Pic de Maloqueste (2750m), la Sibérie queyrassine

Le Queyras est un petit paradis aux confins du Dauphiné et du Piémont, étonnamment méconnu hors de France. On y trouve de belles montagnes sauvages jusqu'à 3400m (3841m si on inclue le Monviso, bien que celui-ci soit juste au delà de la frontière !), le climat du sud avec 300 jours de soleil par an, plein de mélèzes et de villages reculés, un enneigement souvent abondant venu d'Italie...bref pas mal de traits communs avec notre Valais mais sans les vallées saturées de chalets, les bouchons autoroutiers et les stations de ski envahissantes.

Après une belle balade familiale 3 jours plus tôt sur l'ancien domaine skiable d'Aiguilles, l'OT d'Abriès proposait aux enfants une après-midi de construction d'igloo ce qui donnait aux parents un court créneau pour une sortie un peu plus musclée. Au moins au niveau du rythme, car en attaquant avec guère plus de 3h de jour résiduel sur un secteur que nous ne connaissions guère, il a fallu d'emblée mettre le turbo (c'est à dire en ce qui nous concerne dépasser les 400mh...).

C'est encore un itinéraire de toute beauté pour les contemplatifs appréciant quand même de faire quelques beaux virages à travers une forêt idéalement clairsemée et gardant parfaitement la neige froide. La trace de montée du jour, très sûre, tire pas mal à G, passe par une petite croix absente des cartes vers 2450m avant de partir en oblique à D pour traverser la croupe du Cayre de l'Ours vers 2620m, en gros à l'aplomb du sommet (nous avons dépeauté à cet endroit là pour redescendre avant la nuit, le haut étant de surcroît de plus en plus pelé). Chose étonnante vue la période et l'orientation, on a eu le soleil rasant quasiment tout au long de la montée, en gros l'ombre montait avec nous mais juste sous nos traces, une bonne motivation pour ne pas trop traîner...

Nous avons traversé la croupe pour redescendre en gros le long du torrent de Nissard, en gardant à main D les ficelles matérialisant la limite de la zone de protection du tétras-lyre (à l'intérieur de laquelle nous avons hélas aperçu pas mal de traces). On rejoint sur le bas la piste du fond du vallon, attention elle est éboulée à un endroit (au voisinage du Pt 1867m, remontée de 5m en escalier), pas de souci particulier si on voit clair mais si on arrive de nuit en se pensant déjà au bercail cela peut surprendre un peu !

Reprise des (més)aventures familiales le lendemain à ski de fond sur la Haute Trace des Escartons St Veran - Abriès...dont nous savons réalisé un peu tard qu'elle n'existait que sur les plans de l'OT local...mais cela est une autre histoire !

Météo : Grand beau froid, un peu venteux sur le haut, crêtes fumantes > 2800m. -10° au retour à Ristolas à 17h30. Les gens d'Abriès disent bien que c'est la petite Sibérie de la région !

Conditions : Tb enneigement dès Ristolas et ce jusqu'à la sortie de la forêt à 2350 (rapidement > 1m, plus soufflé sur le haut. Skiabilité magnifique dans la forêt où la neige est restée froide et poudreuse, plaques dures sur le haut, mais restant convenable. Risque  3 annoncé > 2200m mais aucun signe suspect constaté (pentes < 30° sauf en de rares endroits de toutes façons). Pas mal de traces mais encore bcp de place pour faire les siennes...

Participants : Agnès et moi. Croisé personne, mais on est descendus au crépuscule...

Itinéraire détaillé ici