Monte Ormelune, le Valgrisenche sans hélicos

Le projet initial était un Mont Blanc familial à skis par les Gds Mulets, après d'innombrables volte-face et bien des hésitations Agnès et moi avions préféré renoncer malgré une météo plutôt bonne dimanche car seul l'itinéraire des Plateaux était tracé la veille et pas l'Arête N du Dome. Même si le risque est faible, on refuse désormais de passer délibérément sous les séracs si une alternative plus safe existe - mettons ça sur le compte de l'age, des enfants qui attendent notre retour ou simplement de notre caractère de plus ne plus peureux, le résultat est le même : projet remis à une autre fois, les bo-frangins iront quant à eux tenter leur chance le lendemain lundi. De toutes manières vu comme on se traînait pour tracer dans la mouillasse (le refroidissement du dimanche annoncé par MétéoCham et Méto VdA a dû être arrêté par les douaniers au Tunnel du MB...), pas sûr qu'on aurait été en haut.

Donc cap sur le Valgrisenche que les héliskieurs ont déserté en mai, sans doute tous déjà installés à St Tropez ou Portofino. L'Ormelune (Archeboc sur les cartes françaises) est une belle classique de fin de saison, avec un petit glaicer débonnaire, une vus superbe sur le Mont Blanc, des pentes soutenues dans le couloir et tout en haut, ainsi qu'un petit final court mais assez alpin que peu de gens d'ailleurs affrontent. Nous avons sortie la corde en raison de 2 passages un peu pimentés, rien d'indispensable cela dit, c'était autant pour faire de l'exercice. Crampons-piolet de rigueur par contre.

Le couloir était un peu survie à skier mais le reste plutôt agréable. J'ai failli d'ailleurs de pas en profiter longtemps, ayant perdu un ski dans une gamelle dans la neige molle à la sortie du glacier - le stopper n'a pas déclenché et voici ma latte qui part à Mach2 dans la pente droit sur un groupe de surfeurs arrêtés. Les soubresauts ont fini heureusement par remettre le stopper à sa place, le ski s'est arrêté 100m plus bas et j'en ai été quitte pour quelques virages acrobatiques sur un ski avec l'autre jambe qui enfonce dans la mélasse jusqu'au genou...pas sûr que je serais arrivé en bas avant la nuit, sinon !

Nous avions occupé le samedi, sous un ciel plus changeant, par une petite balade cyclopédestre sur les hauteurs du Val St Barthélémy (Croce di Fana, 1700m de D+, très recommandable) face à l'imposante masse de l'Emilius qui domine la vallée de 3000m.

Participants : Agnès et moi. 7 autre personnes au sommet ce jour là (et une dizaine d'autres au dépôt des skis). Bref pour un beau dimanche cela reste assez supportable, vive le Val d'Aoste...

Météo : Grand beau, passages de nuages en provenance de l'W se scotchant sur la frontière (limite 2900m). Bise sensible en vallée, vent nul en haut. bien plus doux qu'annoncé (+5° au départ à 1900m à 6h45...)

Conditions : Regel bien plus médiocre que prévu, quasiment absent jusqu'à 2600m et très superficiel au dessus. La chaleur des jours passés avait heureusement tassé un peu le manteau, donc en descendant entre 11h et midi neige molle mais finalement pas désagréable sauf dans les 300m du couloir (2300-2600m) absolument sinistrés : alternance de traces profondes, petites coulées ayant un peu regelé, mouillasse sans fond...sous les 2300m neige en cours de transformation en névé, tb ski. Risque faible en tenant l'horaire, petites coulées superficielles déclenchées dans le raide là ou ça avait chauffé mais rien de méchant. 15mn de portage seulement, on chausse aux chalets d'alpage. Glacier d'allure débonnaire, pas vu une crevasse, personne ne met de baudrier.

Hébergement : Hotel Edelweiss à Villeneuve, stratégiquement placé au confluent des 4 vallées du grand Paradis (Cogne - Savarenche - Rhèmes - Grisenche). Juste à coté de l'hôtel, magnifique magasin de produits locaux ou on peut déguster - gratuitement et en libre service - toutes les liqueurs de terroir possibles...

Itinéraire détaillé ici