau bordé de vieux arbres. J’entre de nouveau en forêt et la vallée change de caractère, devenant subitement plus étroit et plus sombre, presque un ravin. Sur la carte, l’endroit est indiqué du nom Burggrabe. Le petit ruisseau s’anime et se transforme en torrent, bondissant par-dessus de petites cascades et bouillonnant autour de grosses pierres couvertes de mousse verte. Le sentier devient étroit et boueux sous un lit épais de feuilles mortes. Tout est recouvert de feuilles, l’ambiance devient très automnale.

Au point le plus bas du ravin, là où deux ponts franchissent deux torrents qui se rejoignent, il y a un choix d’itinéraires. Le plus court permet de regagner Entlebuch en une demi-heure en suivant tout simplement le fond de la vallée désormais plus large. Mais j’opte pour l’autre itinéraire, plus long, qui est marqué Burgweg – Kanalweg. Je savais effectivement qu’il y avait une vieille fortification dans le coin, mais le canal m’intrigue et je me demande quelle nouvelle surprise m’attend.

La montée au Burg est courte mais raide, et rajoute rapidement une petite centaine de mètres à la dénivelée du jour.  De la fortification, il ne reste plus qu’une motte herbeuse à la forme vaguement artificielle, aujourd’hui surmontée d’une petite chapelle blanche. Juste au-dessus de la forêt, l’endroit jouit d’une belle vue vers l’est, par-delà des fermes et des pâturages vers les montagnes plus lointaines.

Derrière la chapelle, un panneau met les randonneurs en garde avec un Vorsicht, steiler Weg, et le balisage jaune fait place au rouge-blanc. Ce n’est pas exagéré : le prochain tronçon est en descente très raide et justifie à lui seul la cotation T2 de l’ensemble. Je descends le long d’une nervure qui délimite le Burggrabe de la vallée de la Grosse Entle. Cette section est très bien sécurisée avec des mains courantes et des marches en bois, visiblement neuves. Sans cette sécurisation, le passage serait délicat, surtout par temps humide.

Vu la raideur du terrain, il ne me faut que peu de temps pour descendre au niveau de la Grosse Entle, sous des dalles presque verticales où de nombreux grimpeurs profitent du jardin d’escalade qui y a été installé. Et voici le canal mystérieux : en effet, à quelques mètres au-dessus de la rivière et parallèle à elle, il y a ce qui en Valais serait un bisse. Peu profond, large de trois mètres environ, il coule tranquillement, contrairement à sa voisine naturelle et bruyante qui descend rapidement dans son lit caillouteux. Un panneau d’information explique que ce canal a été construit dans les années 1860, mais ne dit pas pourquoi. Quelle que soit la raison de son aménagement sous les falaises jaunâtres de l’Entlebuch, ce canal constitue une jolie fin à ma randonnée. Le sentier qui le longe me ramène bientôt aux premières maisons de la ville puis, dix minutes plus tard, de nouveau à la gare où j’ai commencé la balade ce matin. Parfois les randonnées apparemment les plus banales sont pleines de surprises agréables : celle-ci fait partie de cette catégorie.

Tourengänger: stephen
Communities: Randonneur


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