Petit tour à la Flüekapelle

Faire de la randonnée à la journée à Loèche-les-Bains demande un certain dévouement quand on habite à Neuchâtel… réveil à 6 heures pour être dans le train de 7h 01 à destination de Berne et arriver enfin à Loèche peu avant dix heures et demie.  Il fait beau mais les sommets sont tous coiffés de nuages ; de temps en temps, ceux-ci laissent apparaître une arête enneigée ou un pic rocheux loin au-dessus.
 
La montée à la Flüekapelle par le flanc sud de la vallée de la Dala se déroule entièrement sur des pistes carrossables (T1). Nous montons d'abord en forêt jusqu'à l'alpage de Folljeret, où des vaches paissent tranquillement en bordure du sentier et où une première clairière nous permet de voir la suite de l'itinéraire. Les nuages commencent à se dissiper et le Balmhorn devient visible, au-dessus du col de Gitzifurggu qui ferme la vallée. La piste franchit plusieurs ravins escarpés qui, visiblement, étaient encore bien bouchés de neige il y a quelques semaines. Au dernier ravin avant l'alpage de Majing, il reste un mur de neige de plus de deux mètres de haut au-dessus du passage de la route.
 
Au bout d'un peu plus de deux heures nous arrivons à Flüealp, entouré d'un cirque grandiose de rochers, de pentes d'éboulis et de névés. Nous arrivons à la bifurcation pour le Gitzifurggu, itinéraire coté T5 dans le guide CAS "D'une cabane à l'autre" et pourtant balisé rouge-blanc comme un simple chemin de montagne. Quelqu'un connaît-il la vraie difficulté de cet itinéraire qui permet de rejoindre le Lötschenpass ?  En revanche, il n'y a aucune trace sur le terrain (ni balisage, ni départ de sentier visible) de l'itinéraire du Ferdenpass qui est marqué en bleu comme itinéraire alpin sur le DVD Swiss Map 25.
 
Dix minutes plus loin nous arrivons devant la Flüekapelle. Le sentier nous réserve une surprise : une gorge profonde, qui ne devient visible qu'au tout dernier moment, se trouve entre nous et la chapelle. Cette gorge se franchit sur un pont suspendu, apparemment de construction récente, qui ne figure pas sur la carte. La chapelle elle-même est une curiosité… je m'attendais à une chapelle d'alpage traditionnelle, alors qu'il s'agit en fait d'une construction carrée à la toiture plate, encastrée sous une petite falaise.
 
Après un pique-nique et une sieste au soleil sur la butte qui surplombe la chapelle, nous entamons la descente par le sentier du flanc nord de la vallée (T2). Plus sauvage et plus étroit que l'itinéraire de la montée, ce sentier magnifique parcourt le flanc de la montagne au-dessus des gorges de la Dala. La vue devant vers le Daubenhorn et le Wildstrubel est superbe ; celle derrière vers le Balmhorn et le Gitzifurggu l'est tout autant.  Il reste encore deux névés à cette saison, le premier tout de suite au départ du sentier, le second peu avant d'arriver à Clabinualp. Ces deux névés se passent sans difficulté, la traversée du second se fait quasiment à plat.  Un peu plus loin, la petite gouille qui figure sur la carte en contrebas du sentier est presque à sec.
 
Après Clabinualp, joliment situé dans une cuvette au pied des falaises déchiquetées du Rinderhorn, le sentier – qui n'avait pas encore perdu beaucoup d'altitude – plonge vers la vallée.  Il y a de multiples variantes possibles – tous les panneaux indiquent la direction "Dorf".  Le sentier que nous prenons descend par bois et clairières pour franchir la Dala au point 1543 m. Les temps indiqués sont assez fantaisistes : "Dorf 30 Min."  juste en dessous de Clabinualp puis, vingt minutes plus tard, de nouveau "Dorf 30 Min".  Mais la fin n'est pas loin ; nous commençons à croiser des promeneurs en famille et en baskets et, après un dernier passage en forêt au-dessus d'une gorge profonde, nous arrivons à Loèche, ses terrasses, sa bière, ses bains… tout ce qu'il faut à la fin d'une randonnée !