Abruzzes J6 : traversée du Monte Amaro, lungo, ripido e selvaggio !

Publiziert von Bertrand

, 4. April 2012 um 11:12.

Region:	Welt » Italien » Abruzzen
Tour Datum:	1 März 2012
Ski Schwierigkeit:	ZS+
Wegpunkte:	Monte Amaro 2793 m (6)
Geo-Tags:	I
Aufstieg:	1700 m
Abstieg:	1700 m

Toujours pas rassasiés après les 1800m de la veille au Pescofalcone il s'agit d'enfoncer le clou pour profiter des conditions exceptionnelles rencontrés lors de cette semaine abruzzienne, sachant aussi que c'est déjà l'avant dernier jours (sigh...) avant le retour sur Rome. A défaut de Gran Sasso que nous avions remplacé par l'Intermessoli, il s'agit aussi de mettre dans l'escarcelle le 2ème sommet des Appenins (laisser le point culminant en friche sera un excellent prétexte pour revenir dans ce coin béni des divinités podfokesques).

L'Amaro se gravit sur quasiment tous ses versants, c'est en général long à très long, merveilleusement paysager, avec beaucoup de plat (c'est habituellement ce qu'on aime...), le versant W fait exception avec ses célèbres "rave", une série d'immenses toboggans dévalant souvent tout droit sur plus de 1000m de dénivelé entre la croupe sommitale et la forêt bordant la route du Passo San Leonardo. La combinaison Ferro / Giumenta permet d'en goûter deux pour le prix d'un avec un retour finalement moins laborieux que prévu au point de départ. On avait hésité à prendre crampons-piolet, le patron de l'Hotel Ede nous les avait quand même conseillés, autant dire qu'on ne les a pas regrettés...si le bas du couloir passait encore en couteaux (assez anxiogène quand même, bon on est plutôt du genre trouillards...) grâce à une alternance de passages bétons et de croûte cassante bienvenue, la sortie au dessus de 2300m (37°) était littéralement vitrée, qui plus est avec un bon vent de face qui sifflait dans les skis, et nous n'aurions pas été loin sans !

Nous avons parcouru le dôme sommital poussé par un vent de dos à 80kmh, les photos de l'Adriatique qui scintillait sous nos pieds ou presque ont donc été assez rapides et nous avons apprécié le bivouac pour retirer les peaux et casse-croûter sereinement avant la magnifique descente de la Giumenta Bianca. Pas rencontré souvent de pareils dévaloirs dans les Alpes : 1000m de toboggan droit dans l'axe, on aperçoit depuis l'entrée à 2680m le bas à l'orée de la forêt vers 1700m, il n'y a plus qu'à aligner les virages, la pente s'adoucit progressivement des 38° du haut vers 25° en venant buter sur les premiers hêtres. Assez incroyable. La forêt est un peu sanglière au départ, nous avons utilisé le GPS pour nous diriger (bien tirer à D qui à remonter de tps à autre en escalier), mais la suite est plus facile avec de grands arbres qui se slaloment plus aisément jusqu'à retomber sur la piste empruntée à la montée (dans le pire des cas on débouche sur la route 1 ou 2 km en amont de la voiture).

Nous avons mis le cap le soir même sur le village perdu de Castel del Monte au pied du Monte Camicia, grande et belle classique abruzienne qui viendra clore notre séjour. Le Monte Amaro scintillait magnifiquement dans la lumière du soir depuis la fenêtre de la chambre d’hôtel, c'est donc emplis d'une puissante nostalgie que nous sommes descendus nous empiffrer une dernière fois de la roborative gastronomie locale à l'Albergo Gran Sasso...

Conditions : Gros enneigement sur le Maïella, couverture continue dès 700m (!) en versant N, plus d'1m dès 1000m. On trouvait encore des plaques de neige sur les bords de l'autoroute cotière vers Pescara...Manteau bien tassé, neige de printemps dans les endroits qui voient le soleil, restant dure ou un peu soufflée ailleurs, sommet un peu pelé (mais on garde les skis aux pieds sans souci). Risque 2 annoncé, aucun signe suspect, aucune avalanche de fond. Skiabilité : béton ou cassant à la montée, délicat, crampons nécessaire par moments. Idéalement décaillé à la descente, devenant un peu trop mou sur la partie inférieure et dans la forêt l'après-midi, mais rien de tragique.

