Binn - Albrunnpass - Alpe Devero : une petite promenade plus pimentée que prévu...


Publiziert von Bertrand , 12. Dezember 2013 um 13:33.

Region: Welt » Schweiz » Wallis » Oberwallis
Tour Datum: 7 Dezember 2013
Ski Schwierigkeit: WS
Wegpunkte:
Geo-Tags: CH-VS   I 
Aufstieg: 1200 m
Abstieg: 1000 m

Début de saison ski (si on excepte la balade père-fille du dimanche passé au Simplon) en fanfare pour Agnès et moi qui - famille oblige - ne sortons plus très souvent sur 2 jours d'affilée. Le WE scout des enfants devait être à tout prix mis à profit...j'avais donc lancé l'idée à la cantonnade quelque jours plus tôt d'un mini-raid de 2 jours dans la zone Binn-Devero, un coin que nous adorons et qui se trouvait de plus dans l'un des rares coins décemment enneigés. Des AR de mails incessants du style oui/non/peut-être allaient aboutir à une petite équipe motivée, heureusement d'ailleurs car ce que j'avais vendu comme une petite balade allait au final se transformer en longue épopée...

Départ à 9h30 de Binn avec le 1er car postal. La route Binn-Fäld est ouverte et denneigée mais reste néanmoins skiable sur les côtés. On est monté sur la rive opposée pour éviter le trafic, d'ailleurs fort espacé - ça passe bien, c'est joli et tranquille mais évidemment moins efficace que la route; bon à ce stade on n'imaginait pas encore finir aussi tard...depuis Fäld,la montée est agréable et bien enneigée jusqu'à la cabane. Un peu usés par les 10-12 kms de distance souvent horizontale jusqu'à la Binntalhütte (et subodorant une descente laborieuse...), Agnès et moi avons laissé nos 2 amis tenter l'Albrunnhorn, préférant troquer le sommet contre une bonne pause dans cette sympathique cabane, non gardée mais douillette à souhait. On a même eu droit à un coup de fil du gardien pour connaître les conditions...de la cabane, le col n'est qu'à une encablure, neige soufflée mais sans souci.

Du col de l'Albrunn l'Alpe Devero était annoncé à 2h30 à pied, nous étions donc loin d'imaginer qu'on allait mettre encore plus de temps à skis et finir à la nuit noire ! La descente de l'Albrunnpass est en neige très soufflée (plus que versant N), convenable dans sa 1ère partie (aucune trace, évidemment, dans le doute bien tirer à G avant de redescendre). On alterne plaques de neige bétonnnées par le vent et rares poches de poudreuse, le tout sans touchette, avec une zone pelée mais courte en arrivant au 1er (petit) lac.

C'est là que ça se corse : il faut contourner le lac (seulement gelé aux 2/3) par la gauche (mélange rhodos, neige sans fond et sastrugis), puis traverser acrobatiquement la couronne du barrage en partie à pied (chaine en place) pour descendre le ravin donnant sur le lac inférieur par le sentier d'été, un peu chaotique mais juste assez enneigé pour passer à skis sans toucher. Arrivés devant le 2ème lac (le grand), en l'absence de trace et d'infos, longue réflexion (ie pile ou face). Agnès et moi optons pour la rive D...mauvaise pioche : il faut repeauter et tracer dans une neige abondante mais inconsistante, déchausser pour franchir une section (un peu) exposée au dessus du lac, avant de retrouver par un incroyable hasard nos amis (qui avaient en fait traversé par le Col Lusset) dans la zone plate à mi chemin du barrage.  

Il reste 30mn jusqu'à la la nuit et l'Alpe Devero est encore bien loin...voilà une ouverture de saison qui fleure bon l'aventure ! Des traces de raquetteurs sont apparues, évidemment on ne pouvait pas tranquillement suivre le bord du lac (gros champ de blocs), il faut à nouveau remonter chercher le sentier d'été, déchausser sur une section sèche, etc...avant d'allumer les frontales sitôt rejoint le barrage. Rétrospectivement, le chemin de la rive G aurait été bien plus facile à suivre selon le gardien (on le saura pour la prochaine fois !) si le lac n'est pas gelé. Cela dit, jouer les trappeurs dans la profonde à la tombée du jour au dessus du lac gelé, noir et luisant sous un quart de lune, n'était pas pour nous déplaire, un petit air de Sylvain Tesson au Baïkal pour montagnards du WE...

La course d'obstacles aura duré jusqu'au bout puisqu'après le contournement laborieux des 2 lacs, et alors qu'on pensait la partie gagnée malgré la nuit, il a encore fallu sortir la carte après Crampiolo (atteint facilement), l'itinéraire damé refusant stupidement de suivre la piste descendant à Devero. Remontés à pied à une petit collu, nous découvrons un peu tard les panneaux d'avertissement déconseillant formellement de suivre la piste carrossable en hiver...

Moralité : la descente de Crampiolo à Devero à skis ne se fait PAS par cette piste qui est encombrée de coulées donnant droit sur le ravin du torrent (panneaux d'avertissements de chaque coté du style "persorso invernale molto pericoloso et sconsigliato") mais par le sentier plus au N, damé par la motoneige de la Baita de Crampiolo, bien signalisé, et donnant droit sur le refuge Castiglioni. On comprendra vite pourquoi, découvrant à la frontale, en lieu et place de la piste tracée sur la carte, des coulées durcies dominant directement le vide de la gorge. Bon pas de souci majeur en dérapant avac un peu d'attention, mais au bout de près de 8h de crapahut riche en imprévus, on se serait bien passé de ce comité d'accueil inamical ! Nous emprunterons le lendemain matin, pour aller au Schinhorn, l'itinéraire hivernal Devero - Crampiolo qui est damé comme une autoroute et sans le moindre souci...Enfin après toutes ce émotions (enfin pour Agnès et moi !), la soirée à Castiglioni et le litre de "Vino della Casa" auront été encore plus appréciés.

Merci à Stephan et Jacqueline qui auront été des compagnons patients et joviaux 2 jours durant. Même si j'ai sans doute un peu baissé dans l'estime de Jacqueline qui m'a surpris en train de regarder un podcast avant de m'endormir alors qu'elle m'imaginait studieusement en train de réviser mes idéogrammes chinois...

Bilan des courses : le vent a fait son travail ici comme ailleurs et la qualité du ski ne fut pas délirante. Il n'en reste pas moins que cette traversée italo-suisse est très belle et sauvage, le descente sur le lac sans une trace, la traversée à ski de Crampiolo coupé du monde, perdu dans la neige  et l'arrivée de nuit à l'Alpe Dèvero au cadre enchanteur resteront de grands moments...tout comme le retour le lendemain via le Gross Schinhorn, une nouvelle fois dans une solitude absolue.

Météo : grand beau froid, vent faible

Horaire : Binn: 9h30, Albrunnpass15h00, Rif Castiglioni: 18h.

Refuge : Binntalhütte : entièrement ouvert mais non gardienné. Pour la nuit à Devero, la Baita de Crampiolo étant complet, on s'est rabattu sur le ref Castiglioni à l'Alpe Dèvero, ce qui s'est avéré être un bon choix. Cabane confortable,  chambre à 4, bon souper copieux et gardien motivé, sympa en plus d'être de bon conseil. Tout ça pour 40 Euros: eau potable, vin, bière et remplissage des thermos compris. C'est cadeau ! Mais ça rallonge encore la course de 4km environ AR. Etonnamment nous étions les seuls skieurs dans toute la zone (beaucoup de raquetteurs et de promeneurs à pied).

Participants : Jacqueline et Stephan,  Agnès et moi

Anecdote sur l'accès (j'ai gardé le meilleur pour la fin) : selon www.sbb.ch, train de Berne à 7h07, arr du car à Binn à 9h23. En tous cas sur le papier ...ayant omis de revérifier les horaires, j'ai intelligemment convoqué la fraction bernoise du groupe au train de 6h07, découvrant avec horreur quand tout le monde était à bord qu'on aurait pu dormir 1h de plus plutôt que de tuer le temps au Café-Bäckerei de Fiesch...inutile de dire que je me suis fait (gentiment) chambrer sur mes talents d'organisateur ! Nous avons quand même pu faire le trajet final avec Zaza, en partance pour une autre balade solitaire dans la région.


Retour le lendemain à Binn par le Gross Schinhorn


Tourengänger: Bertrand


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