Sommet Bûcher (Queyras) : version familiale ski/raquettes

Le Queyras est un petit paradis aux confins du Dauphiné et du Piémont, étonnamment méconnu hors de France. On y trouve de belles montagnes sauvages jusqu'à 3400m (3841m si on inclue le Monviso, bien que celui-ci soit juste au delà de la frontière !), le climat du sud avec 300 jours de soleil par an, plein de mélèzes et de villages reculés, un enneigement souvent abondant venu d'Italie...bref pas mal de traits communs avec notre Valais mais sans les vallées saturées de chalets, les bouchons autoroutiers et les stations de ski envahissantes.

C'était la 3ème sortie podfokante de notre semaine familiale queyrassine. Après une rapide escapade romantique à deux l'avant-veille dans le merveilleux crépuscule du Bois de Segure, retour aux dures réalités des sorties à 4, sur le modèle du 1er jour.Technique désormais bien rôdée : Papa & Maman jouent les mulets et portent skis de piste et chaussures des enfants sur leur dos à la montée, Cécile et Arnaud montent en raquettes (les TSL Freeze ont fait leurs preuves) sans sac, et arrivée au sommet on échange. Cécile monte habituellement avec ses sdf et des petites peaux ad-hoc (donc comme une "vraie" podfokeuse) mais ces dernières ayant été oubliées à Berne elle a dû se résoudre à marcher en raquettes comme son petit frère. Je n'insiste pas sur la crise de nerfs initiale quand j'ai dû penaudement lui avouer mon omission...

Le sommet Bucher offre un dénivelé modeste,  pentes idéales et un panorama incomparable des Ecrins jusqu'au Viso - mais la fatigue se faisait un peu sentir pour nos deux moustiques après une journée éprouvante la veille à ski de fond sur la Haute Trace des Escartons St Veran - Abriès...dont nous avons réalisé un peu tard qu'elle n'existait que sur les plans de l'OT local...Bref une bonne aventure perdus au milieu de la forêt dans une neige croûtée jusqu'aux mollets...Qui aurait déjà été pénible à skier pour les parents avec de vrais skis, mais s'est avérée du coup gamellogène à souhait pour eux. Je me suis même fendu d'une petite lettre de doléances vis à vis des autorités indigènes, c'est dire.

Bref on n'a pas battu des records, Arnaud a profité de la lassitude passagère de sa grande soeur pour arriver le 1er en haut, mais elle a pris sa revanche à la descente avec zéro chute (contre un nombre encore peu avouable pour son petit frère...) sinon le coin est idéal pour s'initier sans risque sur un dénivelé modeste et un cadre des plus bucoliques. La forêt est un chouïa plus serrée sur le bas, assez trafolée, et exige donc quand même de savoir skier un minimum. La petite maisonnette du sommet permet de s'abriter en cas de grand vent, sinon le petit banc juste devant est une véritable invitation au bullage.

Je suis allé me défouler en fin d'après-midi à ski de fond en montant jusqu'à St Veran, de bien jolies pistes mais à 100% montantes et qui exigent donc un certain engagement physique des membres postérieurs pour ne pas tout faire à l'envers quand la neige est dure !

Météo : Grand beau doux, comme durant toute la semaine. Un peu lassant à la longue, jamais de repos...

Conditions : Neige poudreuse non ventée légèrement alourdie sur le bas dans les coins au soleil. Enneigement abondant tout du long. Risque 2 annoncé sous les 2200m (mais cet itinéraire est vraiment très sûr)

Participants : Agnès, Cécile (11 ans), Arnaud (8 ans). Croisé 2 autres skieurs et un groupe de raquetteurs encadrés par un guide embrunais adorable qui nous a gentiment fait goûter sa succulente liqueur de mélèze (hips !)

Itinéraire détaillé ici