Météo : Nuage résiduel sur le Monte Amaro le matin une nouvelle fois, mais qui s'en est vite allé. Passages de bancs de brouillard ponctuels mais inoffensifs sur le Pescofalcone, ramenés par un vent de NE fort et froid sur le haut.

Participants : Moi-même, Agnès et son frère Francis

Hébergement : Hotel Ede à Caramanico Terme, le CB incontournable de la Maiella qui vit par et pour le ski de rando tout l'hiver (cela est donc possible...). P'dèj matinal, buffets gargantuesques, ski-room, patron qui pratique et a toujours les bonnes infos sur les conditions, TV passant en boucle des films de ski et montagne, vente de topos, etc...Évidemment ne pas s'attendre à beaucoup de couleur locale, c'est trusté toute la saison par les guides bavarois, autrichiens, suisse et autre (français bien plus rares...), mais cela permet des échanges intéressants sur les bons tuyaux du moment dans la Maïella et les Abruzzes (pour peu de parler allemand, bien sûr !). 52 EUR pp en 1/2 pension

Horaire : 8h départ, 13h15/13h45 au sommet, 15h45 en bas.

Itinéraire détaillé : De Caramanico Terme, monter en direction du Passo San Leonardo et se garer au voisinage du pont du Pt 1146m sur le torrent du Fosso della Cesa. A travers la forêt, rejoindre en tirant à G la piste forestière de la Lama Bianca et la suivre (en coupant quelques lacets) au terminus du Pt 1498m. Remonter les raides pentes qui suivent en tirant à G pour rejoindre la gorge de la Rava del Ferro 200m plus haut (on peut aussi descendre un peu à G au départ pour prendre pied dans la gorge depuis le bas : dans les 2 cas 35°/40° en neige souvent très dure le matin, un peu exposé, crampons parfois nécessaires). Remonter alors toute la gorge, moins raide en son milieu puis à nouveau proche de 40° entre 2200m et 2350m (crampons-piolet par neige dure). Le vallon se couche et s'élargit, ne pas monter jusqu'au col 2587m entre Amaro et Pescofalcone mais prendre à D vers 2500m pour déboucher sur la croupe sommitale du Monte Amaro vers 2600m. Suivre alors les larges ondulations peu inclinées jusqu'au sommet 2kms plus loin en se tenant plutôt à D (orientation délicate par mauvaise visibilité). Le bivouac sommital est situé 30m en contrebas.

Descente : directement du sommet par la grande pente sud, très raide sur le bas (40°), en tirant à D jusqu'à la selle vers 2680m donnant accès à la large combe/couloir de la Rava della Giumenta Bianca. Ensuite c'est simple : descendre doit dans cet immense toboggan haut de presque 1000m (!), raide sur le haut (37°), puis s'adoucissant au fur et à mesure. On retrouve la forêt vers 1750m, tirer en diagonale descendante à D (peu évident) en évitant les zones les plus denses (surtout au début, ne pas se décourager, la suite s'améliore...), jusqu'à retomber sur la piste de Lama Bianca empruntée à la montée que l'on suit jusqu'au départ.

Itinéraire bien décrit dans "La Montagna Incantata" de Luca Mazzoleni, la bible du ski-alpinisme dans les Abruzzes

Il s'agit d'une superbe traversée longue et technique sur le point culminant de la Maïella et 2ème sommet des Appenins. Conditions très sûres et météo stable de rigueur. Crampons-piolet souvent nécessaires (montée raide en versant W). Le bivouac sommital est bien agréable pour faire une pause, le sommet étant souvent balayé par le vent. Une douzaine de places mais rien d'autre que des bas-flancs de bois.

Tourengänger: